S.Ba.
27 Juin 2024
À 09:45
C'est la
commission nationale des étudiants en médecine, médecine dentaire et en pharmacie qui l'a confirmé hier soir dans un communiqué : 94% des étudiants en médecine ont boycotté les
examens du second semestre de l'année universitaire en cours.
"Cette action fait suite aux résultats des assemblées générales et du vote national qui a atteint plus de 90 % de soutien à la volonté étudiante de poursuivre le boycott, en réponse aux décisions arbitraires non annulées et aux tentatives continues de chantage", indique la commission. Et de préciser que l'offre gouvernementale récente ne répondait pas aux attentes des étudiants, refusant ainsi de maintenir de manière injustifiée les dates d'examen décidées unilatéralement malgré l'absence de conditions pédagogiques adéquates pour leur tenue.
Saluant l'engagement des étudiant et leur "esprit militant", la commission affirme que la décision du boycott des examens au premier jour a été un succès. "94% des étudiants dans toutes les facultés de médecine et de pharmacie publiques au Maroc n'ont pas passé ces épreuves. Et de rappeler que cette session est la quatrième programmée cette année universitaire, toutes boycottées par les étudiants.
En signe d'engagement, les étudiants grévistes ont choisi la journée des examens pour se rendre dans les centres de transfusion sanguine à travers le pays pour donner leur sang et pour prendre part à des campagnes de nettoyage des plages et des jardins publics.
La commission a également salué la
mobilisation des familles des étudiants ainsi que leur soutien moral et matériel à leurs enfants.
Les étudiants ont également lancé un appel au gouvernement pour "cesser les pratiques restrictives et assumer leur responsabilité politique dans la gestion du dossier. Nous les tenons entièrement responsables des conséquences sur l'année universitaire actuelle en cas de persistance dans leur obstination. Nous l'appelons à répondre positivement aux demandes des étudiants en médecine et en pharmacie et à résoudre rapidement la crise par un dialogue sérieux et responsable, afin d'éviter le scénario d'une année blanche".
Le gouvernement rejette la responsabilité sur les étudiants
Si les étudiants tiennent le gouvernement pour responsable de la dégradation de la situation, le chef du gouvernement en fait de même et rappelle aux étudiants leur responsabilité envers la société. Invité du «Café Citoyen», Aziz Akhannouch a réaffirmé que la réforme de l’enseignement avance et a rappelé "la responsabilité citoyenne des étudiants en médecine". "Le pays a besoin de vous et si vous êtes, aujourd’hui, des étudiants en médecine, vous serez demain nos médecins et les médecins de nos enfants. En fait, quand on est médecin, on se met au service de son pays, de votre société", a indiqué M. Akhannouch.