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Présentation du Manifeste de l'indépendance, un symbole éclatant de la parfaite symbiose entre le peuple et le Trône

La signature de ce document par soixante-quatre membres du mouvement national, dont une femme, et sa remise, le 11 janvier 1944, aux autorités coloniales et aux représentations des puissances étrangères était un message fort et sans ambages exprimant le refus catégorique des Marocains de continuer de vivre sous tutelle et symbolisant le vœu exprimé par toute une Nation afin de redresser le cours de l'histoire.

Présentation du Manifeste de l'indépendance, un symbole éclatant  de la parfaite symbiose entre le peuple et le Trône
Le Manifeste de l'indépendance comportait, en particulier, des revendications relatives à la politique générale, dont le recouvrement par le Maroc de son indépendance, sous la conduite du Souverain, Sidi Mohammed Ben Youssef.

La célébration par le peuple marocain, lundi, du 72e anniversaire de la présentation du Manifeste de l'indépendance constitue une opportunité propice pour se remémorer les glorieuses pages de l'histoire moderne du Maroc et ses épopées héroïques. Autant de sacrifices consentis empreints d'une résilience hors pair qui reflètent, on ne peut plus, l'attachement irréversible du peuple marocain, à sa tête le père de la Nation, feu S.M. Mohammed  V, la famille du mouvement national, de la résistance et de l'Armée de libération, à recouvrer l'indépendance du Royaume et le libérer du joug de la colonisation.
La signature de ce document par soixante-quatre membres du mouvement national, dont une femme, et sa remise, le 11 janvier 1944, aux autorités coloniales et aux représentations des puissances étrangères (États-Unis, Grande-Bretagne et Ex-Union soviétique), dans lequel l'indépendance du Maroc, sous le règne de S.M. Mohammed Ben Youssef, avait été réclamée de vive voix pour la première fois, était un message fort et sans ambages exprimant le refus catégorique des Marocains de continuer de vivre sous tutelle et symbolisant le vœu exprimé par toute une Nation afin de redresser le cours de l'histoire. À la faveur de son esprit et son approche, ce document a marqué, sans nul doute, un tournant décisif dans la lutte pour l'indépendance et reflété l'ampleur de la détermination unanime et infaillible du Trône et du peuple quant à la nécessité de remporter le combat de libération.

Le Manifeste de l'indépendance comportait, en particulier, des revendications relatives à la politique générale, dont le recouvrement par le Maroc de son indépendance, sous la conduite du Souverain, Sidi Mohammed Ben Youssef, et les démarches entreprises auprès des pays concernés dans le but de concrétiser et traduire dans les faits cette revendication, somme toute, légitime. En matière de politique interne, le Manifeste insistait, en particulier, sur l'intérêt royal accordé au processus de réformes et à la mise en place d'une politique basée sur la Choura garantissant les droits et préservant les devoirs de l'ensemble des composantes du peuple marocain. En outre, ce document, de par les valeurs et principes qu'il renfermait, n'a fait que consolider la détermination du peuple marocain à déployer davantage d'efforts et à persévérer sur la voie du renforcement de l'unité nationale et l'édification des bases d'une société démocratique et solidaire. Il s'agit également d'une occasion idoine de consacrer la culture d'appartenance et de dévouement à la Nation et de consécration des valeurs de citoyenneté chez les jeunes générations. La publication du Manifeste de l'indépendance fut, en effet, l'aboutissement d'intenses contacts entre le Palais royal et le mouvement national et a constitué le cheminement logique ayant couronné plus de trente années de lutte interminable du peuple marocain à travers toutes les régions du Royaume.

Cependant, les puissances coloniales française et espagnole ont violemment réagi à la présentation de ce Manifeste, à travers le renforcement de leur arsenal répressif contre les nationalistes qui ont haussé la barre de leurs revendications légitimes pour l'indépendance du pays. Dans ce climat, le peuple marocain a engagé des batailles héroïques depuis le traité du protectorat de 1912 dans les différentes régions du Royaume, notamment la bataille d'El Hri au Moyen-Atlas en 1914, celles d'Anoual dans le Rif en 1921, de Boughafer à Ouarzazate et de J'Bel Badou à Errachidia en 1933, outre les nombreux soulèvements et mouvements protestataires à l'encontre de l'occupant partout dans le pays. Aux opérations armées, est venue se greffer une lutte d'ordre politique à la suite de la promulgation du Dahir berbère en 1930, la lutte de libération ayant connu un nouveau tournant à travers l'organisation de plusieurs manifestations, en particulier celle de Meknès en 1937.

Nonobstant la politique répressive poursuivie par les autorités coloniales, la lutte nationale a gagné en intensité sous la conduite de feu S.M. Mohammed V, que Dieu ait son âme, qui avait tenu à réclamer, lors de la Conférence d'Anfa en janvier 1943, l'indépendance du Maroc et la fin du protectorat, rappelant les efforts déployés par le Royaume pour contribuer à la libération de l'Europe. Le Président américain, Franklin Roosevelt, avait apporté son soutien à cette revendication et à l'aspiration légitime du peuple marocain à l'indépendance et à recouvrer sa liberté. Les autorités coloniales et leurs supports s'employaient, pour leur part, sans relâche afin de semer la discorde et la zizanie et agir de sorte que le Maroc ne puisse accéder à son indépendance, au moment où le Trône et les nationalistes étaient conscients que l'unique moyen de parvenir aux objectifs et d'aplanir les écueils était celui du maintien de l'unité des rangs, la solidarité et l'action commune.

La présentation du Manifeste de l'indépendance a été suivie par une série de pétitions de soutien en provenance de toutes les régions du Royaume et par des manifestations qui ont éclaté le 29 janvier 1944 à Rabat, Salé, Fès, Azrou et ailleurs pour protester contre les campagnes de répression menées par les forces d'occupation à l'encontre des nationalistes. Pour sa part, feu S.M. Mohammed V avait décidé de défier les forces d'occupation, en effectuant le 9 avril 1947 sa visite historique à Tanger et au cours de laquelle il avait prononcé un discours historique dans lequel il avait réitéré les fondements du peuple marocain, ses aspirations et son attachement à ses valeurs religieuses et nationales. Poursuivant sa lutte, le regretté Souverain avait renouvelé ses positions en faveur de l'indépendance du Royaume lors de sa visite en octobre 1950 en France.

Les positions constantes de feu S.M. Mohammed V de refuser les plans du colonisateur avaient amené les autorités du protectorat à commettre leur crime odieux, en exilant le père de la Nation, son compagnon de lutte, feu S.M. Hassan II et la famille royale, acte qui fut à l'origine du déclenchement des opérations de la résistance qui s'étaient poursuivies jusqu'au retour au Trône de ses glorieux ancêtres du héros d'indépendance, feu S.M. Mohammed V. Cette synergie entre le peuple et le glorieux Trône alaouite a été, sans conteste, décisive pour la concrétisation des aspirations de la Nation à son émancipation et au recouvrement de sa liberté, de même que cette mobilisation populaire restera à jamais gravée en lettres d'or, dans l'histoire contemporaine du Maroc. Un pays qui, sous le règne de S.M. le Roi Mohammed VI, que Dieu l'assiste, poursuit avec détermination les gigantesques chantiers structurants de développement et du progrès et la consolidation de l’État de droit et des institutions. La lutte du peuple marocain a été soutenue par des pays frères et amis qui ont apporté un appui politique fort aux aspirations des Marocains à l'indépendance.

C'est le cas notamment du Pakistan qui avait fourni à des résistants et hommes politiques marocains, notamment Ahmed Balafrej, futur ministre des Affaires étrangères du Maroc indépendant, des passeports diplomatiques afin qu'ils puissent porter devant les Nations unies et ailleurs le cri de liberté de tout un peuple. 

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