Fatna Gbouri est née en 1924 à Tnine Gharbia (province de Safi) et commence à peindre en 1982 à l’âge de 58 ans. Au même titre que Chaibia Talal, Fatna Gbouri est une des pionnières féminines de la peinture marocaine. L’exposition met en lumière la période qui s’étend de 1982 à 1990 durant laquelle Fatna Gbouri prend conscience de son talent et s’inscrit dans le courant d’art singulier, appelé aussi Post-brut, ou art des autodidactes. Olivier Rachet, auteur du texte d’introduction du catalogue d’exposition, précise : «Son trait est spontané, proche en cela de l’art brut, et semble avoir pour vocation de partager l’émerveillement de tous les sens». Fatna Gbouri entraîne votre regard contemplatif dans un univers traditionnel et détaché des lieux, ne laissant place qu’aux scènes quelle a soigneusement choisies, notamment des scènes rurales de mariages, de naissances, de célébrations et bien plus encore, qu’elle a pu observer et vivre dans son quotidien. L’artiste prend soin de surprendre par un choix de couleurs éclectiques et vives sans pour autant dénaturer la beauté des moments immortalisés. Les œuvres de la période 1982 à 1990 représentent tout à la fois la modernité, la tradition et l’authenticité.
Rachet poursuit : «Les couleurs chantent sur la toile, et la prédilection pour les tonalités primaires posées en aplat compose une partition graphique dont on perçoit aussi les échos.» «L’œuvre de Fatna Gbouri, de l’ordre de l’intemporel, transcende les générations. C’est une femme artiste précurseur qui a réussi a marqué son temps par son intelligence, et son esprit à la fois authentique et avant-gardiste», ajoute Selma Naguib, curatrice de l’exposition. n
Rachet poursuit : «Les couleurs chantent sur la toile, et la prédilection pour les tonalités primaires posées en aplat compose une partition graphique dont on perçoit aussi les échos.» «L’œuvre de Fatna Gbouri, de l’ordre de l’intemporel, transcende les générations. C’est une femme artiste précurseur qui a réussi a marqué son temps par son intelligence, et son esprit à la fois authentique et avant-gardiste», ajoute Selma Naguib, curatrice de l’exposition. n