Des individus se sont introduits, vendredi, dans les locaux de la Cour d’Alger, où ils ont réussi à mettre la main sur des documents de première importance, selon le quotidien El Khabar qui a révélé cette affaire. Le tribunal du Ruisseau a été visité par des individus.
Les documents volés sont liés directement aux enquêtes menées dans le cadre des scandales de corruption, ajoute la même source. Le travail est celui de professionnels qui connaissent l’intérieur et les dossiers qui les intéressaient, précise le journal. Ce groupe d’individus est entré en forçant une porte et s’est directement rendu aux bureaux où étaient rangés les dossiers traitant les affaires de corruption. Ils ont pris les documents pour lesquels ils sont venus, laissant le reste sur place. Pour le moment, rien n’a filtré sur la teneur des documents subtilisés, ni d’ailleurs sur cette affaire de vol. Au département de la Justice, c’est également motus et bouche cousue. Qui a l’audace de s’attaquer en plein centre de la capitale à un lieu pareil ? Les personnes impliquées ou citées dans les scandales de corruption ont intérêt en effet à ce que toutes les pièces pouvant les incriminer disparaissent.
Par ailleurs, le feuilleton des scandales de corruption qui ébranle la compagnie nationale d’hydrocarbures Sonatrach vient de connaître un rebondissement majeur. Et pour cause, Chakib Khelil, l’ex-ministre de l’Énergie et des mines, aurait pris la fuite vers la Suisse juste après avoir reçu sa convocation devant la Justice pour être entendu sur sa probable implication dans les affaires de pots-de-vin versés par la compagnie italienne Saipem à des dirigeants algériens en vue d’obtenir de gigantesques contrats pétroliers. Selon le quotidien arabophone Echorouk, Chakib Khelil aurait quitté le pays pour la France et puis la Suisse via l’aéroport d’Oran. L’ancien ministre aurait donc réussi à prendre la fuite le plus normalement possible alors qu’il fait l’objet d’une interdiction de quitter le territoire national dans le cadre des investigations déclenchées par les enquêteurs du Département de renseignement et de sécurité (DRS) concernant le scandale de corruption Sonatrach 2.
Il est à rappeler que plusieurs sources médiatiques ont précisé récemment que l’appartement de Chakib Khelil à Hydra, Alger, et sa villa située sur la corniche oranaise ont été perquisitionnés par les enquêteurs du DRS au cours de la semaine passée. Soulignons enfin que des sources proches de l’enquête judiciaire en cours ont indiqué dans les colonnes d’Echorouk que «les préparations pour la fuite de Chakib Khelil ne diffèrent pas de celles de Abdelmoumène Khalifa qui avait fui le pays pour Paris et puis Londres». Le scandale Sonatrach connaîtra-t-il donc le même sort que la controversée affaire Khalifa ? Seul l’avenir nous fournira une réponse à cette question. Il est à signaler, en dernier lieu, que les autorités judiciaires n’ont toujours pas révélé, du moins de manière officielle, le moindre détail sur les perquisitions et les convocations adressées à Chakib Khelil et plusieurs autres hauts cadres de Sonatrach. Au cours de la semaine, sa maison située sur la corniche oranaise avait été perquisitionnée, tout comme le domicile de l’ancien PDG de la Sonatrach, Abdelmajid Settar, lui même convoqué pour une audition devant la justice, ce lundi.