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Emile Lahoud, président sortant contesté, fidèle à Damas

Le Président libanais sortant Emile Lahoud a réussi à se maintenir au pouvoir jusqu'au terme de son mandat malgré le départ de son protecteur syrien et l'hostilité de la majorité soutenue par l'Occident qui le considère comme un "vestige" de la tutelle de Damas.

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Militaire adepte de sports nautiques et arborant un éternel sourire, Emile Lahoud, 71 ans, a réussi à traverser toutes les campagnes qui l'ont visé depuis la prorogation de son mandat en 2004, exigée par Damas, au grand dam de la communauté internationale, et même après l'assassinat en février 2005 de l'ex-Premier ministre sunnite Rafic Hariri, son adversaire politique.

La majorité parlementaire lui impute la responsabilité de la crise politique dans laquelle est plongé le pays et l'accuse d'avoir voulu bloquer la création d'un tribunal international sur l'assassinat de M. Hariri, dans lequel Damas est soupçonné d'avoir trempé, ce que nie le régime syrien.

En sa qualité de président, il a refusé de ratifier la convention avec l'Onu qui prévoit l'établissement de ce tribunal.

Neuf suspects, dont les anciens chefs prosyriens des services de sécurité libanais, y compris des proches de M. Lahoud, sont en détention depuis environ deux ans dans le cadre de l'enquête mais aucune inculpation n'a encore été prononcée.

Boycotté par les dirigeants occidentaux et impopulaire au sein de sa propre communauté maronite, il a fait de son soutien au Hezbollah chiite, actuellement chef de file de l'opposition au gouvernement de Fouad Siniora, et de son hostilité à Israël ses credo politiques.

Il considère par conséquent comme illégitime le gouvernement Siniora depuis la démission en novembre 2006 de tous les ministres chiites du gouvernement, qui a plongé le pays dans une crise politique et amorcé la montée en puissance de l'opposition.

Né le 12 janvier 1936, M. Lahoud, un chrétien maronite originaire de Baabdat (est de Beyrouth), est issu d'une lignée d'hommes politiques et d'officiers de carrière.

Il est catapulté à l'avant-scène, avec l'aval de la Syrie, lorsqu'il est nommé en 1989 à la tête de l'armée, après les accords de Taëf qui mirent fin à la guerre civile.

Un an plus tard, il reçoit la reddition des officiers de l'armée restés fidèles au chef du gouvernement militaire, le général Michel Aoun, chassé du pouvoir en 1990 par une opération militaire libano-syrienne.

Crédité de la réunification de l'armée et du désarmement des milices, sauf celle du Hezbollah, il entame son mandat en se forgeant une image de "M. Propre" dans un pays où l'argent public engagé par le magnat libano-saoudien Rafic Hariri dans le chantier de la reconstruction aiguise les appétits de la classe politique.

Elu président sans concurrent en 1998, il dit vouloir mettre fin à la corruption endémique et réussit pendant deux ans, avec la complaisance syrienne, à écarter du pouvoir Rafic Hariri.

Mais il sera contraint à la cohabitation après la victoire de ce dernier aux législatives de 2000, avant qu'il ne parvienne à lui nommer un successeur pro-syrien, Omar Karamé, cinq mois avant son assassinat.

Malgré les pressions internationales contre Damas, le président Bachar al-Assad, très proche de M. Lahoud, imposera aux députés libanais, Hariri en tête, le maintien au pouvoir de son protégé par le biais d'un amendement constitutionnel en septembre 2004 prolongeant de trois ans son mandat.
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