Le
Parti de l’Istiqlal (PI) a tenu, samedi dernier à Bouznika, une session ordinaire de son
conseil national, en prévision de son 18e congrès général qui se tiendra fin avril, les 26, 27 et 28 avril 2024. Les travaux de ce conseil ont permis notamment la formation de la
commission préparatoire du congrès (formées des membres du conseil). Aussitôt constituée, ladite commission a élu son président et mis en place ses sept sous-commissions.
Comme convenu lors de la précédente réunion du comité exécutif, c’est la candidature de
Abdeljabbar Rachidi qui a été entérinée pour le désigner président de la commission préparatoire du Congrès, alors que la présidence de la commission des statuts et règlements a été confiée à
Rahal Mekkaoui.
Parti de l'Istiqlal : Focus sur les sous-commissions thématiques clés du 18e congrès
La commission préparatoire a également institué l’organisation d’autres sous-commissions devant veiller à l’élaboration des différentes plateformes à soumettre aux congressistes fin avril. Il s’agit de la sous-commission de «l’unité territoriale, des affaires politiques, de la régionalisation et de la gouvernance locale» présidée par
Abdellah Bakkali, la sous-commission «des affaires économiques et du développement durable» présidée par
Ryad Mezzour, la sous-commission «sociale, des jeunes et des sports», présidée par
Mohamed Zaydouh. Il s’agit également de la sous-commission «de la famille, de la femme et de la parité» présidée par
Mounira Rahoui, la sous-commission «des Marocains du monde et des affaires de la famille» présidée par Rafik Belkorchi, ainsi que la sous-commission dédiée aux «références idéologiques, la culture et la communication», présidée par Lahcen Bensassi.
Retour sur les dissensions internes du Parti de l’Istiqlal
Compte tenu des enjeux cruciaux inhérents aux travaux de ce conseil national, le discours du secrétaire général du PI,
Nizar Baraka, était très attendu. Justement, en plus d’un discours dressant un bilan de la situation politique, économique et sociale du Maroc, il est revenu sur les divergences internes qui avaient paralysé l’action politique du parti et retardé le lancement des préparatifs du 18e congrès. En effet, M. Baraka a souligné que «l’objectif principal du parti, à travers les sessions de réflexion, les rencontres d’étude, les discours publics, les rassemblements territoriaux et sectoriels, a été d’exploiter l’élan de la
réconciliation interne initiée lors du 17e congrès et les résultats qui en ont découlé lors des récentes échéances». Il a ajouté que cette réconciliation interne avait nécessité «un effort énorme et un temps considérable avant de parvenir à un accord entre les différentes orientations». M. Baraka a ainsi déclaré que «le
Parti de l’Istiqlal a traversé des confrontations et des divergences d’opinions qui nous ont demandé beaucoup d’efforts et de temps avant de parvenir à un accord grâce à l’intelligence collective».
Maintenir l’unité et la cohésion du Parti de l'Istiqlal
Malgré les dissensions internes, le PI a su préserver son unité grâce au sens des responsabilités de ses cadres et à la recherche permanente du consensus. Cette unité demeure la clé de voûte pour une formation politique qui aspire à incarner une alternative crédible et durable, a indiqué, pour sa part, le président de la commission préparatoire du congrès,
Abdeljabbar Rachidi. Selon lui, le prochain congrès doit donc être «rassembleur et fédérateur». Il s’agit de mettre le PI en ordre de bataille pour relever les défis internes et externes par le renouvellement des élites, le développement de «la pensée égalitaire» et la consolidation de son assise militante.
À quelques semaines de son 18e congrès, le PI se trouve à la croisée des chemins. Il doit confirmer le nouvel élan né des dernières élections, tout en restant fidèle à ses fondamentaux historiques. Pour le président de la commission préparatoire, l’enjeu est de taille, car selon lui le
Maroc a besoin d’un PI fort, soudé, représentant une force de proposition pour accompagner les nécessaires réformes économiques, sociales, environnementales et démocratiques lancées.
M. Baraka a abondé dans le même sens, rappelant le contexte qui marque les préparatifs de la plus haute instance décisionnelle du parti. Selon lui, le Maroc est engagé dans une transformation structurelle profonde sous l’impulsion de
S.M. le Roi Mohammed VI. Le pays a accompli d’importantes avancées en matière de réconciliation nationale, de consolidation des droits humains et d’infrastructures, a-t-il dit, soulignant que le Royaume ambitionne de devenir une puissance régionale et un pôle économique prometteur, notamment dans les secteurs des énergies renouvelables, du digital, de la logistique et des liaisons intercontinentales. Pour réussir, estime-t-il, le Maroc doit miser sur sa jeunesse en améliorant l’éducation et la santé, en créant des emplois et en élargissant la classe moyenne.
Consolider les acquis électoraux
Pour relever justement les défis imposés par ces transformations, explique
Nizar Baraka, le Maroc a besoin de partis politiques forts et crédibles pour encadrer les citoyens, défendre leurs intérêts, résoudre les problèmes sociaux et insuffler une nouvelle dynamique démocratique. Le PI, de par son histoire et son ancrage populaire, entend jouer ce rôle en recentrant ses priorités, en rajeunissant ses élites et en renouvelant son projet de société basé sur le principe de l’égalitarisme. «Le prochain congrès doit être l’occasion de réaliser cette nécessaire adaptation pour que le PI devienne le fer de lance de l’alternance démocratique», a-t-il relevé.
Lors des élections législatives, régionales et professionnelles de 2021, l’IstiqlaI, a-t-il rappelé, a réalisé des scores historiques, devenant la troisième force politique du pays. Fort de cette confiance retrouvée, le PI entend peser davantage sur le débat public et le
paysage politique et proposer des solutions novatrices aux défis du Maroc, a indiqué le chef du parti en s’adressant aux membres du conseil national. Pour
Nizar Baraka, «ces résultats électoraux ont amélioré la position du PI dans le paysage politique et fait de lui l’alternative démocratique issue des urnes. Le PI se doit désormais de confirmer ce nouveau statut par son sérieux et sa force de proposition». C’est dire toute l’importance du prochain congrès qui sera à l’évidence un rendez-vous décisif pour jauger la capacité du Parti de l’Istiqlal à se réinventer sans renier son ADN, afin de peser sur le cours de l’histoire politique.