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«Terroirs du Maroc, trésors du monde»

La 50e édition du Salon international de l’agriculture de Paris a été rehaussée cette année par la participation de notre pays sur le thème «Terroirs du Maroc, trésors du monde». En effet, cette participation, qui se prolongera jusqu’au 3 mars, est dédiée cette année aux produits du terroir du Maroc. Le salon est un carrefour de rencontres, d’échanges, de négociations où les contacts d’affaires se nouent entre les producteurs du monde entier et les producteurs des différentes régions du Maroc.

«Terroirs du Maroc, trésors du monde»
Valorisés, les produits du terroir peuvent trouver des débouchés à l’international.

 Nous avons rencontré Driss Ettabaa, en charge de la Direction du développement des produits du terroir de l’Agence de développement agricole (ADA) qui, avec l’Université de Cadi Ayyad de Marrakech, organise du 26 au 1er mars à Goulimine les journées internationales du marketing
des produits du terroir. Une centaine de chercheurs venus de 50 pays vont présenter leurs expériences dans le secteur de la valorisation et la commercialisation des produits du terroir. Une bonne occasion pour créer un réseau entre les chercheurs marocains et internationaux !

Le Matin : Après une longue absence, le Maroc est revenu en force au Salon international de l’agriculture de Paris (SIA) qui se tient dans la capitale française jusqu’au 3 mars prochain. Un premier ressenti sur cette participation ?
Driss Ettabaa : C’est la première participation d’envergure du Maroc au SIA. Nous avons choisi de venir en force pour présenter, aux consommateurs français et aux professionnels acheteurs potentiels des produits du Maroc, nos produits du terroir. Ceux-ci sont portés par des coopératives, des groupements d’intérêt économique et des producteurs qui ont fait l’effort de labéliser leurs produits.
Nous avons 29 exposants qui représentent l’ensemble des régions du Maroc et nous avons de l’argan, du safran, des dattes, de l’huile d’olive, des fruits secs, la rose, le couscous d’arachide, le cactus, le miel, les câpres (le Maroc est premier exportateur de câpres au monde et le deuxième producteur mondial), le cactus, la clémentine de Berkane, le piment fort… et d’autres produits phares du Maroc, bien représentés dans l’un des plus grands pavillons qui s’étend sur 500 m².
Les visiteurs sont heureux de découvrir cette combinaison de tradition et de modernité au Maroc et ils sont parfois surpris de découvrir que ce sont les coopératives et les GIE qui sont là présents. Cela veut dire que ce sont les agriculteurs qui sont organisés et qui sont ici présents pour parler des produits qui montrent toute la richesse, la diversité des écosystèmes et le potentiel du Maroc, qu’ils ont valorisés et qu’ils commercialisent.
De notre côté, dans notre direction, nous aidons à la mise à niveau des coopératives : packaging, gestion, commercialisation.

L’accès au marché international est un véritable parcours du combattant. Concernant la stratégie des produits du terroir, le ministre Akhannouch a parlé d’une «dynamique positive qui commence à s’installer». Quelle est la part de ce segment dans le Plan Maroc vert ?
Cette dynamique des plus positives se fait dans le cadre du Plan Maroc vert. Le Maroc a investi beaucoup d’argent pour soutenir l’agriculture solidaire à travers les projets Pilier II. Notre direction de développement des produits du terroir intervient sur 5 leviers prioritaires : le développement de l’amont et de partenariats d’agrégation équitables, la création de plateformes logistiques régionales à proximité des producteurs, la mise en place de partenariats commerciaux, l’appui aux efforts de labellisation et la réalisation de campagnes institutionnelles pour faire connaitre nos produits. Nous sommes à 50% des objectifs prévus à l’horizon 2020. Cela veut dire que nous sommes en deçà des objectifs fixés et on s’occupe aujourd’hui de la commercialisation. Il faut que les producteurs soient confrontés aux marchés du monde, il faut qu’ils connaissent les besoins des consommateurs, qu’ils saisissent des opportunités d’affaires. Nous avons un espace B to B, nous avons démarché les acheteurs français, les groupements de différents secteurs, les centrales d’achat, car le marché français reste un marché important pour nous en termes d’exportation de fruits et légumes. Maintenant, il faut s’inscrire dans une logique durable, comme l’a défini le ministre, qui respecte les délais, la régularité des livraisons et bien sûr la qualité des produits. Il y a également les visiteurs qui achètent des produits pour leur consommation personnelle, les acheteurs qui vont discuter des opportunités d’import après le salon...

Opportunités d’import
de quels produits ?
Les dattes et l’huile d’olive, qui intéressent les Chinois et les Japonais. Les câpres, le couscous et les fruits secs qui ont ravi les importateurs de Singapour. M. Akhannouch a eu une série de rencontres pour développer la coopération comme avec «Terroirs et Culture» qui ont déjà organisé des rencontres à Chefchaouen sur les produits du terroir. En termes d’opportunités, il faut rappeler que nous avons réussi quelques percées sur le marché national, notamment avec les grandes surfaces, Marjane, Label’Vie, Aswak Essalam… L’ADA accompagne les producteurs sur les marchés, c’est le cas avec Dar Saafran, qui est devenu un gros vendeur apprenant à s’organiser au niveau de la logistique et de la commercialisation. C’est le cas aussi de l’entreprise dirigée par Aissa Derham, ex-professeur de mathématiques à l’Université Laval, qui est revenu il y a une décennie dans sa région, Ifni Ait Ba Amrane, pour diriger son unité spécialisée dans les produits du terroir : argan, cactus, safran... Une entreprise qui s’est développée sur le marché allemand et japonais et qui encourage la Recherche et Développement avec l’université et des instituts de recherche comme l’INRA, avec le souci d’enrichir l’ensemble des segments de la chaine de valeur : communauté, coopérative, fondation et association.

Il faut créer un environnement d’affaires, il faut stimuler pour développer ce climat d’affaires dont on parle tant !
Et la coopérative semble être un bon «véhicule» ?
Oui, tout à fait. C’est le véhicule utilisé pour regrouper les producteurs dans une logique d’entreprise. Maintenant, il faut développer et massifier l’offre. Les coopératives doivent donc se regrouper pour faire face aux besoins des marchés et être à leur écoute.   
C’est dans ce sens ou les GIE sont intéressants. Juridiquement, la définition nous enseigne que deux ou plusieurs personnes morales peuvent constituer, pour une durée déterminée ou indéterminée, un groupement d’intérêt économique (GIE) en vue de mettre en œuvre tous les moyens propres à faciliter ou à développer l’activité économique de ses membres, et à améliorer ou accroître les résultats de cette activité.
Dans notre pavillon, nous avons plusieurs GIE qui regroupent une multitude de coopératives. Nous avons les GIE de Dar Saafran labellisé, qui regroupe 18 coopératives de Souss-Massa-Draa, présidé par Haj Hossine, présent sur le marché allemand, italien et le marché national.
Ce GIE qui fait travailler des milliers de familles a développé les plateformes logistiques pour recueillir l’offre de safran en privilégiant l’aspect qualité.
Il y a les GIE des dattes, de l’argan, de la clémentine de Berkane labellisée et très appréciée qui exporte déjà quelque 50 000 tonnes, de la grenade labellisée de la région d’Azilal. Tous ces groupements fonctionnent dans une logique solidaire pour faire face aux besoins des marchés.
Il est prévu de favoriser des partenariats entre les sociétés et les coopératives. Celles-ci peuvent décider en se transformant en consortium d’affronter directement le marché, elles peuvent s’associer à des sociétés dans une logique équitable.
Dans la stratégie du Plan Maroc vert, il y a le volet agrégation des producteurs qui fonctionne selon des logiques win-win.

Dans une vie antérieure, vous étiez coordonnateur de commerce pour l’Union des producteurs agricoles au Canada.
Quels regards posez-vous sur le secteur agricole au Maroc ?
Le Maroc s’est doté d’une vision et d’une stratégie qui facilite le travail sur la mise en œuvre. Dans ce travail, il n’y a pas place pour l’improvisation. Au Canada, on travaillait de manière collégiale, mettant à contribution tous les efforts pour aller vers un objectif commun.
Au Maroc, ce qui est souhaitable, c’est que les agriculteurs eux-mêmes, à travers leur organisation, soient une force de proposition pour conjuguer les efforts de l’État et les efforts du secteur pour construire ensemble. Nous travaillons depuis un an à la mise en œuvre de la stratégie des produits du terroir élaborée par le ministère.
La Direction a un mandat très ambitieux pour travailler sur la valorisation des produits, la mise en place de certaines infrastructures logistiques en collaboration avec les directions régionales.
Le développement du marché local, qu’il ne faut absolument pas sous-estimer, car il est extrêmement porteur, est également un de nos objectifs, il faut l’organiser et rendre accessibles nos produits.
Il faut aussi donner de la valeur ajoutée à nos produits, valoriser la matière première, ici même, au Maroc, pour développer l’emploi, le savoir-faire, la recherche...

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