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Faut-il repenser le partenariat Maroc-UE à la lumière de la crise du coronavirus ?

La pandémie du coronavirus va changer les paradigmes économiques et sociaux. Prenant part à un webinaire sous le thème «Économie mondiale post Covid 19 : quel rôle pour le partenariat Maroc-UE ?» des experts marocains et étrangers ont débattu des changements que pourraient connaître les relations entre le Maroc et l’Union européenne.

Faut-il repenser le partenariat Maroc-UE à la lumière  de la crise du coronavirus ?

La crise engendrée par la pandémie du Covid-19 entraînera des changements profonds dans les relations internationales. Le partenariat Maroc-Union européenne n’échappera pas à cette règle. Pour penser l’avenir de ce partenariat, l’Université euro-méditerranéenne de Fès a organisé, hier, un Webinaire sous le thème «Économie mondiale post Covid-19 : quel rôle pour le partenariat Maroc-UE ?»

Posant le cadre du débat, l’ancien secrétaire général de l’Union pour la Méditerranée (UpM), Fathallah Sijilmassi, a évoqué les conséquences d’une probable réduction de la dépendance de la Chine sur les alliances économiques entre le Royaume et ses partenaires européens. Rappelant les relations riches et denses entre les deux parties, l’expert en relations internationales a affirmé que les rapports maroco-européens étaient appelés à se réinviter. Il a dans ce sens affirmé que le cadre juridique régissant ces relations est celui de l’accord d’association de 1996. «Or le Maroc d’aujourd’hui n’est pas celui d’il y a 24 ans et l’Europe non plus», a-t-il affirmé, avant de céder la parole à la vice-présidente de la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM), Ghita Lahlou.

Dans son intervention, cette dernière a préféré se tourner vers le futur en appelant à analyser certains facteurs structurels pour bien appréhender la prochaine étape. Il s’agit notamment du facteur démographique du Maroc. Dans ce volet, Mme Lahlou a affirmé que le vieillissement des populations en Europe met la pression sur les pays du voisinage comme le Maroc. Elle a dans ce sens appelé à faire montre de vigilance pour que le flux migratoire ne plombe les capacités marocaines, notamment si on sait que quelque 40.000 Marocains poursuivent actuellement leurs études en France.

La vice-présidente de l’organisation patronale a souligné que face à ce facteur et d’autres, la CGEM ne pouvait pas laisser les choses se développer de façon spontanée. «Les institutions ont un rôle majeur à jouer et doivent être capables de travailler sur la régulation afin de saisir toutes les opportunités», a-t-elle affirmé.

De son côté, Michaela Dodini, chef de la section commerciale de l’Union européenne à Rabat, a affirmé que les politiques commerciales et les orientations eurocentriques risquent de s’accélérer après cette pandémie. «La pandémie a accéléré le débat sur la souveraineté économique», a-t-elle relevé en assurant que l’incapacité à produire des masques de protection ou à se procurer des matières pour la production de médicaments a été un traumatisme en Europe. Dans cette optique, il est très probable qu’on assiste à un rapatriement de certains secteurs stratégiques, tels que la pharmacie, en Europe. Toutefois, il faudra aussi voir si ce rapatriement se fera à l’échelle européenne seulement ou également au niveau des pays de l’entourage, comme le Maroc, a-t-elle relevé. Dans ce sens, la responsable européenne a ouvert le débat sur les moyens qu’a le Royaume pour participer à la construction de cette souveraineté économique européen.

À noter que cette rencontre a également connu la participation de la représentante de la Banque européenne d’investissement (BEI) au Maroc, Anna Barone, ainsi que du président de l’Institut marocain d’intelligence stratégique (IMIS), Abdelmalek Alaoui. Le président de l’Université Euromed de Fès, Mostapha Bousmina, et le directeur du cabinet du ministre de l’Industrie, du commerce et de l’économie verte et numérique, Ryad Mezzour, ont également pris part à ce débat. 

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