Il est des œuvres qui, dès le premier souffle perçu, révèlent une plume dont on pressent déjà la singularité. «Blanche est la toile», premier roman de Kenza Chikari Hassar, en est une. Jeune étudiante, cette auteure en herbe fait montre de maîtrise narrative et dément d’emblée l’idée du simple essai inaugural, non seulement par sa densité stylistique et sa richesse thématique, mais aussi par les circonstances mêmes de sa genèse : ce livre a été écrit alors que Kenza, âgée de 17 ans, prépare son baccalauréat. Dans une période souvent marquée par les impératifs scolaires, elle a su conjuguer rigueur académique et engagement créatif, portant à maturité un texte où la littérature et la peinture se répondent avec une délicatesse rare.
Dans ce récit subtil et soutenu, présenté à Casablanca en avant-première le 8 avril, l’écriture dialogue avec la peinture pour explorer les contours mouvants de l’amour, de l’absence et de l’inspiration. Entre les silences d’un peintre nommé Vincent et les traces laissées par une écrivaine disparue, Diane, se déploie une partition sensible et exigeante, où chaque mot cherche la justesse d’un trait de pinceau. Derrière la finesse des compositions, la richesse des références littéraires et artistiques, et la résonance intime du récit, se dessine la promesse d’un univers déjà singulier, et d’une carrière dont les premières lignes s’écrivent dans la rigueur d’un engagement artistique absolu. Un roman initiatique né de l’enfance et d’un imaginaire maîtrisé
Depuis l’enfance, Kenza Chikari Hassar entretient une relation intime avec les mots. «J’ai toujours écrit, depuis mon enfance j’écris des petites histoires, des récits sans fins ou de simples nouvelles», confie-t-elle. À seize ans, elle décide de se surpasser : «Vers mes 16 ans, j’ai décidé de me surpasser et d’assembler mes écrits et de les développer afin d’en faire un roman.»
D’abord éparpillés sous forme de fragments ou de chapitres inachevés, ses textes finissent par former une trame cohérente : «Blanche est la toile» voit ainsi le jour. Ce premier roman marque à la fois un aboutissement et un commencement. Ce processus, mené en parallèle d’un parcours scolaire exigeant, révèle un labeur intellectuel porté par une vision esthétique affirmée. «Ecrire une idée telle qu’elle nous vient, se laisser emporter par l’inspiration et retravailler mes textes est une de mes manières de perfectionner ma plume.» C’est dans cette exigence silencieuse que réside la force du récit, nourri par un vécu personnel et une passion pour l’art. Ici, l’écriture devient matière à peindre, et la peinture, un langage.
Loin de se limiter au canevas d’un récit amoureux, le roman interroge en profondeur les mécanismes de la création. La page blanche, tout comme la toile vierge, devient le lieu d’une tension féconde, voire d’une «destruction créatrice» où l’élan artistique est confronté à l’inexprimable. Chaque mot posé, chaque touche de couleur appliquée, participe à une tentative de recomposition de l’être et du lien. «Mes personnages sont inspirés de la vie réelle, de la mienne et de Vincent van Gogh», explique la jeune auteure précisant que «la personne de Vincent fait littéralement écho à celle du vrai peintre, tant dans ses troubles psychiques que dans la description des tableaux peints de mon roman».
Cette référence à Van Gogh, autant biographique que symbolique, enrichit la profondeur psychologique du personnage, mais aussi la dimension artistique de l’œuvre. Diane, en contrepoint, échappe à toute saisie directe. Elle incarne «l’archétype de la muse qui ne quitte jamais le peintre, une présence le hantant constamment et indécelable». Son absence, loin de constituer un vide, devient un motif obsédant, une inspiration permanente qui alimente le geste artistique tout en le fragilisant. Si l’imaginaire du roman repose sur l’architecture de la fiction, il puise sa matière dans une expérience vécue. «L’essence de leur relation est tirée de relations similaires entretenues dans le passé. Comme tout auteur, je puise dans mon vécu et mon imaginaire pour alimenter le déroulement de l’intrigue littéraire», nous confie Kenza Chikari Hassar. Cette part autobiographique, loin de tomber dans le témoignage, irrigue le texte d’une sincérité maîtrisée. «Je me base sur des interactions qui m’ont marquée, des personnes m’ayant particulièrement touchée. Des relations, des mots et des expressions qui ont laissé leurs traces», précise-t-elle. «Blanche est la toile» se révèle ainsi comme une méditation esthétique sur l’absence, l’altérité et la création, où mots et images s’entrelacent pour dire l’indicible. Un roman où la fragilité de l’intime devient l’écho vibrant d’une exigence artistique pleinement assumée.
Dans ce récit subtil et soutenu, présenté à Casablanca en avant-première le 8 avril, l’écriture dialogue avec la peinture pour explorer les contours mouvants de l’amour, de l’absence et de l’inspiration. Entre les silences d’un peintre nommé Vincent et les traces laissées par une écrivaine disparue, Diane, se déploie une partition sensible et exigeante, où chaque mot cherche la justesse d’un trait de pinceau. Derrière la finesse des compositions, la richesse des références littéraires et artistiques, et la résonance intime du récit, se dessine la promesse d’un univers déjà singulier, et d’une carrière dont les premières lignes s’écrivent dans la rigueur d’un engagement artistique absolu. Un roman initiatique né de l’enfance et d’un imaginaire maîtrisé
Depuis l’enfance, Kenza Chikari Hassar entretient une relation intime avec les mots. «J’ai toujours écrit, depuis mon enfance j’écris des petites histoires, des récits sans fins ou de simples nouvelles», confie-t-elle. À seize ans, elle décide de se surpasser : «Vers mes 16 ans, j’ai décidé de me surpasser et d’assembler mes écrits et de les développer afin d’en faire un roman.»
D’abord éparpillés sous forme de fragments ou de chapitres inachevés, ses textes finissent par former une trame cohérente : «Blanche est la toile» voit ainsi le jour. Ce premier roman marque à la fois un aboutissement et un commencement. Ce processus, mené en parallèle d’un parcours scolaire exigeant, révèle un labeur intellectuel porté par une vision esthétique affirmée. «Ecrire une idée telle qu’elle nous vient, se laisser emporter par l’inspiration et retravailler mes textes est une de mes manières de perfectionner ma plume.» C’est dans cette exigence silencieuse que réside la force du récit, nourri par un vécu personnel et une passion pour l’art. Ici, l’écriture devient matière à peindre, et la peinture, un langage.
Vincent et Diane : quand les mots et la peinture tissent l’intimité de l’absence
Au cœur de «Blanche est la toile» s’inscrit la relation énigmatique entre Vincent, peintre habité par la matière, et Diane, écrivaine portée par le verbe. Dès les premières lignes, le lecteur est confronté à une absence fondatrice : celle de Diane, qui disparaît en ne laissant derrière elle qu’une lettre. Ce retrait, à la fois brusque et silencieux, inaugure une quête intérieure pour Vincent, où chaque étape se matérialise dans l’écriture. Ainsi naît une correspondance singulière, où les mots deviennent pigments et la peinture un langage chargé de sens. Dans cet entrelacs subtil de lettres et de toiles, l’intime se reconstruit non dans la parole directe, mais dans le dialogue différé de deux formes d’expression.Loin de se limiter au canevas d’un récit amoureux, le roman interroge en profondeur les mécanismes de la création. La page blanche, tout comme la toile vierge, devient le lieu d’une tension féconde, voire d’une «destruction créatrice» où l’élan artistique est confronté à l’inexprimable. Chaque mot posé, chaque touche de couleur appliquée, participe à une tentative de recomposition de l’être et du lien. «Mes personnages sont inspirés de la vie réelle, de la mienne et de Vincent van Gogh», explique la jeune auteure précisant que «la personne de Vincent fait littéralement écho à celle du vrai peintre, tant dans ses troubles psychiques que dans la description des tableaux peints de mon roman».
Cette référence à Van Gogh, autant biographique que symbolique, enrichit la profondeur psychologique du personnage, mais aussi la dimension artistique de l’œuvre. Diane, en contrepoint, échappe à toute saisie directe. Elle incarne «l’archétype de la muse qui ne quitte jamais le peintre, une présence le hantant constamment et indécelable». Son absence, loin de constituer un vide, devient un motif obsédant, une inspiration permanente qui alimente le geste artistique tout en le fragilisant. Si l’imaginaire du roman repose sur l’architecture de la fiction, il puise sa matière dans une expérience vécue. «L’essence de leur relation est tirée de relations similaires entretenues dans le passé. Comme tout auteur, je puise dans mon vécu et mon imaginaire pour alimenter le déroulement de l’intrigue littéraire», nous confie Kenza Chikari Hassar. Cette part autobiographique, loin de tomber dans le témoignage, irrigue le texte d’une sincérité maîtrisée. «Je me base sur des interactions qui m’ont marquée, des personnes m’ayant particulièrement touchée. Des relations, des mots et des expressions qui ont laissé leurs traces», précise-t-elle. «Blanche est la toile» se révèle ainsi comme une méditation esthétique sur l’absence, l’altérité et la création, où mots et images s’entrelacent pour dire l’indicible. Un roman où la fragilité de l’intime devient l’écho vibrant d’une exigence artistique pleinement assumée.
