«Quand l’imaginaire féminin redessine le monde» était l’intitulée de la table ronde inaugurale du Festival du livre africain de Marrakech (FLAM). En effet, les récits qui ont jalonné la grande histoire ont souvent été dominés par le regard masculin. Mais face à la tourmente que le monde traverse, l’imaginaire féminin ne peut-il pas proposer une alternative viable et sécure ? Des figures de femmes incontournables s’engagent tous les jours à réécrire le monde. Mais en quoi la conscience féminine possède-t-elle un véritable pouvoir de transformation ? C’est la question à laquelle ont essayé de répondre les invités de marque de ce premier panel.
De l’intime à l’universel
Ananda Devi, écrivaine indo-mauricienne, a ouvert le bal en partageant son expérience personnelle. «Dès mon enfance, je me suis rendue à l’évidence du silence des femmes», a-t-elle déclaré, soulignant l’oppression systématique vécue par les femmes de sa communauté. Elle a évoqué ces «générations de femmes dont on n’entendait pas parler, dont on oubliait le nom et l’histoire» et a expliqué comment leur résilience et leur silence sont devenus des moteurs de son écriture. «On peut lutter à partir de ses silences ; retrouver ces voix et les faire exploser», a-t-elle ajouté, mettant en lumière la puissance de l’écrit pour libérer ces voix.
Pour Christiane Taubira, ancienne ministre de la Justice, la question du silence imposé aux femmes résonne profondément avec son propre parcours. «J’ai grandi dans une famille guyanaise monoparentale dans un environnement hostile et stigmatisant. Ma mère s’est battue», raconte-t-elle. En dehors de sa propre mère, Taubira évoque les autres femmes autour d’elle, qui ont «brisé le silence». «Les femmes avaient mille façons de briser le silence», affirme-t-elle. Très jeune, la littérature s’est imposée à elle comme plage de liberté inespérée. Elle a cité les auteurs et militants qui ont nourri son engagement : de Simone de Beauvoir à Angela Davis, en passant par les «Black Panthers». Mais elle a également été nourrie à la littérature de résistance et de rébellion, forgeant son engagement pour la justice.
Najat Vallaud-Belkacem, ancienne ministre et militante pour l'égalité, a également apporté sa vision de l'engagement féminin. Elle raconte : «La vie a plus d’imagination que toi», une phrase que sa mère lui répétait souvent pour la rassurer. «C’est dans l’expérience et le récit de vie de nos mères, de leur manque d’indépendance, que l’on tire cette rage de faire justice», a-t-elle ajouté. Elle a souligné que la grande histoire a toujours été écrite par des hommes, dictant les normes et les récits. «Il faut du temps pour que les récits féminins s’imposent et forment une nouvelle conscience», a-t-elle insisté.
Pour Christiane Taubira, ancienne ministre de la Justice, la question du silence imposé aux femmes résonne profondément avec son propre parcours. «J’ai grandi dans une famille guyanaise monoparentale dans un environnement hostile et stigmatisant. Ma mère s’est battue», raconte-t-elle. En dehors de sa propre mère, Taubira évoque les autres femmes autour d’elle, qui ont «brisé le silence». «Les femmes avaient mille façons de briser le silence», affirme-t-elle. Très jeune, la littérature s’est imposée à elle comme plage de liberté inespérée. Elle a cité les auteurs et militants qui ont nourri son engagement : de Simone de Beauvoir à Angela Davis, en passant par les «Black Panthers». Mais elle a également été nourrie à la littérature de résistance et de rébellion, forgeant son engagement pour la justice.
Najat Vallaud-Belkacem, ancienne ministre et militante pour l'égalité, a également apporté sa vision de l'engagement féminin. Elle raconte : «La vie a plus d’imagination que toi», une phrase que sa mère lui répétait souvent pour la rassurer. «C’est dans l’expérience et le récit de vie de nos mères, de leur manque d’indépendance, que l’on tire cette rage de faire justice», a-t-elle ajouté. Elle a souligné que la grande histoire a toujours été écrite par des hommes, dictant les normes et les récits. «Il faut du temps pour que les récits féminins s’imposent et forment une nouvelle conscience», a-t-elle insisté.
Prendre le pouvoir
Pour Ananda Devi, les femmes ont un pouvoir immense de transformation, non seulement à travers leurs actions concrètes, mais aussi grâce à leur parole et à leur écriture. L’écrivaine qui note que «les pauvres sont de plus en plus broyés et les forts entrent dans une immoralité totale où rien ne compte», estime que la parole des femmes est, aujourd’hui, essentielle pour changer la face du monde, car elle est porteuse de résistance et de changement.
Najat Vallaud-Belkacem a souligné que, même quand les femmes accèdent, parfois, à des positions de pouvoir, «on a l’impression qu’elles sont admises dans le cercle, mais elles ne le sont jamais réellement», a-t-elle affirmé. Lorsqu’elles prennent des décisions, elles sont souvent critiquées et «mises à nue» en tant que femmes, un traitement qu’un homme politique ne subirait pas. Ce double standard, où les décisions d’une femme sont remises en question à cause de son genre, souligne la nécessité de repenser la place des femmes dans les sphères de pouvoir, mais surtout de continuer à prendre la parole.
Dans la sphère politique, les femmes ont cela de précieux qu’elles abordent le monde de façon plus sensible. Ali Benmakhlouf, philosophe et enseignant, a cité l'exemple de Simone Veil, qui a quitté son rôle d’enseignante agrégée de philo pour travailler à l’usine et vivre la précarité des ouvrières. «Il faut être au plus proche des démunis pour les défendre», a-t-il affirmé, soulignant l’importance de comprendre les réalités sociales pour porter des réformes concrètes. En cela, les femmes sont, selon lui, plus aptes à se rapprocher des plus vulnérables.
Pour Christiane Taubira, «Il faut prendre le pouvoir !» L’ancienne ministre n’a pas le moindre doute sur le pouvoir des femmes de transformer le monde. Elle insiste également sur l’importance de l’éducation à la beauté, mais pas seulement à l’école et dans des programmes scolaires : une beauté qui réside dans l'écriture, dans l’art de transformer les gens. «La littérature ne change pas le monde, mais elle change les gens», a-t-elle ajouté, encourageant les écrivains et écrivaines à poursuivre leurs engagements à travers les mots.
Najat Vallaud-Belkacem a souligné que, même quand les femmes accèdent, parfois, à des positions de pouvoir, «on a l’impression qu’elles sont admises dans le cercle, mais elles ne le sont jamais réellement», a-t-elle affirmé. Lorsqu’elles prennent des décisions, elles sont souvent critiquées et «mises à nue» en tant que femmes, un traitement qu’un homme politique ne subirait pas. Ce double standard, où les décisions d’une femme sont remises en question à cause de son genre, souligne la nécessité de repenser la place des femmes dans les sphères de pouvoir, mais surtout de continuer à prendre la parole.
Dans la sphère politique, les femmes ont cela de précieux qu’elles abordent le monde de façon plus sensible. Ali Benmakhlouf, philosophe et enseignant, a cité l'exemple de Simone Veil, qui a quitté son rôle d’enseignante agrégée de philo pour travailler à l’usine et vivre la précarité des ouvrières. «Il faut être au plus proche des démunis pour les défendre», a-t-il affirmé, soulignant l’importance de comprendre les réalités sociales pour porter des réformes concrètes. En cela, les femmes sont, selon lui, plus aptes à se rapprocher des plus vulnérables.
Pour Christiane Taubira, «Il faut prendre le pouvoir !» L’ancienne ministre n’a pas le moindre doute sur le pouvoir des femmes de transformer le monde. Elle insiste également sur l’importance de l’éducation à la beauté, mais pas seulement à l’école et dans des programmes scolaires : une beauté qui réside dans l'écriture, dans l’art de transformer les gens. «La littérature ne change pas le monde, mais elle change les gens», a-t-elle ajouté, encourageant les écrivains et écrivaines à poursuivre leurs engagements à travers les mots.