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Bloc 9 Art : le cas type d’une galerie hybride

À l’ère du numérique où les galeries virtuelles d’art fleurissent sur la Toile, certains acteurs du secteur choisissent de revenir à un espace physique. Mehdi El Androusse, galeriste et fondateur de Bloc 9 Art, incarne cette démarche. Son parcours et ses motivations offrent un éclairage intéressant sur les dynamiques actuelles de l’art au Maroc.

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Sur le prolongement de la rue ex-Galilée, Bloc 9 Art a pris place dans un espace petit par la superficie, mais grand par les ambitions. Ce qui a commencé par un site de vente d’œuvres d’art se transforme, aujourd’hui, pour accompagner les défis et les opportunités du marché de l’art au Maroc. En effet, le modèle hybride, combinant galerie digitale et physique, semble être une réponse adaptée aux besoins des artistes et des amateurs d’art dans un paysage en constante évolution.

Derrière cette enseigne, Mehdi El Androusse a plongé la tête première en juin 2019 à Marrakech, une ville chère à son cœur. La galerie s’articulait autour de trois axes : un atelier de dessin et de peinture, la vente et la promotion d’art marocain, ainsi que des ateliers d’art intégrés au team building, très prisés à Marrakech. Et si le démarrage était prometteur, la pandémie de la Covid-19 en a décidé autrement. Mehdi est acculé à réduire ses activités et à se concentrer sur la vente d’œuvres d’art. Mais coup de chance : Cela marche ! «C’est une période où l’achat d’art sur internet a explosé. Les gens se sont retrouvés enfermés chez eux et probablement pris conscience de l’espace autour d’eux-mêmes», tente d’expliquer El Androusse.

L’hybride a la cote

Depuis, Bloc 9 Art a fait du chemin et s’est forgée une belle réputation. Mais il y a un an, Mehdi El Androusse a décidé d’ouvrir un espace physique. Ce choix répondait à plusieurs besoins : asseoir sa crédibilité artistique et créer un lieu de rencontre et d’échange avec les artistes et les amateurs d’art. Selon Mehdi, le contact direct avec les visiteurs et les discussions spontanées sont des éléments essentiels qui lui manquaient dans la galerie digitale.

Cela étant dit, Mehdi El Androusse est conscient que les galeries physiques présentent des inconvénients comme les charges élevées et les fluctuations du marché de l’art, alors que les galeries digitales offrent une accessibilité étendue et des coûts réduits, bien qu’elles nécessitent du temps pour instaurer la confiance avec les clients. La visibilité des œuvres et le contact personnel restent des éléments cruciaux pour conclure des transactions. Quant à l’authenticité des œuvres, «c’est une préoccupation majeure dans les deux types de galeries. Pour contourner ce problème, j’ai opté pour la vente d’œuvres d’artistes vivants, ce qui élimine les problèmes d’authentification», dit-il. Pour les œuvres de maîtres, il insiste sur la traçabilité et la vérification rigoureuse de la provenance afin d’éviter toute contrefaçon.

La galerie virtuelle permet aussi de toucher une clientèle diversifiée géographiquement, mais la demande reste concentrée dans l’axe Casablanca-Rabat. Fort de ce constat, Mehdi a choisi Casablanca pour ouvrir sa galerie physique Bloc 9 Art, où le pouvoir d’achat et l’accessibilité aux galeries sont plus favorables.

Un acteur engagé

Mehdi porte un regard bienveillant sur les jeunes artistes, soulignant que ceux qui marqueront l’histoire sont ceux qui travaillent sans relâche. Il considère que le prix des œuvres doit rester aligné sur la cote de l’artiste, indépendamment des coûts de la galerie. Sa stratégie pour augmenter les ventes repose sur une politique de prix stable et accessible. La satisfaction du client et de l’artiste lui est essentielle.

Bien qu’il ait commencé par la vente sur la Toile, Mehdi El Androusse ne s’est jamais considéré comme un simple marchand. Être galeriste était son but dès le début de l’aventure. Pour lui, «un galeriste promeut une vision de l’art et des artistes, contribue à l’épanouissement de la scène artistique nationale et agit avec une perspective à long terme. Il y a également l’amour du pays dans ce qu’on fait». C’est en effet une passion pour l’art et une curiosité pour les artistes qui ont poussé Mehdi à entrer dans ce domaine. Sa connaissance de l’Histoire de l’art marocain et ses interactions avec des artistes et des galeries ont façonné sa démarche et ses choix artistiques. Le jeune galeriste essaie de s’inventer un nouveau modèle et d’autres façons de promouvoir l’art et les artistes. Pour cela, l’espace physique semble répondre à ses besoins et ses ambitions futures. Bon vent !
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