Pendant quatre jours, la 18e édition d’Automechanika Istanbul a déployé quarante-cinq mille mètres carrés de stands où plus de 1.500 exposants venus de quarante pays ont accueilli près de soixante mille visiteurs professionnels. Entre démonstrations de logiciels de diagnostic dans le Cloud, impressions 3D de pare-chocs et calibrages ADAS, la métropole turque s’est imposée comme la première place de marché euro-méditerranéenne pour la rechange automobile.
Au cœur du Salon, l’espace «Innovation 4 Mobility» proposait onze stations grandeur nature : on y apprenait à démonter un pack lithium-ion, à recalibrer un radar ACC fraîchement collé derrière un pare-brise ou encore à sécuriser la décharge de modules 800 volts. Tout à côté, la Detailing Arena transformait en miroirs les portières d’Alpine A110 et de Dacia Duster lors de duels chronométrés, tandis que l’Automechanika Academy enchaînait onze conférences consacrées à l’intelligence artificielle prédictive, aux jumeaux numériques et aux nouveaux protocoles de sécurité pour véhicules électriques. La mécanique des affaires, elle, se nouait sur la plateforme B2B : plus de quatre mille demandes filtrées, sept cent quarante rendez-vous validés et, selon l’organisateur, quelque cent cinquante millions de dollars de contrats en cours de finalisation.
Les chiffres donnent le tournis :
le marché mondial de l’après-vente, évalué à 469 milliards de dollars américains, pourrait dépasser 580 milliards d’ici 2030. Tirant parti de cette manne, la Turquie – 37 milliards de dollars d’exportations de pièces en 2024 – vise déjà 39 milliards cette année. Dans les halls 9 et 10, un robot de recalibrage ADAS portatif venu d’Izmir côtoyait une imprimante 3D capable de reconstruire un pare-chocs en quatre heures et une borne rapide de 400 kilowatts (kW) montée sur roulettes pour ateliers mobiles : autant d’illustrations de l’ambition technologique d’Ankara.
Le Royaume bénéficie ainsi d’un accès quasi direct à une offre industrielle large, compétitive, souvent plus souple que celle des géants européens ou asiatiques. Ce positionnement permet aux distributeurs et professionnels marocains de gagner à la fois en rapidité d’exécution, en flexibilité d’approvisionnement et en coût logistique. Pour les acteurs du secteur, Automechanika Istanbul devient le lieu de négociation privilégié pour capter les dernières innovations en matière d’outillage connecté, de solutions de conversion électrique ou de systèmes de maintenance prédictive. Beaucoup sont repartis du salon avec des contrats signés, des exclusivités territoriales sécurisées et des partenariats en cours de déploiement.
L’enjeu dépasse le simple commerce : dans un pays comme le Maroc, où l’automobile représente près de 25% des exportations nationales et où l’écosystème de l’après-vente se modernise à grande vitesse, cette relation privilégiée avec la Turquie permet de franchir un palier technologique. L’accès à des technologies jusqu’ici réservées aux réseaux constructeurs – comme les valises de diagnostic Cloud, l’impression 3D de pièces introuvables ou encore la formation technique en haute tension – donne aux ateliers indépendants les moyens de répondre à l’électrification du parc.
Cette dynamique est d’autant plus stratégique que le marché marocain s’oriente vers des véhicules hybrides et électriques à un rythme soutenu. En s’appuyant sur l’agilité industrielle turque, les professionnels marocains de l’après-vente peuvent ainsi raccourcir leurs chaînes d’approvisionnement, diversifier leur sourcing, réduire leur dépendance à l’Asie, et mieux anticiper les nouvelles demandes du marché local. L’écosystème en sort renforcé, plus résilient, capable de suivre les grandes mutations de la mobilité mondiale sans attendre que les solutions viennent d’ailleurs. Autrement dit : quand Istanbul innove, Casablanca peut désormais adapter, intégrer et déployer sans délai.
Au cœur du Salon, l’espace «Innovation 4 Mobility» proposait onze stations grandeur nature : on y apprenait à démonter un pack lithium-ion, à recalibrer un radar ACC fraîchement collé derrière un pare-brise ou encore à sécuriser la décharge de modules 800 volts. Tout à côté, la Detailing Arena transformait en miroirs les portières d’Alpine A110 et de Dacia Duster lors de duels chronométrés, tandis que l’Automechanika Academy enchaînait onze conférences consacrées à l’intelligence artificielle prédictive, aux jumeaux numériques et aux nouveaux protocoles de sécurité pour véhicules électriques. La mécanique des affaires, elle, se nouait sur la plateforme B2B : plus de quatre mille demandes filtrées, sept cent quarante rendez-vous validés et, selon l’organisateur, quelque cent cinquante millions de dollars de contrats en cours de finalisation.
Les chiffres donnent le tournis :
le marché mondial de l’après-vente, évalué à 469 milliards de dollars américains, pourrait dépasser 580 milliards d’ici 2030. Tirant parti de cette manne, la Turquie – 37 milliards de dollars d’exportations de pièces en 2024 – vise déjà 39 milliards cette année. Dans les halls 9 et 10, un robot de recalibrage ADAS portatif venu d’Izmir côtoyait une imprimante 3D capable de reconstruire un pare-chocs en quatre heures et une borne rapide de 400 kilowatts (kW) montée sur roulettes pour ateliers mobiles : autant d’illustrations de l’ambition technologique d’Ankara.
Un pont stratégique vers le Maghreb
Toute cette profusion serait vaine sans la fluidité logistique qui relie Istanbul au nord du continent africain. Trois heures de vol séparent le Bosphore de Casablanca, et côté fret, le corridor Tanger Med-Algésiras permet de faire transiter un conteneur turc jusqu’à la zone franche de Kénitra en moins d’une semaine. Cette proximité géographique, doublée d’un réseau commercial déjà bien établi, transforme la Turquie en tête de pont naturelle pour l’approvisionnement du Maghreb, en particulier du Maroc.Le Royaume bénéficie ainsi d’un accès quasi direct à une offre industrielle large, compétitive, souvent plus souple que celle des géants européens ou asiatiques. Ce positionnement permet aux distributeurs et professionnels marocains de gagner à la fois en rapidité d’exécution, en flexibilité d’approvisionnement et en coût logistique. Pour les acteurs du secteur, Automechanika Istanbul devient le lieu de négociation privilégié pour capter les dernières innovations en matière d’outillage connecté, de solutions de conversion électrique ou de systèmes de maintenance prédictive. Beaucoup sont repartis du salon avec des contrats signés, des exclusivités territoriales sécurisées et des partenariats en cours de déploiement.
L’enjeu dépasse le simple commerce : dans un pays comme le Maroc, où l’automobile représente près de 25% des exportations nationales et où l’écosystème de l’après-vente se modernise à grande vitesse, cette relation privilégiée avec la Turquie permet de franchir un palier technologique. L’accès à des technologies jusqu’ici réservées aux réseaux constructeurs – comme les valises de diagnostic Cloud, l’impression 3D de pièces introuvables ou encore la formation technique en haute tension – donne aux ateliers indépendants les moyens de répondre à l’électrification du parc.
Cette dynamique est d’autant plus stratégique que le marché marocain s’oriente vers des véhicules hybrides et électriques à un rythme soutenu. En s’appuyant sur l’agilité industrielle turque, les professionnels marocains de l’après-vente peuvent ainsi raccourcir leurs chaînes d’approvisionnement, diversifier leur sourcing, réduire leur dépendance à l’Asie, et mieux anticiper les nouvelles demandes du marché local. L’écosystème en sort renforcé, plus résilient, capable de suivre les grandes mutations de la mobilité mondiale sans attendre que les solutions viennent d’ailleurs. Autrement dit : quand Istanbul innove, Casablanca peut désormais adapter, intégrer et déployer sans délai.