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Interview : KARIM ZAZ, président directeur général

Le troisième opérateur entrant sur le marché, doit se différencier

Interview : KARIM ZAZ, président directeur général
Le Matin : La journée dédiée par Wana à l'aménagement du territoire nous a permis de réaliser que vous disposez désormais d'un nouvel opérateur dédié à l'offshoring. Pourquoi un tel choix ?

Karim Zaz : En fait, la création d'Otéo s'inscrit dans la spécificité des services télécoms qui seront déployés par Wana, opérateur global en lancement, dans un premier temps à Casanearshore, et par la suite à Technopolis. Les opérateurs qui veulent s'installer dans ces zones, font des télécoms un facteur essentiel à la délocalisation.

La qualité globale des servies que nous comptons leurs apporter, aussi bien technique que financière ou contractuelle, nous pousse à mettre des moyens spécifiques en matière d'infrastructures et de ressources pour garantir cette spécificité. Si Otéo n'était qu'un département, cette prestation risquerait, sur le plan opérationnel, d'être noyée dans l'offre globale. Et par conséquent, un risque de ne pas tenir les engagements que nous nous sommes fixés.

Plus globalement, doit-on déceler une stratégie de déploiement propre à Wana, à savoir miser sur l'aménagement numérique ?

Lorsque nous avions répondu aux appels d'offres pour la première licence fixe en 2005, nous avions mis la stratégie du haut débit au cœur de notre réponse en disant qu'il faut que nous contribuons à connecter le Maroc. Ensuite, la réalité du marché par rapport aux investissements consentis exige une rentabilité adéquate en fonction de ce marché. Par contre, nous constatons aujourd'hui que le pays connaît une expansion formidable.

Plusieurs zones économiques, urbaines et touristiques prennent forme. Les aménageurs de ces zones sont tenus de les penser comme des zones de demain, et non comme des zones d'hier ou d'aujourd'hui. Cette opportunité qui se présente, Wana souhaite l'un des acteurs de ce développement et non l'acteur. Toute une chaîne doit être mise en place. Les autres opérateurs existants peuvent être les maillons de cette chaîne. Nous souhaitons essayer de tirer la locomotive. Cette démarche est d'ailleurs déjà intégrée dans la nôtre, en
tout cas pour le monde de l'entreprise.

Les grands ensembles résidentiels, à l'instar de la vallée de Bouregrag, doivent intégrer cette donne. Il n'est pas raisonnable dans un pays comme le Maroc que le même investissement soit opéré trois fois.

Lorsque vous observez les réseaux actuels, vous allez vous rendre compte que nous faisons aujourd'hui trois fois les investissements en terme d'infrastructures de point et d'antennes. Cela n'est pas raisonnable. Le Maroc doit faire des économies et concentrer les ressources sur l'essentiel. Dans ce sens, sur les grands projets d'aménagement, des structures ad hoc peuvent prendre en compte cette donne.

Est-ce que le terme rupture pourrait qualifier votre stratégie de développement ?

Wana, en tant que troisième entrant sur le marché, doit se différencier. Nous essayons d'apporter, effectivement, des démarches différentes. Nous pouvons les qualifier de démarches en rupture, en essayant d'amener de nouvelles idées sans chercher impérativement à les réaliser. Wana veut être un opérateur global et non seulement sous l'œil d'un opérateur à mobilité restreinte comme Bayen, ou les services traditionnels.

En notre qualité d'acteur, nous devons contribuer à brasser des idées pour que derrière, au niveau politique, et par la suite au niveau local et au niveau des opérateurs économiques, les décideurs puissent intégrer ses paramètres. Derrière, Wana en sa qualité d'opérateur de marché, récoltera les bienfaits.

Quelles sont les différentes offres Wana sur le marché et quels sont les critères de différentiation par rapport aux autres opérateurs du marché ?

Sur le marché résidentiel, Wana a lancé au début 2007 un service Bayn, l'équivalent de la téléboutique, fortement ancrée dans le paysage marocain. Il faut tenir compte qu'au Maroc les dépenses en téléboutiques représentent 5 milliards de DH.

Un chiffre d'affaires équivalant ou supérieur à celui réalisé par Méditel, tous services compris. Nous avons positionné Bayn comme une alternative à la téléboutique, en optant pour la téléboutique dans la poche ou encore à la maison. Le succès commercial était bien au rendez-vous. Il sera amélioré.

En 2008, Wana lancera son service mobile national. Nous serons donc en concurrence frontale avec les autres opérateurs. Aussi, en 2008, nous lancerons des services Internet haut débit sans fils en attendant le dégroupage de la boucle locale pour permettre à un maximum de clients de profiter de l'accès à Internet.

Que rependez-vous à la critique formulée à l'encontre de Wana en disant que le marketing est allé plus vite que le technique ?

Je pense qu'il s'agit en fait d'une problématique générale pour les opérateurs en lancement. Nous avons au sein de l'entreprise une bonne coordination entre le marketing et le technique. Par contre, nous avons mal anticipé spécifiquement la forte demande sur Bayn.

D'ailleurs, nous avons dû décaler d'autres offres, en particulier pour l'entreprise, à cause de ce succès. Les projections communiquées au technique sont allées au-delà des prévisions. Par conséquent, un certain nombre de perturbations, stabilisés dans des délais correctes, en a résulté.

En matière d'engagement, les clients vous pardonneront une fois mais ne vous pardonneront pas deux fois. Demain, avec nos offres Internet, mobile et autres offres pour l'entreprise 2008, nous devons être plus efficaces sur le plan opérationnel.

Trouble-fête
Wana, le benjamin de la famille des télécommunications au Maroc est assurément derrière une concurrence stimulée du secteur. Il a assurément joué le trouble-fête sur le marché de la téléphonie fixe... à mobilité restreinte. La force de frappe de Wana réside certainement dans son positionnement marketing.

Un budget de communication important, publicités aux couleurs acidulées, slogans en darija et tutoiement de rigueur. La cible est clairement identifiée : la jeunesse marocaine. Le pricing aussi est bien pensé. Un leitmotiv vérifié : Vous ne payez que ce que vous consommez. A 149 Dirhams TTC, par exemple, il permet un accès à Internet illimité pendant un mois.

Côté entreprises, le positionnement Wana cible tous les secteurs d'activité, quelle que soit la taille de l'entreprise. Ses solutions sont ainsi performantes, fiables et faciles à déployer.

Autre offre à succès, la téléboutique de poche, Bayn. L'opérateur a ainsi pu recruter plus d'un million de nouveaux clients….certes adeptes du téléphone à un dirham, mais ne dit-on pas que les petites gouttes font les grandes rivières ! Le marché des téléboutiques est de 5 milliards de dirhams par an.
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