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L’adoption par le Parlement suédois d’une motion pour la reconnaissance de la pseudo «rasd» est en déphasage avec les développements de la question du Sahara

L’adoption par le Parlement suédois d’une motion pour la reconnaissance de la pseudo «rasd» constitue une décision en déphasage avec les développements qu’a connus la question du Sahara, ont souligné des universitaires et acteurs médiatiques.

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Cette démarche fait fi des efforts des Nations unies pour parvenir à une solution politique consensuelle à ce différend artificiel et de la position exprimée par l’Union européenne qui a constamment plaidé pour une solution politique basée sur le dialogue entre toutes les parties prenantes, ont-ils relevé dans des déclarations recueillies par la MAP. Dans ce cadre, Mohamed Taj Eddine El Hosseini, professeur du droit international à l’Université Mohammed V de Rabat, a estimé que la reconnaissance par le Parlement suédois de la pseudo «rasd» aurait de graves retombées sur le plan de la légalité internationale.

Les tractations, qui ont lieu au sein du Parlement suédois sur le dossier du Sahara, soulignent l’urgence de mener une offensive, dans le cadre de la diplomatie anticipative, auprès des Parlements et des organisations de la société civile, analyse M. El Hosseini. Et pour cause, renchérit-il, le processus de prise de décision dans plusieurs pays démocratiques européens ne passe pas nécessairement par les instances diplomatiques traditionnelles, supplantées actuellement par la diplomatie parallèle et la société civile qui pèsent de tout leur poids pour faire adopter différentes propositions et façonner les prises de position au niveau officiel.

De son côté, El Hassan Boukantar, professeur des relations internationales à la Faculté de droit d’Agdal, voit dans l’adoption par la commission des affaires étrangères du Parlement suédois de la motion exhortant le gouvernement à reconnaître la pseudo «rasd», une décision «désolante et en déphasage avec les développements qu’a connus la question du Sahara marocain et avec le traitement qui lui est réservé par la communauté internationale». Cette communauté, a-t-il fait valoir, s’emploie à trouver un règlement à ce conflit artificiel, en propulsant au premier plan les projets pertinents mis sur la table des négociations, en particulier la proposition marocaine accordant une large autonomie aux provinces du Sud.

Le Maroc n’a eu de cesse de rappeler aux partis politiques suédois, notamment socialistes, la position de la communauté internationale et du Maroc sur cette question, a ajouté M. Boukantar. Après avoir relevé que les pays scandinaves adoptent toujours des positions qui sont d’habitude hostiles à l’intégrité territoriale du Royaume, M. Boukantar a justifié l’adoption de la motion de reconnaissance de la pseudo «rasd» par le fait que «ces petits États ne disposent pas souvent d’un projet international en matière de politique étrangère» et accordent une grande importance à certaines parties «sans étudier l’impact géopolitique d’une telle décision». M. Boukantar espère que cette décision reste un acte isolé qui n’aura pas des répercussions au niveau d’autres pays, appelant à poursuivre le dialogue avec ces pays et partis politiques pour mettre en avant la position du Maroc sur cette question et à se mobiliser en vue de faire face à de telles positions sans pour autant les sous-estimer, mais en les plaçant plutôt dans leur contexte.

Pour Talaa Saoud Atlassi, membre du conseil national de l’USFP, les forces politiques qui étaient derrière l’adoption par le Parlement suédois de la motion de reconnaissance de la fantomatique «rasd» ne suivent pas les derniers développements que connaît le dossier du Sahara au niveau des Nations unies. M. Atlassi a émis le souhait que le gouvernement suédois fasse preuve «davantage de clairvoyance» et prenne en considération les efforts déployés par l’envoyé personnel du secrétaire général de l’ONU, Christopher Ross. Il a ajouté que ces forces politiques, qui ont favorisé cette démarche, mettent en jeu les relations unissant les peuples marocain et suédois, soulignant que la question du Sahara fait l’objet d’un consensus entre toutes les composantes de la société marocaine.

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