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Le modèle marocain de coexistence religieuse cité comme une référence mondiale

Le modèle marocain de coexistence et de dialogue religieux a été cité comme une référence mondiale lors d’un colloque international, organisé samedi à Fès sous le thème «La pensée soufie comme principe de dialogue inter-religieux et culturel».

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Invité à intervenir à distance en clôture de ce colloque, le Conseiller de Sa Majesté le Roi Mohammed VI et président fondateur de l’association Essaouira-Mogador, André Azoulay, s’est félicité de cette initiative qui fait du Maroc «une fois encore l’espace privilégié où se rencontrent, où échangent les chercheurs et les intellectuels des Trois Religions du Livre réunis pour revisiter l’esprit et les valeurs qui fondent et déterminent le périmètre philosophique et spirituel commun aux civilisations musulmane, chrétienne et juive», mettant en relief la richesse et la permanence «de la pensée soufie dans l’histoire et dans le déterminisme de la société marocaine». M. Azoulay a invité les participants à se retrouver à Essaouira dans le courant février «pour poursuivre, élargir et approfondir» les débats de Fès en s’associant à deux rencontres internationales sur le même thème inscrites comme chaque année à l’agenda de la Cité des Alizés.



Pour sa part, Steven Höfner, représentant résident au Maroc de la Fondation Konrad Adenauer, a salué le modèle marocain de coexistence, le qualifiant de «trésor» et d’exemple de «dialogue et de respect mutuel». Il a également partagé son expérience personnelle à Konya, en Turquie, où il a été profondément touché par la poésie de Rumi et les cérémonies des derviches tourneurs. «Le soufisme dépasse les barrières culturelles et religieuses pour offrir un message d’amour, d’harmonie et d’unité», a-t-il déclaré. M. Höfner a ajouté que le soufisme, par sa nature, rejette le dogmatisme et l’exclusion, appelant à l’amour de l’autre et à la reconnaissance de l’altérité.

De son côté, le président-fondateur du Centre d’études et de recherches sur le droit hébraïque au Maroc, Abdellah Ouzitane, a insisté sur la nécessité de s’inspirer des figures historiques du soufisme, telles que Rûmî et Ibn Arabi, pour relever les défis contemporains. Il a souligné que le soufisme encourageait à «construire l’universel» et à «faire l’humain ensemble», citant Nelson Mandela et Desmond Tutu. M. Ouzitane a également mis l’accent sur l’importance du concept du libéralisme et de valoriser les différences tout en cultivant le bonheur d’être ensemble, rappelant les mots de Léopold Sédar Senghor sur la «civilisation de l’universel».

Le Fondateur de la Maison Maroc pour la paix, Farid El Bacha, a quant à lui, souligné l’importance du dialogue et de l’éducation pour lutter contre l’ignorance et l’extrémisme. Il a dans ce sens rappelé la vision de Sa Majesté le Roi Mohammed VI sur le rôle capital du dialogue dans la résolution des conflits et la construction de la paix. «L’ignorance est la chose la plus dangereuse pour l’humanité», a-t-il affirmé, ajoutant que l’éducation était la seule arme civilisée contre les guerres et l’extrémisme. Il a également appelé à considérer la religion comme une sagesse et une lumière, soulignant la nécessité pour le dialogue religieux de s’adapter aux défis modernes.

Les autres intervenants lors de cette rencontre, co-organisée par le Centre d’études et de recherches sur la culture et le droit hébraïques au Maroc, la Fondation Konrad Adenauer-Maroc et la Maison Maroc pour la paix, et qui a réuni des universitaires, des leaders religieux et des acteurs de la société civile, ont exploré le rôle du soufisme dans la promotion de la paix et de la compréhension mutuelle. Ils ont mis en avant le rôle important du soufisme comme vecteur de dialogue et de compréhension mutuelle dans un monde en quête de paix et d’harmonie. Ils ont aussi souligné l’importance de la dimension spirituelle de l’Islam dans la construction d’un monde plus juste et harmonieux, engageant une série de réflexions sur le soufisme en lien avec les défis contemporains religieux, éthiques, culturels, sociaux et politiques.

Le colloque a été marqué par la signature d’une convention de coopération entre la Fondation Konrad Adenauer et le Centre d’études et de recherches sur le droit hébraïque, intitulée «Les Journées du soufisme et des spiritualités Essaouira-Tétouan». Cette convention vise à promouvoir la recherche et le dialogue autour du soufisme, la tolérance et de la compréhension mutuelle, mettant en avant sa contribution à la paix et à la coexistence.
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