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Grèce, la tactique de la discorde

La stratégie ultra-défensive qui avait permis à la Grèce de remporter l'Euro-2004 est aujourd'hui remise en cause par les joueurs, qui ont demandé au sélectionneur Otto Rehhagel plus d'audace dans le jeu au moment d'affronter les Russes, samedi à Salzbourg.

Grèce, la tactique de la discorde
Le milieu de terrain grec, Angelos Basinas joue contre le milieu de terrain suédois, Fredrik Ljungberg lors au Stade Wals-Siezenheim, à Salzbourg. (Photo : AFP)
Le jeu grec était ennuyeux mais dévastateur, et voilà la fâcheuse tactique devenue la tactique qui fâche. Dieu vivant après l'impensable exploit réussi au Portugal, le "Roi Otto" ressemble plus aujourd'hui à un vieux potentat confit dans ses certitudes et sourd aux critiques. Il répète à l'envi qu'il ne peut pas jouer autrement.

Les journalistes et les supporteurs pourraient sembler bien versatiles, mais les cadres des champions d'Europe eux-mêmes auraient, selon la presse grecque, demandé à leur sélectionneur d'amender une tactique décidément trop rêche, et surtout parfaitement improductive contre la Suède (0-2). Ils veulent jouer plus offensivement.

Angelos Basinas, Georgios Karagounis, Konstantinos Katsouranis et Traianos Dellas -tous des héros de 2004- ont voulu s'entretenir avec Rehhagel, sur fond de défiance du sélectionneur, qui semblerait avoir perdu son emprise sur le groupe.


Rien ne semble avoir filtré, mais il est certain que la Grèce doit changer sa façon de jouer avant de se frotter aux Russes, eux aussi battus d'entrée (4-1 par l'Espagne).

"On est en 2008, plus en 2004", note Basinas : l'effet de surprise ne joue plus, toute l'Europe du football connaît maintenant le béton armé grec.

Partant du principe qu'un ‘coup' ne peut jamais marcher deux fois, Rehhagel aurait pu bâtir une autre stratégie. En 2008, en outre, la Grèce dispose de deux bons attaquants, Theofanis Gekas (32 buts en Bundesliga depuis 2006 avec le VfL Bochum puis le Bayer Leverkusen) s'étant révélé ces deux dernières saisons pour épauler Angelos Charisteas, le buteur de la finale 2004 (1-0 contre le Portugal).

Vassilios Tsiartas, champion d'Europe 2004 à la retraite, présenté comme un candidat à la succession de Rehhagel, a fustigé cette timidité dans la presse grecque : "Tout le monde a dit avant le tournoi que l'équipe est meilleure que celle de 2004. On a, c'est vrai, plus d'options offensives, sauf qu'on ne joue pas un football offensif et cela tient au sélectionneur".

Rien n'a filtré de l'entraînement des Grecs. Tout juste apprend-on que, jeudi soir, joueurs et entraîneurs ont longuement analysé à la vidéo leurs erreurs contre la Suède.

A la question "Allez-vous jouer en 4-3-3?", le défenseur Sotirios Kyrgiakos n'a répondu que : "Je ne décide pas, c'est le coach qui décide, vous verrez samedi. Nous n'avons rien à répondre à personne. La seule réponse, nous la donnerons sur le terrain, en gagnant".
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