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Les syndicats de l’enseignement haussent le ton et annoncent une série d’actions de protestation dès la première semaine de la rentrée des classes

Le courant semble ne plus passer entre le ministère de l’Éducation nationale et les syndicats de l’enseignement. Les trois centrales syndicales (UGTM, FDT et FNE) mécontentes ont promis, lors d’une conférence de presse organisée lundi à Rabat, une rentrée scolaire chaude. Elles ont ainsi appelé à l’organisation d’une série de sit-in devant les directions provinciales des syndicats à partir de ce mercredi.

Les syndicats de l’enseignement haussent le ton et annoncent une série d’actions de protestation dès la première semaine de la rentrée des classes
Pour les syndicats, la situation de l'école est critique.

La rentrée scolaire s’annonce chaude. Les syndicats de l’enseignement sont en colère contre le gouvernement et ils tiennent à le faire savoir. Hier, lors d’une conférence de presse organisée à Rabat, trois centrales syndicales, à savoir la Fédération nationale de l’enseignement (FNE), la Fédération libre de l’enseignement relevant de l’Union générale des travailleurs du Maroc (UGTM) et le Syndicat national de l’enseignement relevant de la Fédération démocratique du travail (FDT), ont appelé à l’organisation de sit-in à l’intérieur des établissements scolaires ainsi que devant les directions provinciales des syndicats demain mercredi et le port de brassards par les enseignants du 21 septembre au 5 octobre pour protester contre «la situation catastrophique» du secteur de l’enseignement.

À l’origine de cette grogne, le non-respect de plusieurs promesses faites par le ministre de l’Éducation nationale lors du dernier round du dialogue avec les syndicats en avril 2015. «Plusieurs dossiers sont restés en suspens sans que le ministère entreprenne la moindre mesure pour les traiter, notamment le dossier de la promotion par le diplôme», note Youssef Alakouch, secrétaire général de la Fédération libre de l’enseignement (UGTM).Les syndicats dénoncent par ailleurs le gel du dialogue sectoriel national durant l’année scolaire 2015-2016, à l’exception de quelques réunions tenues entre les syndicats et la direction des ressources humaines. «Cette direction n’avait de surcroît aucune autorité pour trancher dans les dossiers examinés», note M. Alakouch, estimant que ces démarches avaient contribué à vider le dialogue régional et provincial de sa substance. Les trois syndicats ont en outre fustigé la démarche unilatérale adoptée par le ministère lors de la prise des décisions concernant les ressources humaines et le système de l’enseignement. «Le ministère marginalise les syndicats. Nous n’avons jamais été consultés quand il s'agissait de discuter des problématiques d’éducation, que ce soit par rapport à la refonte des manuels scolaires ou d'autres décisions importantes dans le domaine éducatif», explique M. Alakouch qui s’exprimait au nom des trois syndicats.

Et ce n’est pas tout, les syndicats reprochent au gouvernement le retard dans la mise en œuvre des engagements pris dans le cadre de l’accord du 26 avril 2011, particulièrement le volet relatif aux indemnités pour le travail dans les zones reculées et enclavées. Les trois formations syndicales critiquent également le démarrage de la réforme des retraites qui a amené, selon M. Alakouch, des milliers d’enseignants à quitter la fonction (quelque 6.500), ce qui a aggravé le problème du manque de ressources humaines. «Les experts estiment qu’il existe un manque de 30.000 cadres pour garantir le bon déroulement de l’année scolaire. Il s’agit là d’une véritable pénurie de cadres à laquelle le gouvernement devait réfléchir avant d’entamer cette réforme», renchérit le même interlocuteur.

Les trois centrales syndicales promettent donc une rentrée mouvementée ponctuée de sit-in. Ils annoncent d’ailleurs la couleur. «Nous avons prévu des marches de protestation régionales le 16 octobre. Par ailleurs, une réunion sera tenue le 19 octobre pour évaluer les résultats de ces protestations et définir le prochain plan d’action, qui pourra inclure des marches de protestation nationales», conclut M. Alakouch.

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