En fait, ce n'est pas tous les ans qu'une Administration puisse se permettre de recruter un aussi grand nombre d'agents. Pour justifier ce recrutement en masse, les responsables de l'ADII affirment qu'il est largement temps de procéder au renforcement de ses effectifs opérant sur le terrain.
En effet, nous explique Chafik Essalouh, chef de la direction des ressources humaines, l'Administration des douanes fait face à un manque en cette catégorie d'agents qui s'accentue depuis quelques années, au moment où la charge du trafic au niveau des postes frontières (terrestres, maritimes et aériens) est en constante progression, avec l'accroissement de l'activité économique, et les réseaux de la contrebande qui se métamorphosent en se professionnalisant au fil des années. Et ce n'est pas tout. L'ADII se voit confier de nouvelles missions, ajoute-t-il.
Ainsi, rappelle C. Essalouh, depuis 1997, date du dernier recrutement des agents des brigades (appelé également agents de surveillance ou agents du corps actif de l'ADII), cette administration n'avait plus renforcé ses effectifs de cette catégorie d'agents. Et pour cause, explique-t-il, le recrutement dans la fonction publique est devenu très restrictif vu les contraintes budgétaires de ces dernières années.
De plus, ajoute-t-il, les postes budgétaires pour le recrutement aux échelles inférieures (de 01 à 04) ne sont plus accordés. C'est la raison pour laquelle, précise-t-il, l'ADII a lancé le concours pour le recrutement des agents techniques classés à l'échelle 5.
Pendant ce temps, le déficit en agents des brigades se creuse, avec notamment les départs à la retraite et le reclassement des agents aux grades supérieurs. Ces effectifs ont connu ces dernières années, selon le même responsable, une baisse importante, pratiquement -35% des effectifs des brigades sur la période allant de 1999 à 2007 (soit 371 agents). Ce recrutement, conclut-il, est donc destiné non seulement à faire face à cette réduction drastique des effectifs des brigades, mais aussi à répondre aux sollicitations de l'environnement extérieur qui a connu des mutations importantes. Celles-ci sont légion, selon l'énumération qu'en a faite C. Essalouh.
Il s'agit, en premier lieu, du port de Tanger-Med, dont l'ampleur et les zones franches logistiques qui y seront créées en feront le plus grand port du Royaume.
« La mise en activité de ce port requiert d'importants effectifs douaniers qui, dans l'état actuel, ne peuvent pas être mobilisés dans le cadre des opérations de redéploiement ponctuelles auxquelles l'ADII a l'habitude de recourir pour combler le déficit en ressources humaines », fait-il savoir. Il est à noter à ce sujet que l'impératif de mobilité des agents est devenu de plus en plus fréquent pour faire face à des périodes de pointe ou d'affluence (campagne d'accueil MRE, opérations de pèlerinage et d'OMRA, etc.).
Autre mutation importante qui s'est traduite par une charge supplémentaire pour les agents douaniers est l'essor des Magasins et aires de dédouanement (MEAD) qui permettent aux usagers de dédouaner leurs marchandises en dehors des lieux classiques (ports et aéroports) et d'accomplir les formalités douanières dans de bonnes conditions et avec la célérité requise. « Le nombre de ces magasins s'est développé rapidement rendant nécessaire, pour les besoins de contrôle, la mise à la disposition des MEAD d'agents des douanes », a expliqué le responsable douanier, en précisant que ces magasins avoisinent aujourd'hui les 50 et la tendance à leur extension se confirme d'année en année.
L'ouverture de nouveaux bureaux douaniers a également nécessité un effort supplémentaire de la part de l'ADII, au niveau des ports de plaisance (les marinas de Salé, d'Agadir et de Saïdia), des ports de pêche de Bouznika et Moulay Bousselham, du nouveau port de Tarfaya (dont l'ouverture est imminente) et de l'ouverture de nouveaux aéroports ou leur extension au trafic aérien international : aéroport Mohammed V (nouveau terminal), aéroports de Benslimane, de Guelmim et d'Essaouira. Il est à signaler à ce sujet, selon C.
Essalouh, l'effet positif de la Vision-2010 et la signature de l'accord de l'Open SKY qui « sont de nature à assurer un développement considérable des flux touristiques, d'où la nécessité de renforcer les effectifs douaniers notamment des brigades pour garantir à la fois l'efficacité du contrôle et la fluidité des formalités de passage en douane ». Par ailleurs, conclut-il, par ce nouveau recrutement, l'Administration de la douane compte faire face aux nouvelles missions qui lui sont confiées et dont « la prise en charge nécessite non seulement la mobilisation de ressources humaines supplémentaires (effectif) mais aussi dispenser une formation adéquate pour répondre aux exigences de ces nouveaux métiers ». Il s'agit, précise-t-il, de la protection de la propriété intellectuelle et la lutte contre le piratage, la lutte contre la contrefaçon, la lutte contre le blanchiment des capitaux et le renforcement de la sécurité de la chaîne logistique.
En outre, il est à noter que l'opération de recrutement a été lancée cette année, mais le concours sera organisé en 2008.
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Toutefois, nuance-t-il, avec le renforcement des effectifs, les efforts seront accentués pour renforcer davantage notre dispositif de lutte contre la contrebande. « Celle-ci, dont les réseaux se sont professionnalisés au fil des années, appelle de la part de la douane l'adaptation permanente de sa stratégie en termes d'organisation des services, d'optimisation de ses moyens et surtout de mobilisation et de redéploiement de ses ressources humaines », conclut-il.
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Ces derniers sont chargés d'assurer la surveillance dans les magasins et aires de dédouanement ainsi que les opérations d'écor (l'écor consiste à dénombrer les marchandises pour les vérifier) et de lutte contre la contrebande et le trafic des stupéfiants. Cette catégorie qui était prépondérante, il y a quelques années, représente aujourd'hui moins de 45 % de la population douanière.
En effet, nous explique Chafik Essalouh, chef de la direction des ressources humaines, l'Administration des douanes fait face à un manque en cette catégorie d'agents qui s'accentue depuis quelques années, au moment où la charge du trafic au niveau des postes frontières (terrestres, maritimes et aériens) est en constante progression, avec l'accroissement de l'activité économique, et les réseaux de la contrebande qui se métamorphosent en se professionnalisant au fil des années. Et ce n'est pas tout. L'ADII se voit confier de nouvelles missions, ajoute-t-il.
Ainsi, rappelle C. Essalouh, depuis 1997, date du dernier recrutement des agents des brigades (appelé également agents de surveillance ou agents du corps actif de l'ADII), cette administration n'avait plus renforcé ses effectifs de cette catégorie d'agents. Et pour cause, explique-t-il, le recrutement dans la fonction publique est devenu très restrictif vu les contraintes budgétaires de ces dernières années.
De plus, ajoute-t-il, les postes budgétaires pour le recrutement aux échelles inférieures (de 01 à 04) ne sont plus accordés. C'est la raison pour laquelle, précise-t-il, l'ADII a lancé le concours pour le recrutement des agents techniques classés à l'échelle 5.
Pendant ce temps, le déficit en agents des brigades se creuse, avec notamment les départs à la retraite et le reclassement des agents aux grades supérieurs. Ces effectifs ont connu ces dernières années, selon le même responsable, une baisse importante, pratiquement -35% des effectifs des brigades sur la période allant de 1999 à 2007 (soit 371 agents). Ce recrutement, conclut-il, est donc destiné non seulement à faire face à cette réduction drastique des effectifs des brigades, mais aussi à répondre aux sollicitations de l'environnement extérieur qui a connu des mutations importantes. Celles-ci sont légion, selon l'énumération qu'en a faite C. Essalouh.
Il s'agit, en premier lieu, du port de Tanger-Med, dont l'ampleur et les zones franches logistiques qui y seront créées en feront le plus grand port du Royaume.
« La mise en activité de ce port requiert d'importants effectifs douaniers qui, dans l'état actuel, ne peuvent pas être mobilisés dans le cadre des opérations de redéploiement ponctuelles auxquelles l'ADII a l'habitude de recourir pour combler le déficit en ressources humaines », fait-il savoir. Il est à noter à ce sujet que l'impératif de mobilité des agents est devenu de plus en plus fréquent pour faire face à des périodes de pointe ou d'affluence (campagne d'accueil MRE, opérations de pèlerinage et d'OMRA, etc.).
Autre mutation importante qui s'est traduite par une charge supplémentaire pour les agents douaniers est l'essor des Magasins et aires de dédouanement (MEAD) qui permettent aux usagers de dédouaner leurs marchandises en dehors des lieux classiques (ports et aéroports) et d'accomplir les formalités douanières dans de bonnes conditions et avec la célérité requise. « Le nombre de ces magasins s'est développé rapidement rendant nécessaire, pour les besoins de contrôle, la mise à la disposition des MEAD d'agents des douanes », a expliqué le responsable douanier, en précisant que ces magasins avoisinent aujourd'hui les 50 et la tendance à leur extension se confirme d'année en année.
L'ouverture de nouveaux bureaux douaniers a également nécessité un effort supplémentaire de la part de l'ADII, au niveau des ports de plaisance (les marinas de Salé, d'Agadir et de Saïdia), des ports de pêche de Bouznika et Moulay Bousselham, du nouveau port de Tarfaya (dont l'ouverture est imminente) et de l'ouverture de nouveaux aéroports ou leur extension au trafic aérien international : aéroport Mohammed V (nouveau terminal), aéroports de Benslimane, de Guelmim et d'Essaouira. Il est à signaler à ce sujet, selon C.
Essalouh, l'effet positif de la Vision-2010 et la signature de l'accord de l'Open SKY qui « sont de nature à assurer un développement considérable des flux touristiques, d'où la nécessité de renforcer les effectifs douaniers notamment des brigades pour garantir à la fois l'efficacité du contrôle et la fluidité des formalités de passage en douane ». Par ailleurs, conclut-il, par ce nouveau recrutement, l'Administration de la douane compte faire face aux nouvelles missions qui lui sont confiées et dont « la prise en charge nécessite non seulement la mobilisation de ressources humaines supplémentaires (effectif) mais aussi dispenser une formation adéquate pour répondre aux exigences de ces nouveaux métiers ». Il s'agit, précise-t-il, de la protection de la propriété intellectuelle et la lutte contre le piratage, la lutte contre la contrefaçon, la lutte contre le blanchiment des capitaux et le renforcement de la sécurité de la chaîne logistique.
En outre, il est à noter que l'opération de recrutement a été lancée cette année, mais le concours sera organisé en 2008.
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Contre la contrebande
Le renforcement des effectifs des brigades à travers ce recrutement permettrait, selon le directeur des ressources humaines à l'ADII, de redynamiser l'action des brigades mobiles qui sont chargées de la lutte contre la contrebande notamment au niveau des régions nord et orientale du Maroc. « Aujourd'hui, la pénurie des agents des brigades et la nécessité d'accompagner l'activité commerciale et le traitement des passagers dans des conditions satisfaisantes ont, par la force des choses, orienté l'action de l'ADII sur la fraude commerciale et la surveillance des enceintes dont les enjeux sont de plus en plus importants sur la sécurité des consommateurs et le recouvrement des recettes fiscales ».Toutefois, nuance-t-il, avec le renforcement des effectifs, les efforts seront accentués pour renforcer davantage notre dispositif de lutte contre la contrebande. « Celle-ci, dont les réseaux se sont professionnalisés au fil des années, appelle de la part de la douane l'adaptation permanente de sa stratégie en termes d'organisation des services, d'optimisation de ses moyens et surtout de mobilisation et de redéploiement de ses ressources humaines », conclut-il.
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Un effectif en baisse
Le personnel douanier compte environ 4.400 douaniers, constitué de deux catégories d'agents : les agents de bureau qui opèrent généralement en tenue civile au niveau des enceintes et bâtiments administratifs et les agents des brigades qui sont porteurs d'uniforme et qui accomplissent leurs missions dans les enceintes portuaires et aéroportuaires.Ces derniers sont chargés d'assurer la surveillance dans les magasins et aires de dédouanement ainsi que les opérations d'écor (l'écor consiste à dénombrer les marchandises pour les vérifier) et de lutte contre la contrebande et le trafic des stupéfiants. Cette catégorie qui était prépondérante, il y a quelques années, représente aujourd'hui moins de 45 % de la population douanière.
