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La grandeur de Naïma Lamcharki honorée au FIFM

À travers des discours empreints de respect, d’amour et de gratitude, le 21ᵉ Festival international du film de Marrakech a rappelé l’empreinte indélébile laissée par feue Naïma Lamcharki, tant dans l'univers du cinéma que dans les cœurs de ceux qui l'ont connue.

Le 3 décembre, au Festival international du film de Marrakech, un hommage vibrant a été rendu à la mémoire de feue Naïma Lamcharki, une grande dame du cinéma marocain, disparue le 5 octobre 2024. Mais au-delà de la tristesse de son absence, c’est un message d’amour, de gratitude et de respect qui a résonné dans les discours de ses amis et proches au Palais des congrès. «Nous t’aimons», ont répété plusieurs d’entre eux, non pas comme un adieu, mais comme un acte de mémoire vivant. Car, bien que Naïma Lamcharki ne soit plus physiquement parmi nous, elle demeure présente à travers les souvenirs, les valeurs qu’elle a transmises, et l'empreinte qu'elle a laissée dans l'univers du cinéma marocain et dans les cœurs de ses proches.

Un hommage vibrant et une présence inaltérée

Tout au long de la soirée, les paroles prononcées par ses collègues, amis et proches ont transcendé la simple évocation d’un être disparu. En parlant d'elle, ces voix s’adressaient à Naïma comme si elle était encore là, dans la salle, écoutant attentivement, prête à répondre avec cette sagesse et cette bienveillance qui la caractérisaient. Le réalisateur Mohamed Mouftakir, en évoquant leur complicité sur le tournage de «L'automne des pommiers», n’a pas parlé d’un passé révolu, mais d’une relation qui perdure dans le temps. «Naïma, tu sais à quel point j’ai apprécié ta générosité, ton esprit de solidarité», a-t-il dit, comme s’il lui parlait directement, conscient qu’elle le comprendrait toujours. Ému, il se souvient de la capacité de cette grande actrice à comprendre l’histoire dans son ensemble, plutôt que de se concentrer uniquement sur son personnage. Pour lui, «l’automne des pommiers» restera à jamais le symbole de leur collaboration, d'une rencontre entre l’artiste et le réalisateur qui a transcendé le cadre professionnel pour se transformer en une amitié profonde. Mouftakir a également salué l’engagement de Naïma lorsqu’elle a décidé de renoncer à son salaire pour soutenir le film, un geste de solidarité et de dévouement qui en dit long sur sa grandeur d'âme.

De même, le réalisateur Abderrahman Tazi qui a collaboré avec feue Lamcharki sur plusieurs projets n’a pas seulement rendu hommage à son rôle d'actrice, mais à la manière dont elle a façonné l’âme de ses collègues. «Nous étions proches, et tu avais ce pouvoir de faire sentir à chacun qu’il était important», a-t-il affirmé, comme si feue Lamcharki était toujours à ses côtés, prête à réconforter et à inspirer ceux qui avaient la chance de la connaître. «Naïma savait prendre sous son aile les jeunes actrices, leur offrant conseils et encouragements, et créant un climat de confiance propice à l’épanouissement de chacun» a-t-il confié. Tazi a rappelé non seulement ses qualités d’actrice, mais aussi ses qualités humaines qui faisaient d’elle une personne à la fois généreuse et attentive à ceux qui l'entouraient.

Ses mots sont marqués par la conviction que l’essence de Naïma Lamcharki est bien vivante, que ses gestes, ses conseils, et ses sourires continuent de guider ceux qu’elle a aimés.

Une femme d’engagement et de dévouement

L’actrice Fatima Khair, une autre grande voix du cinéma marocain, a également salué l’exceptionnelle humanité de Naïma Lamcharki. Elle se souvient de leur travail ensemble, soulignant la capacité de la grande actrice à aller au-delà de l’aspect technique pour s’impliquer profondément dans l’âme de ses personnages. Elle a parlé de sa bienveillance naturelle et de sa capacité à mettre à l’aise toute personne en sa présence, créant une atmosphère de camaraderie et d’entraide qui dépassait les simples relations professionnelles.

«L’exemple que tu incarnes, celui d’une grande dame, dans ta manière de gérer chaque étape du travail avec une humanité remarquable, une bienveillance naturelle, et une capacité à agir avec modestie, sans jamais chercher à imposer ou à dominer», s’est adressé Fatima Khair à l’âme de feue Lamcharki.

L’héritage de Naïma Lamcharki

Enfin, c’est Yasmine Khayat, la fille de Naïma Lamcharki, qui a conclu cet hommage en partageant avec émotion le lien profond que sa mère entretenait avec son entourage. Sa déclaration a résumé l'essence même de sa maman : une femme forte, aimante, et profondément humaine, qui a marqué de son empreinte indélébile ceux qui ont eu la chance de la connaître. Ce message, porteur de sagesse et de tendresse, souligne l’idée que Naïma Lamcharki, dans son essence, demeure plus présente que jamais, non pas dans une simple mémoire, mais dans un héritage vivant, ancré dans l'âme de ceux qui l'ont aimée.

Témoignage de Yasmine Khayat

«Pour bien des personnes, Naïma Lamcharki était une collègue, une amie, une confidente, côtoyée sur les planches de théâtre, sur un plateau de cinéma, ou encore lors de ses actions engagées qu'elle menait en faveur des femmes de ce pays, de ses enfants et de sa jeunesse. Naïma Lamcharki est une femme aimante et dévouée à son époux, à ses enfants et petits-enfants, à ses frères et sœurs. Dans son immense cœur, il y avait de la place pour aimer toutes les personnes qu'elle a croisées sur sa route. Ma mère était une femme proche de son public. Elle faisait partie de ce peuple qu’elle fréquentait loin des paillettes et du star-system. À toutes ces personnes, j'aimerais dire : gardez-la dans votre cœur, car l'amour ne meurt jamais.»
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