François Ozon aborde d'abord la question de la transmission et sa manière de faire son cinéma. Selon lui, à un certain moment de sa carrière, un cinéaste doit se tourner vers l’autre et partager ses connaissances. «Quand des réalisateurs venaient nous parler de leur travail, de la manière dont ils collaboraient avec les acteurs et les techniciens, cela m’a toujours semblé essentiel», a-t-il expliqué. Il souligne que, même s’il n’existe pas de règles absolues en matière de cinéma, chaque expérience est une occasion d’apprentissage pour les jeunes réalisateurs. Fort de ses vingt films réalisés, Ozon considère qu’il est important de donner aux autres des clés qui leur permettront d’évoluer.
Pour ce grand cinéaste français, le FIFM est également une opportunité pour mettre en avant le cinéma africain, souvent sous-représenté dans d’autres événements cinématographiques internationaux. «Le but du Festival est de découvrir une filmographie africaine, nord-africaine en particulier, qui n’est pas suffisamment mise en valeur dans d’autres festivals», a-t-il déclaré. Le réalisateur a par ailleurs souligné l’importance de l’expérience cinématographique en salle, qu’il considère comme irremplaçable. «Au cinéma, il y a une cérémonie autour de la séance : on se déplace, on paye sa place, on va dîner... C’est tout un rituel», a-t-il souligné, comparant cette expérience à celle offerte par les plateformes où la consommation est plus dispersée et moins immersive.
Au-delà de son engagement pour la transmission et la valorisation du cinéma, François Ozon a aussi évoqué l’importance du choix des genres dans son travail. En parlant de la comédie, il a expliqué comment celle-ci lui permet de prendre du recul face aux réalités dramatiques du monde. «La comédie est un moyen de prendre de la distance avec ce que l’on vit», a-t-il expliqué. Il a également évoqué la difficulté de ce genre, soulignant qu’il exige un sens du rythme particulièrement affûté.
Ce qui m’intéressait dans «Quand vient l’automne», c’est de parler des femmes âgées invisibilisées. Je trouve que dans le cinéma français et dans la société, en général, il faut tout le temps que les femmes soient jeunes, belles, sexy. J’ai envie de montrer qu’une femme de 70 ou 80 ans peut aussi être belle, avoir une vie intime, une sexualité. J’ai voulu montrer toutes ces choses que la société préfère cacher et donc m’intéresser à ces personnages. C’était important pour moi et ça a été une très belle expérience. Le film a été un énorme succès. En France, on a fait quasiment 700.000 spectateurs sur un film qui n’était pas évident sur deux vieilles dames qui vont cueillir des champignons. Donc, j’en étais très heureux, mais ça prouve que les gens ont envie de voir des histoires différentes et voir des personnages qu’on n’a pas l’habitude de voir au cinéma.
Hélène Vincent et Josiane Balasko ont été particulièrement saluées pour leurs performances dans le film. Comment avez-vous travaillé avec elles pour capturer cette intensité émotionnelle ?
Ce sont de grandes actrices. J’avais déjà travaillé avec elles. Elles avaient de petits rôles dans «Grâce à Dieu», elles jouaient des rôles de mères. J’avais envie de leur offrir des rôles principaux, qu’elles portent vraiment leur film sur leurs épaules. Et puis, j’avais envie de montrer ces femmes âgées invisibilisées qui continuent à vivre. Ce qui m’intéressait aussi c’était le thème des grands-parents. Qu’est-ce qu’être grand-mère ? Quelle place a-t-on par rapport à un petit-fils ? Quelle place par rapport à sa fille ? Voilà toutes ces relations complexes qui sont rarement traitées au cinéma.
Vos films sont souvent marqués par une ambiguïté qui invite les spectateurs à réfléchir. Quelle importance accordez-vous à cette approche dans votre travail ?
En tant que spectateur, j’aime quand on ne m’impose pas les choses. Je n’ai pas envie qu’on me fasse la leçon. Je n’aime pas les films de propagande où on me dit ce que je dois penser, ce qui est bien et ce qui est mal. J’aime quand les choses sont complexes et quand le temps de la séance est un temps d’interrogation, de questionnements, de remise en question. Donc, j’essaie de faire cela aussi dans mes films, de montrer la complexité des choses, de montrer qu’un personnage n’est pas noir ou blanc, mais complexe. Il y a des zones grises où un personnage peut être monstrueux et en même temps très attachant. Je pense que le cinéma et l’art ont cette obligation de poser des questions et laisser la place au spectateur de faire sa propre opinion.
Avez-vous eu l’occasion de découvrir des films marocains ou des cinéastes locaux ?
Très peu. Je connais certains films de réalisateurs marocains qui sont sortis en France ou qui ont la double nationalité.
Pour ce grand cinéaste français, le FIFM est également une opportunité pour mettre en avant le cinéma africain, souvent sous-représenté dans d’autres événements cinématographiques internationaux. «Le but du Festival est de découvrir une filmographie africaine, nord-africaine en particulier, qui n’est pas suffisamment mise en valeur dans d’autres festivals», a-t-il déclaré. Le réalisateur a par ailleurs souligné l’importance de l’expérience cinématographique en salle, qu’il considère comme irremplaçable. «Au cinéma, il y a une cérémonie autour de la séance : on se déplace, on paye sa place, on va dîner... C’est tout un rituel», a-t-il souligné, comparant cette expérience à celle offerte par les plateformes où la consommation est plus dispersée et moins immersive.
Au-delà de son engagement pour la transmission et la valorisation du cinéma, François Ozon a aussi évoqué l’importance du choix des genres dans son travail. En parlant de la comédie, il a expliqué comment celle-ci lui permet de prendre du recul face aux réalités dramatiques du monde. «La comédie est un moyen de prendre de la distance avec ce que l’on vit», a-t-il expliqué. Il a également évoqué la difficulté de ce genre, soulignant qu’il exige un sens du rythme particulièrement affûté.
François Ozon : Le cinéma a l’obligation de laisser la place au spectateur pour se faire sa propre opinion
Dans votre dernier film «Quand vient l’automne», vous explorez des dynamiques familiales complexes. Qu’est-ce qui vous a attiré dans cette thématique, et comment avez-vous construit cette atmosphère particulière ?Ce qui m’intéressait dans «Quand vient l’automne», c’est de parler des femmes âgées invisibilisées. Je trouve que dans le cinéma français et dans la société, en général, il faut tout le temps que les femmes soient jeunes, belles, sexy. J’ai envie de montrer qu’une femme de 70 ou 80 ans peut aussi être belle, avoir une vie intime, une sexualité. J’ai voulu montrer toutes ces choses que la société préfère cacher et donc m’intéresser à ces personnages. C’était important pour moi et ça a été une très belle expérience. Le film a été un énorme succès. En France, on a fait quasiment 700.000 spectateurs sur un film qui n’était pas évident sur deux vieilles dames qui vont cueillir des champignons. Donc, j’en étais très heureux, mais ça prouve que les gens ont envie de voir des histoires différentes et voir des personnages qu’on n’a pas l’habitude de voir au cinéma.
Hélène Vincent et Josiane Balasko ont été particulièrement saluées pour leurs performances dans le film. Comment avez-vous travaillé avec elles pour capturer cette intensité émotionnelle ?
Ce sont de grandes actrices. J’avais déjà travaillé avec elles. Elles avaient de petits rôles dans «Grâce à Dieu», elles jouaient des rôles de mères. J’avais envie de leur offrir des rôles principaux, qu’elles portent vraiment leur film sur leurs épaules. Et puis, j’avais envie de montrer ces femmes âgées invisibilisées qui continuent à vivre. Ce qui m’intéressait aussi c’était le thème des grands-parents. Qu’est-ce qu’être grand-mère ? Quelle place a-t-on par rapport à un petit-fils ? Quelle place par rapport à sa fille ? Voilà toutes ces relations complexes qui sont rarement traitées au cinéma.
Vos films sont souvent marqués par une ambiguïté qui invite les spectateurs à réfléchir. Quelle importance accordez-vous à cette approche dans votre travail ?
En tant que spectateur, j’aime quand on ne m’impose pas les choses. Je n’ai pas envie qu’on me fasse la leçon. Je n’aime pas les films de propagande où on me dit ce que je dois penser, ce qui est bien et ce qui est mal. J’aime quand les choses sont complexes et quand le temps de la séance est un temps d’interrogation, de questionnements, de remise en question. Donc, j’essaie de faire cela aussi dans mes films, de montrer la complexité des choses, de montrer qu’un personnage n’est pas noir ou blanc, mais complexe. Il y a des zones grises où un personnage peut être monstrueux et en même temps très attachant. Je pense que le cinéma et l’art ont cette obligation de poser des questions et laisser la place au spectateur de faire sa propre opinion.
Avez-vous eu l’occasion de découvrir des films marocains ou des cinéastes locaux ?
Très peu. Je connais certains films de réalisateurs marocains qui sont sortis en France ou qui ont la double nationalité.