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La moitié des malades chroniques ne respectent pas leur traitement

Certaines maladies nécessitent de suivre un traitement adapté à la lettre. Cependant, force est de constater que beaucoup de patients ne respectent pas toujours la posologie ou la durée de leur traitement. Ce qui entraîne des effets délétères pour le patient comme pour la collectivité (santé publique et coûts). Faciliter l'observance thérapeutique est donc un enjeu important.

La moitié des malades chroniques  ne respectent pas leur traitement
Le problème d’observance du traitement peut avoir de lourdes conséquences sur toute la communauté, à l’image de l’antibiothérapie qui n’est pas toujours suivie, malgré les mises en garde des médecins et des pharmaciens.

La mauvaise observance des traitements de longue durée des maladies chroniques, affections cardiovasculaires, VIH/Sida ou dépression, par exemple, est un problème qui prend de l'ampleur dans le monde entier. On constate ce phénomène dans toutes les situations imposant au patient de s’administrer lui-même ses médicaments, quel que soit le type de maladie. Un certain nombre d’évaluations rigoureuses, analysées dans une étude de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), ont établi que, dans les pays développés, la proportion de malades chroniques respectant leur traitement n’était que de 50% et tout porte à croire qu’elle est bien plus faible dans les pays en développement.

Au Maroc, on dénote également une mauvaise «compliance» (observance) des traitements chez de nombreux patients, notamment les malades chroniques et les malades souffrant de pathologies lourdes. Les patients qui ne sont pas suffisamment informés sur les risques qu’ils courent et/ou qui refusent d’admettre leurs maladies pourraient pourtant, grâce à un effort collectif, mieux observer leurs traitements. Malheureusement, de nombreux patients espacent, de leur propre gré, les consultations médicales ou les dates prévues pour les analyses médicales. Bien souvent, ils se contentent d’aller à la pharmacie afin de renouveler leur traitement. Le risque de non-observance s’accroît lorsque le patient doit suivre plusieurs traitements en même temps. En effet, l’automédication étant une pratique très répandue, il arrive souvent que le malade consulte un spécialiste sans l’informer qu’il prend déjà d’autres médicaments. Perdu dans sa médication, il risque de ne plus prendre correctement son traitement.

À ce sujet une étude française conduite pendant deux ans sur un millier d’ordonnances de personnes âgées de plus de 65 ans et polymédiquées a montré que 85% des patients âgés prennent et préparent seuls leurs médicaments. En outre, 1 patient sur 3 dit ne pas savoir pourquoi certains médicaments lui sont prescrits. De fait, 45% des patients disent avoir déjà oublié de prendre leurs médicaments au bon moment. Et la même proportion de patients indiquent n’avoir pas pris leur traitement, car ils avaient l’impression que celui-ci faisait plus de mal que de bien. Enfin, le quart (27%) des patients étaient potentiellement exposés à au moins une interaction médicamenteuse majeure.

Ce problème d’observance peut avoir de lourdes conséquences sur toute la communauté, à l’image de l’antibiothérapie qui n’est pas toujours suivie, malgré les mises en garde des médecins et des pharmaciens. «Je préfère me soigner en utilisant des remèdes naturels comme les plantes. Et si cela ne fonctionne pas, je me dirige vers un traitement médicamenteux. Je m’arrête dès lors que les symptômes disparaissent», affirme Abdelkader, 56 ans. Pourtant, les spécialistes sont formels : la disparition des symptômes ne veut pas dire que la maladie s’en est allée. Au contraire, l'infection risque de redémarrer de façon sournoise et, entretemps, le germe sera devenu «résistant» à cet antibiotique, avec des conséquences graves pour l'individu et pour la santé des populations. C’est pourquoi les bactéries sont aujourd’hui de plus en plus difficiles à traiter. Qui plus est, la non-observance conduit à des prescriptions supplémentaires, d'où de nouveaux accidents, des hospitalisations et des investigations supplémentaires, avec des coûts de santé supplémentaires. D’ailleurs, selon l’OMS, le problème de l’observance ne fera que s’amplifier, à mesure que la charge mondiale des maladies chroniques croît. Les maladies non transmissibles (maladies cardiovasculaires, cancer et diabète, par exemple), les troubles mentaux, le VIH-Sida et la tuberculose représenteraient ensemble 54% de la charge mondiale de morbidité et cette proportion devrait dépasser 65% d’ici 2020. 

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