À quelques années de l’organisation tripartite de la Coupe du monde, de larges chantiers sont ouverts pour se mettre à niveau sur plusieurs domaines. Si l’Espagne et le Portugal sont, également, dans une course contre la montre pour réussir l’événement, les efforts que doit fournir le Maroc sont beaucoup plus importants. Taha Balafrej connaît bien les trois pays et porte, depuis longtemps, une question lancinante : pourquoi existe-t-il un tel fossé socio-culturel et économique entre les deux rives de la Méditerranée, alors que le Maroc partage avec l’Espagne et le Portugal les mêmes bases historiques et culturelles ? Témoin de la prospérité du niveau de vie, mais surtout du degré de conscience citoyenne sur les anciens territoires andalous, l’auteur transforme sa frustration en quête active qui irrigue le livre.
Le livre «13 Kilomètres» est une invitation à cette exploration. Taha Balafrej dévoile le point de départ du livre qu’il situe à la découverte d’Iguiliz, un site près d’Agadir, méconnu du grand public, mais qui a joué un rôle crucial dans l’Histoire des Almohades. «Ce site, berceau de Mehdi Bentoumart, idéologue de la dynastie, possède une architecture et un urbanisme similaires à ceux de Madinah Syasa en Espagne et de Mertola au Portugal», dit-il. Une preuve, selon lui, de la richesse des traces laissées par la civilisation marocaine, aujourd’hui valorisées par d’autres pays.
Tour au long du récit, il souligne comment l’Espagne et le Portugal intègrent ces éléments dans leur enseignement, cultivant ainsi la fierté d’un patrimoine que nous leur avons laissé. Il rappelle que ce ne sont pas seulement les monuments les plus célèbres comme la Giralda qui comptent, mais une multitude d’autres minarets, villages et espaces de vie loin du tourisme de masse.
Une anecdote marquante illustre sa vision du rapport à la culture. Il raconte avoir interrogé un balayeur de la Casbah d’Almeria sur son travail. «Je m’attendais à ce qu’il se lamente sur son sort, mais il était fier de travailler dans un tel cadre, au milieu des vestiges d’une belle civilisation». Pour Balafrej, c’est une preuve que l’amour et la transmission du patrimoine ne dépendent pas des gouvernements, mais bien de l’implication des individus. «Si vous voulez en savoir plus sur la culture d’un pays, interrogez les balayeurs, pas les ministres», lance-t-il avec malice.
Cet engagement s’est prolongé avec la fondation de Connect Institut, un think tank dédié à la culture et à la créativité. Taha Balafrej n’a pas attendu l’État pour créer un espace où l’on va «lire, débattre, communiquer, voyager, rencontrer des personnes différentes». Il plaide d’ailleurs pour la responsabilisation individuelle de tout un chacun, pour «Joindre l’action à la parole». Sa recette est simple : «Le livre est l’outil fondamental», car pour lui, deux valeurs essentielles risquent de se perdre avec les nouvelles technologies : l’attention et la persévérance.
«13 Kilomètres» est aussi un récit personnel, une expérience de voyage en toute humilité, avec peu de confort, peu de sommeil, et une réelle remise en question. Une manière de se tester et de transmettre à la jeunesse un goût pour l’effort et la découverte.
Hors des sentiers battus
«Je ne crois pas que l’on peut aimer quelqu’un que l’on ne connaît pas. Un pays, c’est pareil», affirme Taha Balafrej. Selon lui, la jeunesse est souvent encline à dénigrer son propre pays, mais c’est avant tout parce qu’elle ne le connaît pas. «Pour le connaître, il faut lire, mais aussi se déplacer et sortir».Le livre «13 Kilomètres» est une invitation à cette exploration. Taha Balafrej dévoile le point de départ du livre qu’il situe à la découverte d’Iguiliz, un site près d’Agadir, méconnu du grand public, mais qui a joué un rôle crucial dans l’Histoire des Almohades. «Ce site, berceau de Mehdi Bentoumart, idéologue de la dynastie, possède une architecture et un urbanisme similaires à ceux de Madinah Syasa en Espagne et de Mertola au Portugal», dit-il. Une preuve, selon lui, de la richesse des traces laissées par la civilisation marocaine, aujourd’hui valorisées par d’autres pays.
Tour au long du récit, il souligne comment l’Espagne et le Portugal intègrent ces éléments dans leur enseignement, cultivant ainsi la fierté d’un patrimoine que nous leur avons laissé. Il rappelle que ce ne sont pas seulement les monuments les plus célèbres comme la Giralda qui comptent, mais une multitude d’autres minarets, villages et espaces de vie loin du tourisme de masse.
La petite histoire dans la grande
Taha Balafrej n’a pas seulement parcouru des kilomètres, il est aussi allé à la rencontre des gens, avec pour seule devise : la persévérance. Il a réussi à ouvrir des musées en dehors de leurs horaires habituels, à discuter avec des cafetiers et à explorer des histoires oubliées. Il raconte notamment comment un village de 400 habitants, très chrétiens, a retrouvé une nouvelle vie grâce à la découverte d’un Coran almohade.Une anecdote marquante illustre sa vision du rapport à la culture. Il raconte avoir interrogé un balayeur de la Casbah d’Almeria sur son travail. «Je m’attendais à ce qu’il se lamente sur son sort, mais il était fier de travailler dans un tel cadre, au milieu des vestiges d’une belle civilisation». Pour Balafrej, c’est une preuve que l’amour et la transmission du patrimoine ne dépendent pas des gouvernements, mais bien de l’implication des individus. «Si vous voulez en savoir plus sur la culture d’un pays, interrogez les balayeurs, pas les ministres», lance-t-il avec malice.
Pour que jeunesse lise
Loin d’être un simple globe-trotter, Taha Balafrej est aussi un fervent défenseur du savoir. De mathématicien à expert en développement durable, son parcours l’a conduit à occuper plusieurs postes ministériels et en entreprise. Mais c’est lors du Printemps arabe, alors qu’il était directeur du développement durable au sein de l’OCP, qu’il a piloté OCP Skills, un programme de formation pour la jeunesse.Cet engagement s’est prolongé avec la fondation de Connect Institut, un think tank dédié à la culture et à la créativité. Taha Balafrej n’a pas attendu l’État pour créer un espace où l’on va «lire, débattre, communiquer, voyager, rencontrer des personnes différentes». Il plaide d’ailleurs pour la responsabilisation individuelle de tout un chacun, pour «Joindre l’action à la parole». Sa recette est simple : «Le livre est l’outil fondamental», car pour lui, deux valeurs essentielles risquent de se perdre avec les nouvelles technologies : l’attention et la persévérance.
«13 Kilomètres» est aussi un récit personnel, une expérience de voyage en toute humilité, avec peu de confort, peu de sommeil, et une réelle remise en question. Une manière de se tester et de transmettre à la jeunesse un goût pour l’effort et la découverte.
