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Lundi 20 Mai 2024
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Quand des femmes leaders témoignent

De l’émotion, de l’inspiration et du partage étaient au menu le jeudi 17 mars à Casablanca. Lors de la table ronde organisée par APD, des femmes leaders dans leur domaine ont témoigné et confirmé que la femme marocaine peut dépasser tous les préjugés, se surpasser et être un modèle pour les jeunes femmes.

Quand des femmes leaders témoignent
L’événement organisé par l’Association pour le progrès des dirigeants avait pour thème «Women in leadership :Des histoires du Maroc et d’ailleurs !».

Le leadership peut se conjuguer aussi bien au masculin qu’au féminin. C’est ce qui a été démontré le jeudi 17 mars à Casablanca lors d’une table ronde organisée par l’Association pour le progrès des dirigeants (APD). Sous le thème «Women in leadership : Des histoires du Maroc et d’ailleurs !», l’événement a connu la participation de femmes aux parcours exemplaires. L’aéronautique, l’art culinaire, la politique, le conseil en stratégie et la finance… les invitées sont issues de domaines divers, mais surtout réputés être des métiers d’homme. «J’ai dû travailler dans des secteurs où il y avait une prédominance masculine. Il faut aller au-delà des appréhensions et travailler sur soi, car on peut parfois être son propre ennemi à force de s’autocensurer», lance d’emblée Asmaa Azizi à un auditoire composé principalement de femmes. Cette native d’Oujda, ancienne directrice des ventes des systèmes de sécurité de la région Moyen-Orient et Afrique du Nord (MENA) du groupe Thales, compte à son actif un parcours atypique. Elle a fait ses preuves dans des secteurs «masculins» comme le spatial, l’aéronautique, la construction des ports, la défense et la sécurité avant de lancer son propre cabinet de conseil Azizi International Consulting. Le secret de sa réussite ? Rigueur, persévérance, confiance en soi et relever les challenges tout en faisant fi des remarques non constructives.

Selon les oratrices, dans une société marocaine patriarcale, accepter d’être dirigé par une femme sucitait parfois l'animosité de certains subordonnés, surtout si celle-ci occupait un poste dans le top management dans un secteur «masculin» comme la finance. «Ce n’était pas facile de travailler avec des hommes. Il fallait imposer le respect et le gagner en croyant en soi tout en sachant jongler entre la fermeté et la sensibilité qui nous caractérise. Aujourd’hui, la situation a considérablement évolué et je ne peux que me réjouir de constater que 65% de notre effectif, basé au siège, est composé de femmes», précise non sans fierté Samira Khamlichi, DG de Wafacash. Khamlichi se souvient encore de ses débuts tumultueux dans la finance. Elle doit son ascension à sa soif et sa curiosité insatiables de découvertes et de nouveaux challenges. Selon elle, la société marocaine devrait entamer sa mue pour une véritable égalité des genres. Ceci ne peut être réalisable que par l’éducation inculquée par les parents, entre autres. «Le networking est très important pour l’émancipation de la femme marocaine.

’environnement dans lequel nous grandissons ne favorise pas une telle ouverture d’esprit. La fille grandit à la maison, joue seule, et le contact avec l’extérieur relève de l’inconnu pour elle. En revanche, le garçon joue souvent à l’extérieur avec ses amis. D’ailleurs, pour les jouets on offre souvent des poupées aux filles et des ballons aux garçons. Cet état de fait se répercute sur le monde professionnel», regrette Khamlichi. Pourtant, la présence de femmes au sein de conseils d’administration de grandes entreprises favoriserait un développement plus soutenu de ces dernières, selon une étude récente, rappelée par Lisa Ivers, directrice associée au bureau de Casablanca de Boston Consulting Group. Selon Ivers, les sociétés qui comptent des conseils d’administration diversifiés ont vu leurs résultats nets et leur valorisation boursière augmenter considérablement comparativement à des sociétés où les conseils ne sont composés que d’hommes. 

 

Témoignage de Nabila Mounib, secrétaire générale du Parti socialiste unifié (PSU)

«Il faut oser, persévérer et faire valoir nos droits»

«Outre la famille, d’autres intervenants devraient redoubler d’efforts pour garantir à la femme ses droits légitimes et faire changer les mentalités. L’État, la société civile et les médias ont en effet une responsabilité indéniable pour lever les entraves qui empêchent les femmes de s’émanciper. Il ne peut y avoir de société démocratique et moderne sans la participation effective des femmes. Elles doivent s’engager davantage dans la politique, mais il faut d’abord leur garantir leurs droits et respecter leurs libertés. Il est difficile d’accéder à des postes de responsabilité au sein d'une sociétés patriarcales comme la nôtre, mais il faut oser, persévérer, faire valoir nos droits pour transformer les difficultés en opportunités.»



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