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Jeudi 20 Mars 2025
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Premier contact avec l’Alfa Romeo Junior hybride au Maroc

Lors d’un essai sur les routes de Tanger, l’Alfa Romeo Junior hybride a dévoilé un comportement équilibré et une conduite fluide, portée par son 1,2 litre Turbo MHEV de 136 ch. Avec une direction précise et un bon compromis confort/dynamisme, elle privilégie la polyvalence plutôt que la sportivité pure. Haytam Boussaid

L’Alfa Romeo Junior hybride, un SUV compact qui mise sur l’agrément de conduite et la sobriété.
L’Alfa Romeo Junior hybride, un SUV compact qui mise sur l’agrément de conduite et la sobriété.
Alfa Romeo change de cap et s’aventure sur un segment inédit pour la marque avec le Junior, un SUV compact hybride qui marque une nouvelle étape dans son développement. Ayant l’occasion de l’essayer lors d’un voyage de presse à Tanger, le modèle que nous avons pu essayer est équipé du bloc 1,2 litre Turbo MHEV 136 ch, couplé à une boîte automatique à double embrayage (EDCT6) et à une hybridation légère. L’objectif affiché par la marque italienne est clair : conquérir un public plus large en misant sur une motorisation efficiente, tout en conservant un agrément de conduite fidèle à l’ADN Alfa Romeo. Alors, pari tenu ?

Difficile de nier que le Junior rompt avec l’image traditionnelle d’Alfa Romeo. Ici, point de berline sculptée ni de coupé racé, mais un SUV compact de 4,17 mètres de long qui partage sa plateforme avec plusieurs modèles du groupe Stellantis. Pourtant, Alfa a tenu à imprimer son identité avec un bouclier en «Scudetto», des optiques affinées et des lignes musclées qui rappellent certains modèles du passé comme la GT Junior de 1963. L’arrière adopte un hayon incliné avec un becquet intégré, renforçant le dynamisme du profil.

L’ensemble est bien proportionné et, malgré son positionnement de crossover, le Junior conserve une certaine agressivité. Les jantes de 18 pouces remplissent bien les passages de roues et la silhouette reste compacte sans donner l’impression d’un véhicule trop haut perché.

À bord : une touche de sportivité et de modernité

Une fois installé à bord, on retrouve une présentation qui conserve l’esprit Alfa Romeo, avec un poste de conduite centré sur le conducteur et des éléments inspirés des modèles Giulia et Stelvio. Le volant, au cerclage épais et aux palettes fixes en aluminium, est immédiatement identifiable et confirme que le Junior n’a pas totalement renié ses origines.

L’écran tactile central de 10,25 pouces regroupe l’infodivertissement et les réglages du véhicule, tandis que l’instrumentation numérique est personnalisable. Les sièges offrent un bon maintien, même si leur réglage électrique n’est disponible que sur les versions les plus équipées. L’espace à l’arrière est correct pour la catégorie, avec une habitabilité qui conviendra pour un usage quotidien.

Un moteur hybride léger qui privilégie la douceur

Le Junior que nous avons prise en main est équipée du 1,2 litre Turbo MHEV de 136 ch, une mécanique déjà connue sur d’autres modèles du groupe Stellantis. Cette motorisation repose sur un trois-cylindres essence associé à un système hybride léger, destiné à améliorer la souplesse de conduite et à réduire la consommation. L’ensemble est couplé à une boîte automatique double embrayage à six rapports, qui privilégie les passages fluides plutôt que la sportivité pure.

Dès les premiers kilomètres sur les routes marocaines, le Junior se montre agréable à conduire, avec un bon niveau de couple disponible à bas régime (230 Nm). L’hybridation légère permet de lisser les transitions et d’offrir un démarrage discret, mais ne transforme pas radicalement l’expérience de conduite. En conduite urbaine, le système Stop & Start fonctionne de manière efficace, et l’apport du moteur électrique aide lors des relances.

Une conduite équilibrée, mais pas radicale

Sur les routes sinueuses autour de Tanger, le Junior montre un comportement rassurant, mais sans véritable excès de dynamisme. La direction est précise et bien calibrée, bien que l’on aurait apprécié un peu plus de retours d’information. L’amortissement est bien réglé, offrant un bon compromis entre confort et maintien de caisse. En mode Dynamic, activable via la molette DNA propre à Alfa Romeo, la réponse à l’accélérateur se fait plus directe et la boîte retarde un peu plus ses passages de rapports, sans pour autant transformer la Junior en SUV sportif.

Le freinage, bien dimensionné, offre une bonne endurance sur les routes en descente, et l’équilibre général du châssis inspire confiance. Toutefois, on sent bien que le Junior a été pensé avant tout pour un usage polyvalent et non pour la performance brute.

Avec ses 136 ch, le Junior hybride n’a pas vocation à être une fusée. Le 0 à 100 km/h est annoncé en environ 9 secondes, ce qui la place dans la moyenne du segment. Mais l’important ici, c’est avant tout la sobriété.

Un positionnement stratégique pour Alfa Romeo

Avec le Junior, Alfa Romeo fait un pari stratégique en s’attaquant à un segment très concurrentiel, où se croisent des modèles comme les Peugeot 2008, Renault Captur ou encore Volkswagen T-Roc. Son hybridation légère, son style distinctif et son plaisir de conduite mesuré devraient lui permettre de séduire un public en quête d’un véhicule compact et polyvalent, sans forcément chercher la radicalité d’une Giulia Quadrifoglio.

Lancé avec cette motorisation hybride 136 ch, le Junior pourrait par la suite se décliner dans d’autres versions, notamment électriques, qui viendront compléter la gamme. Alfa Romeo vise clairement une nouvelle clientèle avec ce modèle, en misant sur l’accessibilité et l’usage quotidien, tout en préservant un minimum de caractère Alfa dans le comportement routier.
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