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«Journal intime» de Cherif Tribak : un regard subtil sur les libertés individuelles au Festival national du film

Le Festival national du film, qui se poursuit jusqu'au 26 octobre, offre une vitrine captivante sur le cinéma marocain, mettant en lumière des œuvres variées et engagées. Parmi les films en compétition, «Journal intime» de Mohamed Chrif Tribak s'impose comme une réflexion poignante sur les libertés individuelles et les dilemmes émotionnels.

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Le Festival national du film, qui se poursuit jusqu'au 26 octobre, continue de mettre à l'honneur des œuvres cinématographiques riches et diversifiées. Parmi les films projetés dans le cadre de la compétition officielle, «Journal intime» de Mohamed Chrif Tribak a attiré une attention particulière. Ce long métrage explore les thèmes des libertés individuelles et des dilemmes intimes de manière subtile et poignante.

Le critique de cinéma Abdelkarim Ouakrim a salué le retour de Mohamed Chrif Tribak avec ce nouveau film, doté de sa capacité à créer une atmosphère immersive dans des espaces confinés et à travailler avec des budgets modestes sans que cela affecte la qualité artistique de l’œuvre. Ouakrim attire l’attention sur le style Tribak qui consiste à mettre l’accent sur les personnages et les dialogues plutôt que sur des décors élaborés ou des costumes originaux.



«L'action de “Journal intime” se déroule dans les années 1980, bien que la période exacte ne soit pas précisée définie. Les indices temporels se devinent à travers quelques éléments de décor, comme un téléphone fixe ou des coiffures d'époque», indique Ouakrim. Ce choix subtil permet au réalisateur de concentrer l'attention sur les interactions entre les personnages plutôt que sur le contexte historique ou social.

Pour le critique de cinéma marocain, «le film aborde la question des libertés individuelles de manière indirecte, à travers les événements d'une journée qui commence sous le soleil et se termine de manière tragique avec la tombée de la nuit. Ahmed et Houda, inexpérimentés sur le plan sentimental, se retrouvent dans un appartement prêté par un ami, où se déroulent l'essentiel des scènes. Là, ils découvrent à quel point il est difficile de profiter d'un moment intime, même une fois la porte fermée. Le poids de la société et la peur s'ancrent dans leur inconscient et les empêchent de vivre pleinement cet instant tant attendu».



Tribak emploie des références subtiles aux libertés individuelles, qui résonnent particulièrement à une époque où les débats entre conservateurs et modernistes sont vifs au Maroc. «La mention d'une pétition signée par les voisins contre le propriétaire de l'appartement souligne l'ingérence de la société dans les vies privées, parfois plus pesante que celle des autorités», affirme Ouakrim.

Le jeu des acteurs a également été salué par les critiques et public en particulier celui d'Anissa Laânaya. «Malgré son âge supérieur à celui du personnage qu'elle incarne, Anissa a interprété le rôle avec justesse», souligne Ouakrim dans sa critique.

En effet, l’actrice, qui a déjà remporté le Prix de l’interprétation pour son rôle dans «Journal intime», à la vingt-neuvième édition du Festival du cinéma méditerranéen de Tétouan, incarne le personnage de Houda avec finesse et authenticité. Elle se glisse avec aisance dans la peau de la jeune fille, exprimant à merveille ses émotions à travers des sourires, des mimiques et son attitude envers son amoureux.

Cette œuvre de Tribak, à la fois intime et engagée, illustre avec sensibilité la complexité des relations amoureuses dans un contexte social parfois pesant.
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