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FIFM 2024: « Happy Holidays », du palestinien Scandar Copti sacré étoile d'or

Le 21ᵉ Festival international du film de Marrakech 2024 a couronné «Happy Holidays» de l'Étoile d'Or, un film profondément humain qui plonge dans les contradictions sociales et culturelles des Palestiniens qui vivent en Israël. Porté par une mise en scène naturaliste de Scandar Copti et des performances saisissantes, ce drame intime explore la liberté personnelle et collective à travers les vies entrelacées de ses personnages.

Le 21ᵉ Festival internationaux du film de Marrakech (FIFM) 2024 a révélé un palmarès d'une grande intensité, mettant en lumière des œuvres qui interrogent notre époque tout en célébrant la résilience humaine et les luttes universelles. Cette édition s'est démarquée par des récits puissants, oscillant entre douleur, espoir et aspirations à un avenir meilleur. Et c’est «Happy Holidays» du réalisateur palestinien Scandar Copti qui a séduit à l’unanimité le jury de cette édition pour lui octroyer l’Étoile d’Or. «Ce film est une superbe fresque qui, à travers un regard profondément humaniste, déploie une magnifique mosaïque de vies entrelacées», a déclaré le président du jury, Luca Guadagnino. Ce deuxième long métrage de Copti a été doublement primé grâce à la distinction de Manar Shehab et Wafaa Aoun pour la Meilleure interprétation féminine.



Ce film espère répondre à plusieurs interrogations qui se posent actuellement dans un monde où l’immoralité règne et les femmes sont ligotées par les traditions, les normes culturelles et sociales. Dans «Happy Holidays», Scandar Copti poursuit son style naturaliste de single drama, proche de la docu-fiction. Le jeune réalisateur suit le mouvement du cinéma néoréaliste et privilégie avant tout les réactions authentiques de ses personnages. Pour cela, il choisit des «non-acteurs» ou des acteurs non professionnels, qu'il immerge dans l’état émotionnel d’un scénario minimaliste afin de capturer leurs réactions naturelles. Dans son deuxième long métrage, il a fait appel à certains «acteurs non professionnels» qui partagent la même profession que leurs personnages, ce qui permet d'apporter une dimension plus vraie et vivante à leurs interprétations. Sans répétitions, avec des ateliers de travail sur l’improvisation et une communication discrète avec les cameramen, Scandar donne à ses films un réalisme brut. Il filme selon la chronologie des événements et insuffle une authenticité vibrante à ses personnages, à leurs interactions en permettant aux scènes de se déployer à travers de longs dialogues qui se distinguent par leur intensité. Non seulement chaque acteur brille par son jeu captivant, mais les personnages sont également contraints d'endosser des rôles imposés par la société. Les récits de Copti transcendent les frontières culturelles explorent des sujets difficiles comme l'injustice, la discrimination et les luttes identitaires.

Manal Shehab qui joue dans «Happy Holidays» a atterri dans le film grâce à une publication sur les réseaux sociaux. Après des ateliers d’improvisation, elle s’est retrouvée dans la peau de Fifi.

«Ma réalité en tant que femme vivant dans une société arabe et la même que Fifi. Nous nous recoupons sur de nombreux points et avons beaucoup de choses en commun, car je suis en résonance avec ce qu'elle ressent et ce qu'elle traverse. Scandar nous a fait vivre cette expérience et a travaillé avec nous à travers cela avec beaucoup d'amour pour le cinéma. Et c'est ce qui m'a fait tomber amoureuse de ce secteur», a-t-elle déclaré au FIFM 2024. Pour sa part, Toufic Danial, autre protagoniste dans «Happy Holidays» et développeur de logiciels, affirme : «Je sais que c'est un film, mais nous faisons face aux choses de notre vie réelle. Je me posais toujours la question “Qu’est ce que je ferais si j’étais réellement dans cette situation ?” Cela me donne l'impression d'être réaliste et authentique dans tout le film». Selon Toufic Danial, on découvre comment on vit vraiment lorsqu’on est confronté à des situations difficiles et on agit en fonction de notre éducation, même si ce n'est pas nécessairement la bonne réaction à adopter.

«Happy Holidays» est autour de quatre histoires différentes, mais liées entre elles. Elles concernent la liberté personnelle et sociale.

L'angle que ce film apporte est novateur parce qu’il met la lumière sur la situation que vivent les Palestiniens en Israël.

«Le message du film est que la liberté est interconnectée et entrelacée. Personne n'est vraiment libre à moins que nous ne soyons tous libres», précise Manal Shehab. À travers «Happy Holidays», Scandar Copti plonge le spectateur au cœur des contradictions de la société palestinienne de 1948. À travers le prisme d’une famille bourgeoise de Haiffa, il explore les tensions entre émancipation et conservatisme, en mettant en lumière des figures féminines complexes et tiraillées.

Palmarès du FIFM 2024

Le film «Happy Holidays» du réalisateur palestinien Scandar Copti a décroché l'Étoile d'Or lors de la 21ᵉ édition du Festival international du film de Marrakech (FIFM). Ce long métrage a également été doublement primé grâce à l'attribution du Prix de la meilleure interprétation féminine aux actrices Manar Shehab et Wafaa Aoun.

Selon les membres du jury, les deux actrices ont révélé de manière stupéfiante toute la complexité d’un rapport révélant la vie intime de leur personnage avec une profonde simplicité. «Deux interprétations débordantes d’ardeur de cœur et d’âme».

Pour la Peilleure performance masculine, le jury du FIFM 2024 a primé le talent de l'acteur ukrainien Roman Lutskyi pour son rôle dans «Under the Volcano». Selon les membres du jury, Roman a montré comment on peut être fort dans les moments de vulnérabilité et courageux même lorsqu’on est rongé par la peur. «C’était un homme perdu qui devait montrer la voie».

«Under the Volcano» de Damian Kocur a aussi remporté le Prix de la mise en scène.

Enfin, le Prix du jury a été décerné à deux œuvres : «La Quinta» de la réalisatrice argentine Silvina Schnicer et «The Village next to paradise» du cinéaste soudanais Mo Harawe.
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