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Festival international de théâtre de Casablanca : un focus sur la Tunisie pour sa 18e édition

Du 14 au 24 mai 2025, Casablanca sera le théâtre d'une rencontre inédite entre création maghrébine et internationale à l’occasion de la 18e édition du Festival international de théâtre. Cet événement phare célèbre les 20 ans de la Fondation des arts vivants et met à l’honneur la Tunisie, tout en rendant hommage à trois grandes figures du théâtre maghrébin. Une programmation riche en spectacles, conférences et master class offrira une expérience artistique incontournable.

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Du 14 au 24 mai 2025, Casablanca accueillera la 18e édition du Festival international de théâtre, une manifestation désormais incontournable sur la scène artistique marocaine. Organisé par la Fondation des arts vivants, cet événement prend cette année une dimension particulière, puisqu’il coïncide avec le vingtième anniversaire de cette institution engagée dans la promotion de l'art théâtral et les arts de la scène au Maroc depuis 2004.



À travers une programmation foisonnante, ouverte sur le monde et ancrée dans les réalités culturelles du Maghreb, le Festival s’apprête à faire vibrer la ville pendant dix jours d’intense activité artistique.

Une programmation ambitieuse et éclectique

Douze spectacles nationaux et internationaux, soigneusement choisis par le comité artistique, seront présentés dans quatre lieux emblématiques de la capitale économique : le Studio des arts vivants, le Théâtre Mohammed VI, le Complexe culturel d’Anfa et le Théâtre Mohamed Zefzaf. Certains de ces spectacles ont déjà marqué les esprits lors du Festival d’Avignon ou des Journées théâtrales de Carthage, preuve d’une exigence artistique assumée et d’une volonté de mettre en lumière les œuvres les plus audacieuses de la scène contemporaine.

La Tunisie à l’honneur

Pour cette édition 2025, la Tunisie est mise à l’honneur. Le choix de ce pays comme invité reflète un hommage appuyé à la vitalité de son théâtre, à son audace formelle, à sa poésie engagée et à son dialogue constant avec les transformations sociales. Ce focus prend tout son sens dans un contexte maghrébin où la mémoire, la transmission et la création sont au cœur des enjeux artistiques. Des artistes tunisiens seront présents sur scène, mais aussi dans les conférences et les échanges professionnels, renforçant ainsi les ponts culturels entre les deux rives du Maghreb.

Une ouverture empreinte de spiritualité

La pièce d’ouverture, «Danse Céleste», une création tunisienne raffinée, donnera le ton de cette édition tournée vers la pluralité des formes, des langues et des récits.

Cette œuvre met en scène Hela, une femme profondément attachée à la notion de famille, au point de s’y emprisonner. Convaincue du pouvoir du sacrifice, elle s’interroge sur l’amour absolu entre l’humain et le céleste. Sa rencontre avec un écrivain atteint d’un cancer, qu’elle découvre à travers la lecture, bouleverse sa perception. De cette relation naît un apprentissage de la poésie et de la beauté par l’art du cinéma, dans une dynamique proche de celle liant Jalel Eddine Rumi à Shams Eddine Tabrizi. Dans cette quête spirituelle, la douleur devient le point d’origine d’une nouvelle naissance.

Hommage à trois figures maghrébines du théâtre

L’édition rendra également hommage à trois figures majeures du théâtre maghrébin dont les parcours illustrent la richesse et la diversité des expressions scéniques dans la région. Mouna Noureddine, immense actrice tunisienne, véritable icône de la scène arabe, sera célébrée pour l’ensemble de sa carrière marquée par les grandes mutations du théâtre du Sud. Elhachmi Benamar, acteur et pédagogue marocain, sera salué pour son rôle central dans le développement du théâtre universitaire au Maroc. Souad Khouyi, comédienne marocaine à la sensibilité rare, sera également honorée pour sa contribution précieuse à de nombreuses créations théâtrales au fil des décennies.

Réflexion et transmission au cœur du Festival

Le Festival ne se limite pas aux représentations. Il propose un espace de réflexion à travers deux grandes conférences réunissant metteurs en scène, dramaturges, comédiens, poètes et chercheurs. La première, intitulée «Regards croisés sur le théâtre maghrébin», invitera les participants à interroger les enjeux esthétiques, sociaux et politiques du théâtre d’aujourd’hui, dans une perspective comparative entre le Maroc et la Tunisie.

La seconde conférence, «Théâtre engagé et poésie palestinienne : voix de résistance et d’humanité», explorera la manière dont l’art peut devenir un vecteur de mémoire, de lutte et de transmission, en mettant en lumière les résonances entre théâtre et poésie dans les contextes de conflit et d’exil, notamment à travers le prisme palestinien.

Parallèlement, trois master class professionnalisantes sont proposées aux jeunes passionnés de théâtre. Animées par des artistes marocains et étrangers confirmés, ces sessions porteront sur le jeu d’acteur, la mise en scène et l’écriture dramatique contemporaine. Elles visent à favoriser l’émergence d’une nouvelle génération d’artistes, à créer un dialogue intergénérationnel, et à transmettre les outils d’un théâtre vivant, critique et créatif.

Le programme détaillé se déploiera sur plusieurs journées : le jeudi 15 mai à 17 h, le Théâtre Mohammed VI accueillera un Atelier de jeu d’acteur animé par Ramzi Azaiez ; le samedi 17 mai à la même heure et au même lieu, Ayoub Abou Ennasr dirigera un Atelier d’expression corporelle ; enfin, le jeudi 22 mai à 17 h, le Complexe culturel d’Anfa prêtera sa scène à Julie Ménard pour un Atelier d’art dramatique.

Ainsi, du 14 au 24 mai, Casablanca se transformera en une scène ouverte où la parole, le geste et la mémoire s’entrelaceront pour offrir aux spectateurs un moment rare d’émotion, de découverte et de partage.

Les temps forts de la programmation théâtrale

• Mercredi 14 mai – 20 h 30 au Studio des arts vivants.

«Danse céleste» : Texte et mise en scène : Taher Issa Ben Larbi.

Une création poétique et spirituelle qui explore l’élévation de l’âme à travers une écriture sensible et une mise en scène aérienne.

• Jeudi 15 mai – 20 h 30 au Théâtre Mohammed VI

«Fawda» : Mise en scène de Mariam Zaimi.

Entre chaos intérieur et désordre social, cette pièce questionne l’ambition, le pouvoir et les responsabilités individuelles à travers une réflexion existentielle.

• Vendredi 16 mai – 20 h 30 au Complexe culturel Anfa

«Les Raisins de la Colère» : Adaptation et mise en scène : Xavier Simonin.

Un classique de Steinbeck revisité, où crise écologique et migrations forcées résonnent avec notre époque dans un cri d’humanité puissant.

• Samedi 17 mai – 11 h au Complexe culturel Anfa.

«Rizla Aljaduiya» : Un récit d’aventures engagé sur la protection de la faune, l’équilibre naturel et les valeurs humaines, à travers une mission imprévue au cœur de la forêt africaine.

• Samedi 17 mai – 20 h 30 au Théâtre Mohammed VI

«Toxic Paradise» : Scénographie et mise en scène : Sadak Trabelsi.

Une plongée intime dans les souvenirs d’enfance, révélant les illusions d’un paradis urbain devenu symbole de mort et de désespoir.

• Lundi 19 mai – 20 h 30 au Complexe culturel Anfa

«Adnass» : Texte et mise en scène de Ahmad Amine Sahel.

Le combat silencieux d’une femme face à la stérilité, dans une société patriarcale, mis en scène avec délicatesse et force.

• Mardi 20 mai – 20 h 30 au Théâtre Mohammed VI

«La Double Inconstance» : Une adaptation audacieuse de Marivaux, où l’amour est manipulé par le pouvoir sous couvert de raffinement, révélant l’élégance d’un crime passionnel.

• Mercredi 21 mai – 10 h 30 et 14 h 30 au Complexe culturel Anfa.

«La Poupée de Mr K» : Mise en scène de LéZaâr Cie, texte de Thomas Gunzig

Une réinvention tendre de la rencontre entre Kafka et une petite fille, autour de lettres imaginaires d’une poupée voyageuse.

• Mercredi 21 mai – 20 h 30 au Complexe Zafzaf

«Arrivée par Avion» : Texte de Nadia Benzakour et mise en scène de Amine Boudrika

Nawal, entre deux mondes, partage son vécu de femme marocaine en France, entre danse, chant et mémoire intime.

• Jeudi 22 mai – 20 h 30 au Complexe Zafzaf

«7ayha» : écrite et réalisée par Ashiq Abdel Fattah.

Une satire sociale puisant dans la halqa marocaine, pour interroger avec humour et profondeur les contradictions de la société contemporaine.

• Vendredi 23 mai – 20 h 30 au Complexe Zafzaf

«Dans ta peau» : Texte et mise en scène de Julie Ménard.

Un voyage rock et introspectif porté par la musique et la métamorphose artistique d’une femme à la recherche de sa propre identité.

• Samedi 24 mai – 20 h 30 au Studio des arts vivants

«A7 o Berdat» : Mise en scène de Mahmoud Echahdi.

Tragi-comédie sur les secrets enfouis du couple et les cicatrices de l’enfance, révélant les failles et les tabous des relations humaines.
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