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Le clap de la nouvelle dynamique

Orson Welles, Alfred Hitchkok, David Lean, Henry Verneuil, John Huston, Martin Scorceses, Bernardo Bertolluchi, Ridley Scott, Oliver Stone…

Le clap de la nouvelle dynamique
Depuis des décennies, le Maroc, qui a connu un véritable déferlement de cinéastes, venus de tous horizons, est devenu un des lieux de tournage les plus prisés par les producteurs et réalisateurs internationaux.

On y tourne entre 20 et 30 longs-métrages par an. Des Américains, mais également des Français, des Italiens, des Anglais ou des Allemands y trouvent un espace favorable susceptible de stimuler leur imaginaire. Aux portes du Grand Sud marocain, Ouarzazate, avec ses meilleurs studios, constitue une plate-forme exceptionnelle pour abriter les plus grandes productions cinématographiques. Et plus que jamais, le pays ambitionne de se positionner comme la plaque tournante du cinéma mondial.

Appréhendant les répercussions positives que peut exercer le tournage des films sur l'économie nationale, la création d'emplois, la formation professionnelle des artistes et des techniciens marocains, un certain nombre de mesures ont été prises en faveur des producteurs étrangers. Outre le concours de tous les corps officiels de l'Etat, il y a aussi la simplification de la procédure de l'importation temporaire des équipements nécessaires au tournage des films.

L'exonération de la TVA sur tous les biens et services acquis au Maroc et la simplification de la procédure de dédouanement à l'import comme à l'export du matériel de tournage sont relayées par une tarification symbolique pour le tournage dans les sites et monuments historiques. Il est vrai que cet engouement est à lier à la qualité des équipes de tournage en termes d'expérience et de savoir-faire, des studios et à la diversité des paysages. Pas seulement puisqu'il faut signaler les tarifs hôteliers préférentiels, sans pour autant omettre le faible coût de la main-d'œuvre: 2.000 à 20.000 DH par jour pour les comédiens locaux, selon l'importance du rôle; 4.000 à 12.000 DH par semaine pour les techniciens 150 DH par jour pour les figurants.

Tous ces éléments ont fait que les sociétés cinématographiques internationales sont de plus en plus nombreuses à jeter leur dévolu sur le Maroc. Ce qui, au demeurant, contribue au développement du secteur du cinéma et, par ricochet, à l'économie nationale. Le tournage des productions étrangères génère annuellement un chiffre d'affaires supérieur à 100 millions de dollars et crée des milliers d'emplois. Plus de 90.000 personnes vivent de cette manne: artisans, figurants, techniciens, hôteliers, commerçants… A titre d'exemple pour la région d'Ouarazate, l'enjeu est considérable.

Chacun vit au rythme des grandes productions hollywoodiennes ou françaises depuis celle d''Astérix'' en 2000, premier ‘'blockbuster'' non anglophone à planter le décor dans le sud marocain. Des mois de préparation, quatorze semaines de tournage, deux mille cinq cents figurants et neuf cents techniciens mobilisés… Les retombées socio-économiques furent énormes. Grosso modo, depuis le début de l'actuelle décennie, l'activité a généré plus de 190 millions d'euros pour la seule région d'Ouarzazate.

En prime, et selon des sources assez concordantes, «près de 100.000 habitants ont touché un salaire minimum durant cette période et 30 à 40% des recettes du secteur touristique découlent des tournages».
Autres impact, et non des moindres, un film tourné au Maroc, primé, ‘'oscarisé ou césarisé'' représente un vecteur de rayonnement plus important qu'une campagne de publicité.

Quoique fluctuante, la production cinématographique étrangère au Maroc représente un potentiel important. En 2004, 17 longs-métrages étrangers ont été tournés au Maroc pour un budget total de près de 800 MDH, alors qu'en 2005, 15 longs-métrages ont été réalisés pour un budget total de près de 500 MDH. Après quelques moments de flottement, l'industrie cinématographique, très sensible aux événements internationaux, à l'instar du tourisme, aura été de nouveau sur les starting-blocks.

L'an dernier, ce sont quelque 1.200 films, tous genres confondus, qui ont vu le jour. Juteux à plus d'un titre, le marché offre désormais des perspectives indéniables. Et ce ne sont certainement pas les dirigeants d'Atlas Corporation, Kan Zamane, Cinédina, Ester Andromeda et Cinecitta… qui diront le contraire. Leur propension dans l'acte d'investir, qui atteste de la bonne santé de l'industrie cinématographique, pourrait contribuer à la concrétisation des objectifs visés dans le long terme.

Il faut dire que la stratégie retenue vise, à l'horizon 2017, à doubler la production étrangère pour passer de 15 à 30 longs-métrages produits par an ainsi que celle de téléfilms au Maroc pour passer de 6 à 12 productions étrangères produites par an pour un budget moyen par téléfilm de 15 MDH. L'objectif étant aussi de doubler la production étrangère de spots publicitaires pour passer de 25 à 50 produits par an pour un budget total de près de 15 MDH. Les impacts économiques de cette stratégie pourraient se traduire par des investissements des productions étrangères de près de 1.100 MDH et la création de 12.400 postes d'emploi.

Une stratégie qui gagnerait à être relayée par une nouvelle démarche dédiée au marché de la distribution-exploitation. Cette branche pâtit en effet d'une ribambelle d'écueils. Faible circulation des films, délabrement des salles de cinéma, intenable poids du fisc avec une part des taxes élevées (entre 19 à 23% des recettes d'exploitation en plus des autres impôts de droit commun (patente, taxe d'édilité, etc.), de droits de douane à l'importation…Ce sont là autant de pierres d'achoppement qui risquent de biaiser foncièrement cette activité.
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Le remake de 2017

Le CCM a récemment mandaté le cabinet Valyans Consulting pour réaliser une étude visant la mise en œuvre d'un plan pour le développement du secteur cinématographique au Maroc. Pour l'horizon 2017, la stratégie vise à tripler l'indice de fréquentation pour passer de près de 0,2 à 0,75, soit de 4,5 à 22 millions d'entrées.

Il s'agit d'augmenter de 75% le parc des salles, soit de 140 à 245 écrans répartis en 15 multiplexes, 49 salles de quartier, 4 multiplexes économiques et 4 salles «Art et Essai». Les impacts économiques de cette stratégie peuvent se traduire par des recettes d'exploitation devant passer de 70,5 à 345 MDH, des investissements (hors foncier) de création-rénovation des salles de près de 800 MDH avec la création de près de 2.450 emplois directs.

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