Selon les données du Conseil oléicole international, la campagne 2014-2015 estimée à 2,4 millions de tonnes d'huile d'olive s’annonce inférieure de 27% à la précédente. L’Espagne perd plus de la moitié de sa production à cause de la sécheresse et passe d'une production record de 1,7 million de tonnes en 2013-2014 à une production estimée à seulement 825.700 tonnes en 2014-2015. Selon la même source, la France, qui a mis en place dès septembre 2014 un plan d’action national contre Xylella, est elle aussi touchée par la mouche de l'olive et risque de perdre 70% de sa récolte. Xylella est une bactérie qui s’installe dans le xylème (bois) des végétaux et empêche le mouvement de la sève brute, les premiers symptômes sont ainsi proches des flétrissements.
Au printemps dernier, pressé par l'Union européenne, le gouvernement de l'italien Matteo Renzi a lancé un plan d'abattage, ciblant quelque 3.000 oliviers dont le sacrifice devait servir de «cordon sanitaire» pour éviter l'extension de la maladie. En dépit de ces mesures, sur les 10 millions d'oliviers que compte le Salento, beaucoup sont désormais secs, leurs troncs rabougris et leurs branches sans feuilles, «un désastre environnemental», se désole un agriculteur de la région de Salento. La production italienne devrait donc chuter d'un tiers, passant de 461.200 tonnes en 2014-2015 à 302.500. Un site Internet spécialisé rapporte qu'en Espagne, les prix ont atteint, fin novembre, 2,93 euros le kilo, soit 28% de plus par rapport à la même période de l'année précédente. En Italie, la hausse est encore plus violente : 5,86 euros le kilo, fin novembre, soit un bond de 121% en un an.