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Moudawana : la réforme ne doit pas aller plus vite que la musique (RNI)

Alors que la réforme de la Moudawana divise conservateurs et progressistes, le RNI tient à adopter une position médiane. Invitée de «L’Info en Face», Meriem Rmili, députée et membre du bureau politique du parti, a insisté sur l'importance d'une approche équilibrée qui prenne en compte l’évolution de la société. Pour elle, il n’est pas question de revenir en arrière, mais «il ne faut pas aller plus vite que la musique».

Meriem Rmili, députée et membre du bureau politique du RNI
Meriem Rmili, députée et membre du bureau politique du RNI
Le RNI a adopté une position souple qui prône la réforme, mais sans remettre en question les valeurs culturelles et religieuses de la société. Mme Rmili a souligné ainsi l’engagement du RNI à s’aligner sur les 17 axes identifiés par la commission Royale. Ces axes constituent les fondements de la réforme sociétale inclusive et participative initiée par Sa Majesté le Roi Mohammed VI.

Moudawana : le RNI s’aligne sur les 17 axes de réforme

«Nous sommes alignés sur les 17 axes ressortant de la commission Royale», a déclaré Meriem Rmili, insistant sur le caractère participatif de ce processus. Elle a par ailleurs rappelé que plus de 6.000 heures d’écoute avaient été consacrées à recueillir les avis de la société civile, des partis politiques et des institutions, démontrant ainsi une volonté de construire un consensus national autour du futur Code de la famille.

Cette approche reflète, selon Mme Rmili, la volonté de mettre en place une réforme progressive de la Moudawana, en adéquation avec les transformations sociales que connaît le Maroc. «C’est maintenant à la commission interministérielle de traduire ces 17 axes sous forme d’amendements», a-t-elle ajouté, appelant à une mise en œuvre efficace des recommandations issues de cette vaste consultation.



Dans ses réponses, Meriem Rmili a souligné que la Moudawana, loin d’être une simple loi, représente un vecteur essentiel de transformation pour la société marocaine. Pour le RNI, cette réforme ne peut être réduite à des débats partisans ou des calculs électoralistes. Elle a appelé à une approche pragmatique et équilibrée, qui prend en compte les aspirations des citoyens marocains à l’égalité, à la justice et à la dignité, mettant en avant l’engagement du RNI à porter un projet sociétal à la fois ambitieux et réaliste, favorisant la notion de l’équité et le renforcement des droits des femmes dans différents domaines, notamment ceux de la tutelle, de l’héritage et du mariage des mineures.

La position du PJD, un frein aux avancées sociétales

«La Moudawana est une loi qui doit accompagner la transformation de la société marocaine. Il n’est pas question de jouer sur le Code de la famille a des fins électoralistes», a-t-elle souligné, en faisant allusion implicitement au Parti de la justice et du développement (PJD). Ce dernier a, selon elle, manifesté une opposition systématique aux avancées du Code de la famille, en se positionnant en déphasage par rapport au consensus national. «Le PJD est le seul parti à s’être prononcé contre les avancées de la Moudawana», a-t-elle affirmé, insistant sur la nécessité de dépasser ces clivages idéologiques pour avancer vers une réforme réellement bénéfique pour la société. Cette opposition, selon le RNI, reflète une vision rétrograde des rôles et des droits des femmes au sein de la société marocaine.



Insistant sur l’importance de renforcer les dispositions garantissant l’équité entre les hommes et les femmes dans les domaines du mariage, de la garde des enfants et de l’héritage, la députée a souligné que les inégalités actuelles nuisent à la cohésion sociale et au développement.

Un équilibre sociétal à trouver

Dans un contexte où les opinions oscillent entre conservatisme et progressisme, Mme Rmili a insisté sur l'importance d'une approche équilibrée qui prenne en compte l’évolution de la société. «Notre rôle, en tant que politiciens, est de se situer au centre. Face à un clivage entre deux courants, l’un très conservateur et l’autre très progressiste, le parti se veut un point d’équilibre. «Il est hors de question de revenir en arrière, mais nous ne pouvons pas non plus aller plus vite que la musique», a-t-elle indiqué, illustrant ainsi la volonté de RNI de moderniser les lois tout en respectant les dynamiques culturelles et religieuses du pays.

Le Taâssib et le partage successoral

Concernant la pratique du Taâssib, qui régit les règles de partage successoral en l’absence de descendants directs, Meriem Rmili a mis en avant la possibilité pour les individus de recourir à des donations de leur vivant pour assurer une distribution équitable de leurs biens. Elle a également soutenu la position du Conseil supérieur des oulémas, qui prône une interprétation conforme à la charia tout en répondant aux besoins contemporains de justice sociale. Abordant la question des mariages interconfessionnels dans sa relation avec l’héritage, Mme Rmili a rappelé que les époux disposent de choix juridiques clairs : le recours aux donations ou au testament. Ces outils juridiques permettent d’assurer la protection des droits des deux parties tout en respectant les dispositions actuelles de la loi.
Par ailleurs, Meriem Rmili a souligné l'importance de renforcer la participation des femmes dans la prise de décision au sein du foyer. Cela passe selon cette députée par une reconnaissance juridique accrue des droits des femmes mariées dans les choix concernant l'éducation des enfants, la gestion des biens familiaux et les autres décisions stratégiques.

Adaptation aux mutations sociétales

Conscient des transformations importantes vécues par la société marocaine, le RNI insiste sur la nécessité de réviser les dispositions obsolètes de la Moudawana pour les aligner sur les réalités actuelles. Le parti appelle ainsi à un dialogue inclusif impliquant toutes les composantes de la société, y compris les instances religieuses, les organisations de la société civile et les experts juridiques. Meriem Rmili a conclu son intervention en insistant sur le caractère consensuel de cette réforme, qui vise à trouver un équilibre entre les exigences de modernité et le respect des traditions. Elle a rappelé que la Moudawana était un pilier essentiel de la société marocaine et que sa révision devait être guidée par une vision humaniste et inclusive, au service de tous les citoyens.
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