Yousra Amrani
30 Octobre 2024
À 18:20
Face à l’augmentation du risque d’inondations notamment dans les régions sud-est du Royaume, le ministre de l'équipement et de l'eau, Nizar Baraka, a annoncé une série de mesures adoptées par le gouvernement pour faire face aux risques croissants des intempéries notant que les bouleversements climatiques imposaient une meilleure adaptation en termes des infrastructures.
S'exprimant lors d'une séance de questions orales à la
Chambre des conseillers, mardi dernier,
Nizar Baraka a indiqué que le gouvernement misait désormais sur des
techniques de construction plus résilientes face aux
catastrophes naturelles, visant une gestion améliorée des inondations par rapport aux années précédentes. «Ces trois derniers mois, près de 500 millions de dirhams ont été mobilisés pour renforcer la protection des zones à risque. 178 millions de dirhams ont été affectés à Tata, une ville particulièrement touchée par les récentes crues. D’autres enveloppes ont été allouées : 53 millions pour Guelmim, 153 millions pour la région de Draâ-Tafilalet, 49 millions pour Midelt, 37 millions pour Tinghir et 33 millions pour Zagora», a-t-il souligné.
Barrages collinaires : études techniques à revoir ?
Le gouvernement est donc bien décidé à mettre le paquet pour sécuriser les infrastructures, l’écosystème oasien et les agglomérations urbaines. N’empêche que certains choix sont à reconsidérer. À cet égard, le ministre de l'Équipement et de l'eau a reconnu que le précédent programme de construction de barrages collinaires n'avait pas permis d’atteindre les résultats escomptés, en raison de l'absence d’études préalables. Ce dysfonctionnement a eu des répercussions financières et techniques fâcheuses, comme la hausse des coûts globaux par rapport aux prévisions, ainsi qu’un mauvais emplacement de certains barrages.
Pour pallier cette situation, le ministère de l’Équipement et de l’eau, en collaboration avec le ministère de l'Intérieur et les autorités locales, planche actuellement sur un nouveau programme pour la construction de barrages collinaires. «Nous nous employons à remédier à ces insuffisances, en choisissant soigneusement les emplacements des nouveaux barrages pour maximiser leur impact positif et protéger les populations contre les inondations. D’ailleurs, nous prévoyons le lancement de ce programme pour le début de l’année prochaine», a expliqué le responsable gouvernemental.
Il convient de rappeler que le ministre avait déjà annoncé la construction de 17 barrages (en cours) dans différentes régions du Maroc, avec l’objectif de porter le nombre total de barrages dans le pays à 170, pour une capacité de stockage cumulée de 26 milliards de mètres cubes. Cependant, des études techniques ont révélé que les coûts de certains barrages collinaires dépassaient les budgets initialement alloués, entraînant ainsi des retards dans leur réalisation.
Retombées positives des dernières pluies
Le ministre a par ailleurs relevé l’impact positif de ces précipitations sur le sud-est, contribuant à atténuer la sécheresse sévère qui avait entraîné la disparition de certaines oasis. Le ministre a par ailleurs fait savoir que les pluies enregistrées lundi dernier avaient en effet permis une augmentation des réserves des barrages de 73 millions de mètres cubes, portant le total accumulé cette saison à 800 millions de mètres cubes et relevant le taux de remplissage des barrages à 29%, contre 25% à la même période l’an dernier.
Dans la même lignée, le ministre a fait savoir que les récentes précipitations avaient fortement accru les réserves de plusieurs barrages. Ainsi, à Errachidia, le barrage Hassan Addakhil a atteint un taux de remplissage de 69%, soit une augmentation de 22 millions de mètres cubes, grâce aux pluies enregistrées durant le seul jour du lundi. Certains barrages, comme celui de Timikine, ont même dépassé leur capacité, enregistrant un taux de remplissage de plus de 100%.