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Les investisseurs prennent goût au gain rapide

Le marché boursier donne des signes d'essoufflement. Tantôt il est orienté à la hausse, tantôt à la baisse. « Le marché dans sa globalité est hésitant.

Les investisseurs prennent goût au gain rapide
Il n'y a pas de tendances claires à la hausse comme à la baisse», précise Younès Benjelloun, administrateur directeur général de CFG Bourse. Et plus le temps passe, plus les investisseurs, animés par le gain rapide, cèdent à la panique par crainte de voir l'espoir des plus-values futures s'amenuiser.

Or, le risque d'un clash est inexistant. Le marché étant assez mature et la capitalisation, établie à près de 600 milliards de dirhams, étant l'une des plus intéressantes de la région. A vrai dire, le marché, avec un PER de 27, est jugé cher et il doit donc revenir à la raison.

La situation actuelle serait alors normale, sans risque pour le placement en actions. « Il était temps que le marché se ressaisisse pour pouvoir le réinvestir dans des conditions normales », estime Haddi Gharib, président fondateur de la Société marocaine des analystes financiers (SMAF). Dans cette vague d'attentisme et d'accalmie qui règne sur la place casablancaise, les professionnels du marché financier appellent à la nécessité d'éduquer les investisseurs à la culture boursière.

Car, on trépigne d'impatience dans l'attente d'une nouvelle introduction, on s'extasie devant une offre toujours très jolie, mais, lorsque des déconvenues sont parfois au rendez-vous, le nouvel actionnaire est déçu. Il panique et se dessaisit des valeurs détenues. L'effet moutonnier, qui joue à outrance, se traduit par une dépréciation de la valeur des actions de certaines entreprises nouvellement introduites. Or, pour vérifier que le dossier sur lequel il a misé va tenir toutes ses promesses, il faut un peu plus de temps.

Quelques mois, voire quelques années... Il faudrait dire que les investisseurs, les petits porteurs notamment, ayant pris goût au gain rapide, ont oublié le risque de perdre en Bourse. Le cas de la SNEP en est une forte illustration. « Le fait que le prix n'a pas doublé depuis l'introduction en Bourse a créé la panique », fait remarquer Younès Benjelloun.

Pourtant, selon plusieurs analystes, les fondamentaux de la société opérant dans un secteur à forte valeur ajoutée, la pétrochimie, sont corrects. «Seul hic, le prix d'introduction a été surévalué. C'est pourquoi, après quelques séances d'augmentation, le cours a été corrigé à la baisse. Il n'en demeure pas moins que l'action SNEP n'est pas une valeur de spéculation, mais à garder en fond de portefeuille», considère ce trader.

Est-ce le timing de l'introduction qui n'est pas opportun ? «Il n'y a pas de bon ou de mauvais moment dans le cadre d'une introduction en Bourse. Tout dépend de la stratégie de la société en la matière. Le renversement de tendance de la valeur SNEP est plus lié à un problème de tactique et d'animation de la valeur sur le marché », explique Haddi Gharib. Après une envolée de plus de 30% durant les premières séances de cotation, le titre a perdu du terrain.

Il est passé de 1.663 dirhams au 09/11/2007 (3ème jour de cotation) à 1.350 dirhams (cours du 21/11/2007), un prix qui demeure encore loin du prix d'introduction établi à 1.250 dirhams. Seulement, force est de signaler que le titre aurait pu s'effriter davantage, si CFG Marchés n'avait pas intervenu, au profit d'un client, à l'achat de près de 100.000 titres.

En effet, il est arrivé que la valeur, lors d'une séance, n'a pas enregistré des ordres à l'achat. Au point de se demander sur les fondements de ce changement brusque de tendances, sachant que les souscriptions ont été massives (clôture anticipée après deux jours de souscriptions). Peut-on alors dire que le taux de satisfaction faible, lors des souscriptions, est à l'origine des ventes ?

Manque de recul
Le fait de ne se voir attribué qu'une ou deux actions n'incite pas à détenir les titres pendant longtemps. Après quelques séances de cotation, le petit porteur, qui manque de recul, décide de se retirer, récupérant ainsi sa mise fructifiée.

Un comportement qui n'est pas du tout en faveur du marché, ni des sociétés introduites dont les introducteurs se montrent fiers au vu de la forte ruée des investisseurs sur l'offre. Autre point capital, les investisseurs doivent prendre conscience qu'un visa du CDVM n'est pas une garantie de résultats, puisque le gendarme du marché s'appuie sur le dossier préparé par les introducteurs, qui ne sont d'ailleurs pas garants de la tenue des cours en Bourse, ni de la bonne gestion des entreprises.

En somme, l'environnement économique est favorable au marché, mais il n'est pas optimisé. Des produits financiers nouveaux sont à même d'insuffler une nouvelle dynamique.
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