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Conversation avec Bouchra Boudoua, ambassadrice du design et de l’artisanat marocains au Qatar

Participant à l’initiative «Years of Culture», l’artiste marocaine Bouchra Boudoua célèbre l’héritage artisanal du Maroc au Qatar. Dans un tourbillon d’inspiration et de traditions, la jeune créatrice, qui a collaboré avec des institutions comme Dior ou The Conran Shop, nous dévoile les secrets de son art. Entre tradition et modernité, elle façonne un monde où chaque œuvre raconte une histoire. Plongez dans son monde fascinant où l’artisanat rencontre l’innovation, et découvrez les multiples facettes d’une artiste passionnée.

Le Matin : Vous participez à l’initiative «Years of Culture». Que représente pour vous cette expérience ?

Bouchra Boudoua :
Je suis ravie de participer à l’initiative «Years of Culture» au Qatar. C’est l’occasion de mettre en lumière notre héritage culturel, mais aussi de participer à des programmes d’échange avec des artistes de la région. C’est une expérience extrêmement enrichissante sur un plan culturel, artistique et humain.

Quels défis et opportunités voyez-vous dans la promotion de l’art et du design marocains sur la scène internationale grâce à des événements comme «Years of Culture» ?

Les initiatives telles que «Years of Culture» sont de fantastiques opportunités de partage, d’échange, et de dialogue sur des sujets comme l’art, l’héritage culturel, et l’artisanat. Par exemple, le «Curating Design Futures Exchange» auquel je participe a réuni 8 artistes du Qatar et du Maroc afin d’échanger sur nos pratiques et nos cultures respectives. Nous travaillons actuellement sur de nouvelles œuvres qui seront présentées lors d’une exposition prévue en novembre prochain.



Vous revisitez l’artisanat marocain, comment est né votre amour pour cet art traditionnel ?

Je pense avoir développé une passion pour l’artisanat marocain dans mon enfance. Notamment lors de mes voyages en famille dans la région du Souss au Maroc.

J’ai toujours été fascinée par la matière, le fait main, mais aussi par toute personne qui consacre du temps et de la passion pour un travail manuel. Quand je suis rentrée au Maroc après mes études à Londres, j’ai dédié tout mon temps à rencontrer des artisans, tous domaines confondus, et à apprendre de ces derniers.

Lorsque j’ai finalement décidé de commencer à créer, je n’avais pas spécialement pour but de revisiter l’artisanat marocain. Je pense que ça s’est fait un peu naturellement et que c’est né d’un mélange de passion, d’inspiration, et de toute l’information que j’avais acquise en m’intéressant aux arts traditionnels marocains.

Quelles sont vos principales sources d’inspiration ?

Mes principales sources d’inspirations sont le sud du Maroc, mes racines amazighes, la nature et la vie rurale.

Quels matériaux ou techniques préférez-vous utiliser dans vos créations ?

La terre et la peinture.

À votre avis, comment peut-on créer une harmonie entre design et artisanat d’art ? Est-ce que c’est facile d’explorer de nouveaux champs et de repousser les limites ?

Pour moi, l’art, le design et l’artisanat sont tous liés. Personnellement, je n’aime pas m’enfermer dans une case, car les trois peuvent vivre parfaitement ensemble en toute harmonie. C’est d’ailleurs un sujet qui a été largement abordé lors de la biennale à Doha, notamment à travers l’exposition «Arab Design Now» pensée par la curatrice Rana Beiruti.

Chacun peut exister de façon indépendante sans aucun problème, mais l’art et le design ou le design et l’artisanat peuvent aussi coexister dans un même projet. À mon sens, les possibilités sont tellement infinies qu’il est complètement possible de repousser les limites.

Nous sommes dans une période de robotisation et d’intelligence artificielle, comment à votre avis peut-on intégrer les technologies contemporaines dans le domaine de l’artisanat ?

Pour moi, l’intelligence artificielle ne pourra jamais remplacer l’authenticité du fait main dans l’artisanat. Cependant, nous pouvons utiliser cette technologie pour nous aider à faire des simulations d’objets, pour créer des prototypes, ou éventuellement concevoir des projets qui joignent les deux.
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