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Les troubles mentaux gagnent du terrain

Plusieurs experts en médecine mentale et psychique et des institutionnels ont récemment débattu, à Tétouan, de la réalité et des perspectives des traitements et de l’encadrement médical relatif à la santé mentale. Une façon de renforcer la prise de conscience sociétale des troubles psychiques et des maladies mentales, et de leurs effets directs et indirects sur la société.

Les troubles mentaux gagnent du terrain
Au Maroc, 40% de la population souffre ou a souffert d’au moins un trouble mental.

À l’occasion de la Journée mondiale de la santé mentale, une rencontre régionale sur «La réalité et les perspectives des traitements et de l’encadrement médical relatif à la santé mentale» a été récemment organisée à Tétouan. Cette manifestation, organisée en coordination avec la délégation régionale du ministère de la Santé, l’Institut supérieur des professions infirmière et techniques de santé et l’Association marocaine des sages femmes, vise à renforcer la prise de conscience sociétale des troubles psychiques et des maladies mentales, et à leurs effets directs et indirects sur la société, les conditions de vie des familles des personnes atteintes de cette maladie et la sécurité sociale.

En effet, la méconnaissance des symptômes, associée à certaines croyances, contribue à une stigmatisation des patients. Persuadée que le patient est «possédé», sa famille le dissuade d’avoir recours à des services de soins spécialisés. Celui-ci est maintenu en marge de la société, rejeté, exclu et parfois même enchaîné, dans les cas extrêmes. Ainsi, dans de nombreux pays, on signale régulièrement des violations des droits de l’Homme. C’est pourquoi le directeur de l’hôpital psychiatrique Razi de Tétouan, Mustapha Baaji, a souligné que ce genre de maladies «nécessite un accompagnement adapté et personnalisé de la part des établissements de recherche scientifique, des instituts spécialisés et des instances élues, en vue d’améliorer l’employabilité des ressources humaines spécialisées».

Par ailleurs, M. Baaji souligne qu'il a été constaté un «manque d’équilibre sanitaire chez de nombreuses personnes, à cause notamment du changement des conditions de vie et du stress professionnel». Selon les dernières estimations, au Maroc, 40% de la population souffre ou a souffert d’au moins un trouble mental. Face à ce constat, les intervenants ont plaidé pour l’organisation de campagnes périodiques de sensibilisation à la santé mentale, l’élargissement des services médicaux et de la couverture médicale relative à cette maladie chronique, et la prise de mesures préventives et de sensibilisation, en vue de lutter contre la propagation de ces maladies.

Enfin, les membres de cette conférence ont appelé à renforcer les infrastructures sanitaires relatives à ce genre de maladies et à mettre en place les moyens financiers et logistiques nécessaires à la création de services parallèles pour le traitement des malades. Selon une enquête réalisée par le Conseil national des droits de l'Homme sur l’année 2012, le Maroc disposait de 27 établissements publics spécialisés dans le traitement des maladies mentales. Le même document révèle que l’effectif du personnel médical et paramédical disponible en psychiatrie dans le secteur public est loin de répondre aux normes universellement établies et reconnues. Alors qu’il est recommandé d’avoir entre 0,25 et 1 psychiatre par 10.000 habitants et au moins 0,25 infirmier par malade, au Maroc ce chiffre est loin d’être atteint.

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