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Accueil next Des soubassements pour l'édifice social

La grande oubliée

15 à 20% du PIB (Produit intérieur brut), 70% de la balance commerciale agricole et 80% de la population active rurale, l'agriculture continue d'occuper une place importante dans l'économie nationale.

La grande oubliée
Cependant, ce secteur hautement stratégique pour le pays est confronté à des contraintes structurelles dont notamment sa vulnérabilité devant les aléas climatiques, le net déficit de financement ainsi que les problèmes liés aux structures foncières, caractérisées par l'exiguïté des exploitations et leur éparpillement.

La flambée des cours des produits et intrants agricoles et l'insuffisance de l'utilisation des techniques culturales modernes ainsi qu'une production à deux vitesses, l'une très développée tournée vers l'export, l'autre archaïque, viennent s'ajouter à ces problèmes.

De grands progrès ont été réalisés depuis l'indépendance. Mais, ils n'ont pas suffi à faire de l'agriculture le grand secteur porteur qu'il devrait être. La conjoncture actuelle impose d'effectuer une série de réformes nécessaires pour sa mise à niveau.

En effet, et compte tenu des engagements pris par le Maroc dans le cadre des accords de l'Organisation mondiale du commerce (OMC) et dans celui des accords conclus notamment avec l'Union européenne et les Etats-Unis pour une zone de libre-échange, l'économie nationale est appelée à s'ouvrir davantage sur le marché mondial. De ce fait, l'agriculture marocaine doit faire l'objet d'un effort d'adaptation considérable pour conserver ses parts de marchés à l'export et pour en conquérir de nouveaux. Concernant les marchés intérieurs, les efforts doivent portés sur les mesures de protection de la production nationale et le renforcement de la compétitivité des produits agricoles.

Las d'une attente qui n'a pas débouché que sur des résultats de colmatage et des mesures d'urgence, les professionnels continuent de réclamer une réforme «lourde et profonde». «Le Maroc est un pays à climat sec et il est inconcevable de continuer de dépendre des aléas climatiques. Nous avons besoin d'un profond programme de mise à niveau à l'instar des autres secteurs, notamment l'Industrie, le Tourisme, l'Habitat…», ont toujours estimé les professionnels. Selon eux, si un programme structurel n'est pas mis en place, le pays continuera de vivre à la merci des pluies qui sont de plus en plus rares.

Conscient de cette situation aussi inconfortable qu'alarmante, le ministère de l'Agriculture vient de lancer une étude stratégique de l'agriculture dont les grandes lignes seraient présentées vers le mois de février. Financée par le Fonds Hassan II, l'enveloppe allouée à cette étude s'élève à 25 millions DH. La future politique agricole du pays serait définie sur la base de ce diagnostic dans le cadre de la Vision 2020 qui doit prendre en considération l'évolution nationale et mondiale du secteur de l'agriculture, avait déclaré le ministre de l'Agriculture.

Un signal très fort car jamais une somme pareille n'a été débloquée pour une étude du secteur, considèrent les professionnels qui estiment que les orientations formant le cadre stratégique pour relancer le secteur agricole et mieux préparer son intégration au processus de libéralisation des échanges devraient porter notamment sur l'appui soutenu aux organisations professionnelles agricoles et rurales.

La promotion de l'investissement privé, le renforcement de la compétitivité et la stabilisation et l'amélioration des revenus des agriculteurs devraient également prendre une place de choix dans cette stratégie.
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Akhenouch, l'homme de la situation ?

Le profil et le parcours du nouveau ministre de l'Agriculture, Aziz Akhenouch, sont rassurants, indique Ahmed Ouayach, président de la Confédération marocaine de l'agriculture et du développement rural (Comader).

Selon lui, le ministre a incontestablement acquis un savoir-faire dans le domaine managérial, et particulièrement dans des secteurs hautement stratégiques ainsi qu'une grande expérience de gestion de la chose publique, en tant que président du conseil de Souss-Massa-Drâa, l'une des plus grandes régions agricoles du pays. Cette responsabilité régionale lui a certainement permis de se rendre compte de la complexité du secteur agricole.

Il est donc appelé à faire face à de nombreux défis, notamment les ressources en eau de plus en plus limitées. Nous avons salué l'initiative prise par le ministre qui, dès son installation, a noué les contacts avec les opérateurs en tenant des séances de travail avec la Comader et les différentes composantes des filières.

Nous nous félicitons de la première mesure concrète: l'élaboration d'une stratégie agricole. Le ministre de l'Agriculture s'est fixé comme date butoir l'ouverture du salon de Meknès pour présenter une nouvelle stratégie agricole.
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