"On a été mauvais, c'est tout. C'est totalement mérité. Les Espagnols ont bien joué et nous, on était sans défense", juge Marwan, 41 ans, la figure entièrement peinte en noir-rouge-or, les couleurs de l'Allemagne, et la tête surmontée d'une coiffe d'apache dans les mêmes tons.
Encore quelques feux de bengale, quelques drapeaux allemands qui s'agitent en l'air... mais en l'espace de vingt minutes, l'avenue des supporteurs au coeur de Berlin où avaient été installés des écrans géants est pratiquement vide.
Au pied de la scène, sous les projecteurs, un jeune homme pleure à chaudes larmes dans les bras de son amie. "C'est pas grave, allez, c'est du sport !", lui dit la jeune femme. Mais sous son t-shirt "Podolski 20", le supporteur semble inconsolable. Un autre fan l'alpague et lui dit: "Arrête, mec, on a joué comme des pieds. Notre équipe nous a laissé tomber, c'est ça la vérité". Et il poursuit son chemin. Le supporteur en pleurs semble sourd.
Par grappes, la foule, très jeune, s'éloigne à grands pas de la place où elle comptait fêter les joueurs du Onze allemand en héros lundi, à leur retour de Vienne.
«Campeones, campeones !»
Pendant ce temps, un peu seuls, une vingtaine de jeunes Espagnols en liesse chantent à tue-tête. "Campeones, campeones ! E viva Espana!" (champions, champions, et vive l'Espagne !), clament-ils tandis que flottent au-dessus de leurs têtes des drapeaux jaune et rouge. Jesus Gerique, 24 ans et originaire de Valence, en avait emporté un dans ses bagages de touriste, "au cas où".
"C'est fantastique !", lance Anna Badia, 22 ans, arrivée de Barcelone le jour-même avec des amis et totalement prise de court : "Je ne m'attendais pas à ça! Maintenant, on ne sait pas où aller faire la ‘fiesta' !"
Un drapeau allemand noué en cape autour des épaules comme des milliers d'autres déçus, Matthias Voigt, 26 ans, se dit "frustré", avant d'ajouter : "Bravo l'Espagne!".
Jusqu'au bout, les supporteurs allemands auront pourtant voulu y croire, s'époumonant aux cris de "Deutschlaaaaand, Deutschlaaaand !".
Quand Klose manque une première action dans les premières minutes du match, ils hurlent. Au premier corner de Schweinsteiger, une forêt de mains se lève et la foule crie "Olé !" comme à la corrida. Chaque arrêt du gardien Lehmann est accueilli par des salves d'applaudissements.
Mais dès le but espagnol de la 33e minute, la ferveur retombe et les visages se crispent. Quand Ballack, le capitaine, encaisse un carton jaune, les jurons commencent à fuser. "Poldiiii !", "Schweiniiii !", "Sauvez-nous !, crient des supporteurs.
La barbe
A la mi-temps, tous pensent encore pouvoir inverser la vapeur. L'intensité est à son comble entre la 58e et la 62e minute, quand la foule croit d'abord à un but allemand de Ballack et hurle sa joie, avant de découvrir le ralenti qui montre un ballon au ras du poteau. Puis les fausses alertes s'enchaînent, et les visages se décomposent.
"Allemagne, relève-toi et tire un but !", scandent les supporteurs. Mais le but ne viendra pas.
Conséquence : lundi, Stefan, un jeune Berlinois devra commencer à se faire pousser la barbe pour six mois. "C'est un pari que j'ai fait au boulot", explique-t-il, sous une crête iroquoise noir-rouge-or et le visage peint de petits drapeaux, comme des milliers d'autres fans autour de lui.
Les policiers avaient fermé dès 17h00 (15h00 GMT) les accès de "l'avenue des supporteurs", une zone d'un kilomètre au pied de la Porte de Brandebourg. "De notre point de vue, tout s'est bien passé", disait l'un d'eux après le match.
Encore quelques feux de bengale, quelques drapeaux allemands qui s'agitent en l'air... mais en l'espace de vingt minutes, l'avenue des supporteurs au coeur de Berlin où avaient été installés des écrans géants est pratiquement vide.
Au pied de la scène, sous les projecteurs, un jeune homme pleure à chaudes larmes dans les bras de son amie. "C'est pas grave, allez, c'est du sport !", lui dit la jeune femme. Mais sous son t-shirt "Podolski 20", le supporteur semble inconsolable. Un autre fan l'alpague et lui dit: "Arrête, mec, on a joué comme des pieds. Notre équipe nous a laissé tomber, c'est ça la vérité". Et il poursuit son chemin. Le supporteur en pleurs semble sourd.
Par grappes, la foule, très jeune, s'éloigne à grands pas de la place où elle comptait fêter les joueurs du Onze allemand en héros lundi, à leur retour de Vienne.
«Campeones, campeones !»
Pendant ce temps, un peu seuls, une vingtaine de jeunes Espagnols en liesse chantent à tue-tête. "Campeones, campeones ! E viva Espana!" (champions, champions, et vive l'Espagne !), clament-ils tandis que flottent au-dessus de leurs têtes des drapeaux jaune et rouge. Jesus Gerique, 24 ans et originaire de Valence, en avait emporté un dans ses bagages de touriste, "au cas où".
"C'est fantastique !", lance Anna Badia, 22 ans, arrivée de Barcelone le jour-même avec des amis et totalement prise de court : "Je ne m'attendais pas à ça! Maintenant, on ne sait pas où aller faire la ‘fiesta' !"
Un drapeau allemand noué en cape autour des épaules comme des milliers d'autres déçus, Matthias Voigt, 26 ans, se dit "frustré", avant d'ajouter : "Bravo l'Espagne!".
Jusqu'au bout, les supporteurs allemands auront pourtant voulu y croire, s'époumonant aux cris de "Deutschlaaaaand, Deutschlaaaand !".
Quand Klose manque une première action dans les premières minutes du match, ils hurlent. Au premier corner de Schweinsteiger, une forêt de mains se lève et la foule crie "Olé !" comme à la corrida. Chaque arrêt du gardien Lehmann est accueilli par des salves d'applaudissements.
Mais dès le but espagnol de la 33e minute, la ferveur retombe et les visages se crispent. Quand Ballack, le capitaine, encaisse un carton jaune, les jurons commencent à fuser. "Poldiiii !", "Schweiniiii !", "Sauvez-nous !, crient des supporteurs.
La barbe
A la mi-temps, tous pensent encore pouvoir inverser la vapeur. L'intensité est à son comble entre la 58e et la 62e minute, quand la foule croit d'abord à un but allemand de Ballack et hurle sa joie, avant de découvrir le ralenti qui montre un ballon au ras du poteau. Puis les fausses alertes s'enchaînent, et les visages se décomposent.
"Allemagne, relève-toi et tire un but !", scandent les supporteurs. Mais le but ne viendra pas.
Conséquence : lundi, Stefan, un jeune Berlinois devra commencer à se faire pousser la barbe pour six mois. "C'est un pari que j'ai fait au boulot", explique-t-il, sous une crête iroquoise noir-rouge-or et le visage peint de petits drapeaux, comme des milliers d'autres fans autour de lui.
Les policiers avaient fermé dès 17h00 (15h00 GMT) les accès de "l'avenue des supporteurs", une zone d'un kilomètre au pied de la Porte de Brandebourg. "De notre point de vue, tout s'est bien passé", disait l'un d'eux après le match.
