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L’Association marocaine de santé reproductive organise, en collaboration avec la Maternité de Ben Msick, sa troisième Journée d’étude sur le thème «Les vulnérabilités au cœur de la santé des femmes», le 8 avril à Casablanca. Cette rencontre vise à faire le point sur les politiques et programmes de santé reproductive et évaluer leur impact sur les personnes en situation de vulnérabilité. Elle a également pour objectif d’étudier les stratégies pour intégrer explicitement la problématique des populations vulnérables dans les politiques et programmes afin de réduire les disparités en matière de santé reproductive. «La situation de vulnérabilité socioéconomique rend les populations pauvres et vivant en milieu rural, les populations migrantes plus souvent et plus gravement affectées par la maladie que les autres personnes.
En effet, la situation de vulnérabilité associe le manque d’éducation, l’absence de revenu satisfaisant permettant de disposer d’une nourriture convenable, de l’eau potable et d’un logement décent. Quand ces facteurs de vulnérabilité s’associent aux déficits du système de santé, l’accès à la prévention, à l’information et aux soins de santé devient très difficile. La santé reproductive est fortement affectée par les déterminants sociaux comme les inégalités socioéconomiques, la marginalisation, ou le faible revenu», souligne l’association dans un communiqué. «Malheureusement, malgré les efforts fournis par le ministère de la Santé pour la promotion de la maternité sans risque et le développement de la recherche en santé reproductive, l’analyse de l’état de santé de la population laisse apparaître des iniquités criantes. Le taux de mortalité maternelle en milieu rural est deux fois plus important qu’en milieu urbain : 148 contre 73 pour 100.000 naissances vivantes.
Le taux de mortalité infantile est de 33,5 en milieu rural contre 23,6 en milieu urbain pour 1.000 naissances vivantes. Par ailleurs, force est de constater que les chiffres du ministère de la Santé manquent cruellement de la dimension socioéconomique et que seuls y figurent le sexe et la préfecture d’origine. Il est tout de même possible de déduire des indicateurs qui sont à notre disposition qu’il existe des inégalités en matière d’accès aux services de santé reproductive, en raison de la répartition déséquilibrée à travers le territoire et des écarts importants entre milieux urbain et rural et entre régions, entre provinces et entre milieux socio-économiques», poursuit l’association, assurant qu’il est urgent et fondamental aujourd’hui d’analyser la situation réelle de la santé reproductive des populations vulnérables, de comprendre leurs besoins et la qualité des programmes de santé reproductive qui leur sont destinés.
