LE MATIN
18 Juillet 2024
À 15:56
"Malgré divers obstacles, tels que le ralentissement de
l’économie mondiale, un choc inflationniste et le tremblement de
terre d’Al Haouz,
l’économie marocaine a fait preuve de résilience et s’est redressée, avec une production réelle augmentant de 3,4% en 2023", indique
l’institution financière internationale dans un communiqué publié jeudi.
Le mandat de Jesko Hentschel en tant que directeur pays de la Banque mondiale pour le Maghreb se termine ce 12 juillet 2024. Dans cet entretien exclusif, il revient sur ses cinq années passées au Maroc, marquées par une collaboration étroite et fructueuse. La preuve, durant cette période, le Royaume a bénéficié de financements records de la Banque mondiale pour appuyer sa trajectoire de développement. Le portefeuille de l’Institution dans le Royaume compte actuellement 28 projets, pour un engagement total de 8,14 milliards de dollars, avec des investissements dans presque tous les secteurs clés de l’économie. Pour M Hentschel, la stabilité politique du pays, combinée à un environnement macro-économique favorable, constitue un élément clé du succès du partenariat Banque mondiale-Maroc. Détails.
Ce rapport démontre "l’importance de la
productivité dans l'amélioration de la
croissance économique et du niveau de vie d'un pays. Cela s’inscrit dans le
Nouveau modèle de développement (NMD) et la vision de développement inclusif à long terme du
Maroc", a déclaré le directeur pays de la
Banque mondiale pour le Maghreb et Malte,
Ahmadou Moustapha Ndiaye.
"Le pays a récemment accompli des progrès significatifs, notamment en rendant opérationnel le
Conseil de la concurrence, en modifiant la loi sur la concurrence, et en concluant un
accord antitrust historique avec les distributeurs de
carburant. Pour tirer parti de ces avancées, et comme le souligne le
NMD, des efforts continus devront être déployés, en particulier pour soutenir les
petites et moyennes entreprises", a ajouté M. Ndiaye cité dans le communiqué.
Les principaux moteurs de cette accélération, selon la Banque mondiale, ont été la reprise du
secteur touristique, les niches manufacturières orientées vers l’exportation, notamment dans les
secteurs automobile et aéronautique, ainsi que le redémarrage de la
consommation privée.
"Des
politiques macroéconomiques favorables, telles que des
stratégies d’expansion du secteur public et de
consolidation budgétaire, ont également contribué à cette croissance économique", ajoute-t-on.
Le
Maroc a en outre enregistré une "augmentation substantielle" des
investissements directs étrangers, offrant d’importantes
opportunités de développement, et une baisse du
déficit du compte courant à son niveau le plus bas depuis 2007.
La Banque mondiale souligne néanmoins que
l’économie marocaine "fait face à des défis alors que les entreprises et les ménages peinent à se remettre des récents chocs, comme en témoignent une augmentation des faillites d’entreprises et une perte de 200 000 emplois dans les
zones rurales en 2023, et ce malgré l’accélération économique".
La
consommation par habitant a à peine retrouvé ses niveaux d’avant la pandémie, et un nouveau programme d’aide sociale viendra soutenir les ménages les plus vulnérables, souligne la même source qui anticipe qu’en 2024, la croissance économique devrait ralentir à 2,9 % "en raison d’une mauvaise
campagne agricole, mais le
PIB non agricole devrait rester stable".