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Rahma Bourqia appelle à renforcer la résilience numérique des élèves

Lors de l'Assemblée générale du Conseil supérieur de l’éducation, de la formation et de la recherche scientifique (CSEFRS) tenue mercredi dernier à Rabat, sa présidente, Rahma Bourqia, a abordé avec une grande lucidité les enjeux éducatifs liés à la révolution numérique. Son intervention a été un véritable appel à une réforme immédiate du système éducatif pour que ce dernier puisse répondre aux défis de l’ère technologique.

04 Mai 2025 À 17:34

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Affichant une préoccupation manifeste face à l'évolution fulgurante de la technologie numérique, Rahma Bourqia, présidente du Conseil supérieur de l’éducation, de la formation et de la recherche scientifique, a ouvert l'Assemblée générale du 30 avril. Soulignant les défis colossaux qui se posent à l'éducation contemporaine, elle a mis en lumière l'impact indéniable de l'intelligence artificielle et des médias sociaux sur les jeunes générations, n'hésitant pas à appeler à une métamorphose radicale du système éducatif en conséquence. À travers son discours, la nouvelle présidente du CSEFRS a insisté avec force sur l'impératif d'intégrer et de promouvoir l’éducation numérique, véritable clé de la résilience face aux bouleversements technologiques qui façonnent aujourd'hui et façonneront demain les sociétés modernes.

Le défi de l'éducation numérique à l'ère de la révolution technologique

Attirant l’attention sur l'impact déterminant des avancées scientifiques et technologiques, notamment dans les domaines des neurosciences et de l’intelligence artificielle, Rahma Bourqia a affirmé que ces progrès ne se limitaient pas à redéfinir le cadre éducatif, mais imposaient une question fondamentale : comment préparer la jeune génération à naviguer dans un monde désormais dominé par le numérique et l’intelligence artificielle ? Ces évolutions, selon elle, nous obligent à réinventer profondément notre approche de l’éducation, afin de doter les jeunes des compétences essentielles pour évoluer dans un environnement perpétuellement en mutation.

Dans cette perspective, Mme Bourqia a souligné l’urgence de repenser les bases de notre système éducatif. «Comment, en effet, faire en sorte que la prochaine génération puisse cohabiter sereinement avec cette révolution numérique, tout en s’appuyant sur une éducation et une formation adaptées aux défis de demain ?» s’est-elle interrogée. Pour la nouvelle présidente du CSEFRS, la génération actuelle est plongée dans l’univers numérique, mais sans être dotée des outils critiques nécessaires pour appréhender ces nouvelles technologies et leurs implication sur elle.

Mme Bourqia a ainsi dénoncé la dépendance grandissante des jeunes vis-à-vis des plateformes numériques, ces «territoires virtuels sans régulation» où l’information circule sans filtre, souvent dénuée de véracité et où le discernement fait défaut. Cette dérive, cette absence de repères dans un espace échappant à toute régulation, a-t-elle insisté, risque de devenir non seulement déstabilisante, mais aussi dangereuse. Dès lors, elle a appelé à une réévaluation profonde des mécanismes éducatifs, soulignant qu’il était crucial de protéger les jeunes des dangers d’une révolution numérique qui, sans garde-fous, pourrait les engloutir.

L’urgence d’une réforme éducative pour l’ère numérique

Consciente des défis imposés par l’ère numérique, Rahma Bourqia a souligné l’absolue nécessité d’une réforme profonde du système éducatif marocain, une réforme qui ne se cantonne pas à une simple adaptation technique aux nouvelles technologies. L’éducation ne doit pas se limiter à l’apprentissage des outils numériques en classe, elle doit enclencher une véritable révolution culturelle numérique, a-t-elle affirmé avec beaucoup de conviction. À ses yeux, il est crucial de développer chez les jeunes le sens critique numérique, afin qu’ils puissent interroger et analyser le monde numérique qui les entoure. Cette démarche, selon elle, n’est pas une option, mais une exigence fondamentale pour préparer les générations futures à un environnement en constante mutation.

En parallèle, Mme Bourqia a insisté sur l’importance de préparer les élèves à la résilience numérique, compétence indispensable pour évoluer sereinement dans un monde dominé par les algorithmes, les données et l’intelligence artificielle. La présidente ne s’est pas contentée de plaider pour une simple utilisation des technologies telles que ChatGPT, elle a mis l’accent sur la nécessité de cultiver chez les jeunes une pensée autonome, une capacité à discerner et un sens de la responsabilité qui leur permettrait de naviguer avec discernement dans cet univers en perpétuelle évolution.
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