Lorsque vous voyez un amas de débris, Abderrafie Gueddali, lui, découvre de la matière première. Point de gâchis pour le plasticien qui, bien qu’écoeuré par la surproduction de déchets, y puise les matériaux essentiels à sa création et à l’expression de ses postulats intellectuels. Engagé dans une philosophie écologique de résistance, Gueddali insuffle beauté et esthétique dans des assemblages d’objets qui en étaient dénués. Le résultat est pour le moins époustouflant !
Cinq années après sa dernière exposition, Abderrafie Gueddali signe «Reconversion» pour reposer le problème écologique qu’il évoque depuis longtemps et qui, aujourd’hui, est une urgence capitale pour les générations actuelles et à venir. Artiste visionnaire et engagé, il endosse la responsabilité de traiter cet enjeu contemporain sur le plan éthique et social.
Mohamed Métalsi, professeur-chercheur, urbaniste et docteur en Esthétique, explique ceci en écrivant que «pour Gueddali, il ne s’agit pas seulement de recycler des matériaux, mais d’insuffler une nouvelle vie à ce qui est ordinairement rejeté, prouvant ainsi la puissance de l’art comme force de réinvention et de résilience». Et d’ajouter : «Son travail fait écho aux préoccupations contemporaines de durabilité et de préservation de l’environnement, et rejoint l’esprit de créateurs comme Joseph Beuys, qui voyait dans l’art une forme de thérapie sociale, ou Marcel Duchamp, dont les ready-mades redéfinissent la notion de l’art en introduisant l’idée que tout objet, s’il est recontextualisé, peut devenir une œuvre».
La mouvance postmoderne, dans laquelle s’inscrit Gueddali, embrasse la pluralité des récits et des points de vue. Il s’éloigne ainsi de l’uniformité et de l’unicité en faveur d’un art pluriel. «Cette approche rejoint la pensée de Jean-François Lyotard, pour qui “la condition postmoderne” est celle de l’ouverture à une multiplicité de récits, de vérités, et de formes. Dans ce cadre, l’art de Gueddali devient non seulement un acte de création, mais aussi une réflexion profonde sur les liens entre l’homme, la nature et l’art lui-même», dira Mohamed Métalsi.
Cinq années après sa dernière exposition, Abderrafie Gueddali signe «Reconversion» pour reposer le problème écologique qu’il évoque depuis longtemps et qui, aujourd’hui, est une urgence capitale pour les générations actuelles et à venir. Artiste visionnaire et engagé, il endosse la responsabilité de traiter cet enjeu contemporain sur le plan éthique et social.
L’art de recréer
La démarche de l’artiste allie créativité, écologie et innovation, en ce sens où son art déploie une grande imagination, tout en s’imposant la limite du respect de l’écologie, en travaillant avec l’existant, l’inutile. Ainsi, carton, papier journal, morceaux de métal, tout ce qui pourrait être considéré comme insignifiant devient chez lui matière première. Mais ce n’est pas à proprement parler du simple recyclage, puisque l’utilité première de l’objet transformé devient intellectuelle, esthétique.Mohamed Métalsi, professeur-chercheur, urbaniste et docteur en Esthétique, explique ceci en écrivant que «pour Gueddali, il ne s’agit pas seulement de recycler des matériaux, mais d’insuffler une nouvelle vie à ce qui est ordinairement rejeté, prouvant ainsi la puissance de l’art comme force de réinvention et de résilience». Et d’ajouter : «Son travail fait écho aux préoccupations contemporaines de durabilité et de préservation de l’environnement, et rejoint l’esprit de créateurs comme Joseph Beuys, qui voyait dans l’art une forme de thérapie sociale, ou Marcel Duchamp, dont les ready-mades redéfinissent la notion de l’art en introduisant l’idée que tout objet, s’il est recontextualisé, peut devenir une œuvre».
Un parcours opulent
Après une formation à l’École des arts appliqués de Casablanca, où il développe un sens aigu des formes et des matériaux, Abderrafie Gueddali poursuit ses études au Centre pédagogique régional (CPR) des arts plastiques à Rabat en 1976, une étape clé qui renforce sa recherche artistique. Plus tard, devenu lui-même professeur-formateur au CPR de Tanger, il s’évertue à développer son approche respectueuse de l’environnement, une démarche totalement avant-gardiste qui inspire grand nombre de ses élèves.La mouvance postmoderne, dans laquelle s’inscrit Gueddali, embrasse la pluralité des récits et des points de vue. Il s’éloigne ainsi de l’uniformité et de l’unicité en faveur d’un art pluriel. «Cette approche rejoint la pensée de Jean-François Lyotard, pour qui “la condition postmoderne” est celle de l’ouverture à une multiplicité de récits, de vérités, et de formes. Dans ce cadre, l’art de Gueddali devient non seulement un acte de création, mais aussi une réflexion profonde sur les liens entre l’homme, la nature et l’art lui-même», dira Mohamed Métalsi.
