Après une mise en beauté remarquable, la Librairie Porte d’Anfa rouvre ses portes dans une ambiance de fête. Désencombrée des étalages qui surchargeaient l’espace, la Librairie offre, désormais, un lieu plus aéré et convivial, propice aux rencontres et aux échanges littéraires. Les stocks ayant été déplacés, ce nouvel agencement est annonciateur d’un nouveau départ pour cet espace emblématique.
Dans un moment empreint d’émotion, Amina Alami Mesnaoui a exprimé sa joie de voir revenir, aujourd’hui, des clients qui, enfants, venaient explorer cet espace avec curiosité, et qui, devenus adultes, retrouvent leur «librairie d’enfance» pour nourrir leur passion littéraire.
Après un discours dans lequel elle a tenu à remercier chaleureusement Wafaa Sefrioui, qui avait quitté l’aventure en 2005, ainsi que son défunt mari et son fils, les auteurs Tahar Ben Jelloun et Rachid Benzine ont pris la parole pour témoigner leur amitié à Amina et leur soutien indéfectible à la Librairie.
«Les banques, peu convaincues du potentiel d’un tel projet, ont systématiquement refusé de nous accorder un prêt pour acquérir un local, jugeant que ce n’était pas un secteur prometteur. Mais nous étions déterminées et nous avons finalement financé l’achat avec nos propres fonds», raconte Amina.
Heureusement, M. Mesnaoui leur a apporté son soutien, et les fournisseurs, séduits par leur projet et rassurés par la réputation familiale, leur ont accordé leur confiance. «Nous avons commencé modestement, avec moins d’un tiers de ce mur, enrichissant peu à peu notre offre en fonction des goûts des lecteurs et de nos propres coups de cœur», dit-elle.
Pour devenir la libraire qu’on connaît, Amina s’est formée de manière autodidacte, en s’inspirant des émissions littéraires et en explorant minutieusement les catalogues des éditeurs. Elle participait chaque année au Salon du livre de Casablanca ainsi qu’au Salon de Paris, élargissant ainsi ses horizons et ses connaissances.
Rapidement, la librairie est devenue un lieu de passage incontournable pour les lycéens du quartier et les habitants des quartiers sud se rendant au centre-ville. Grâce à des échanges passionnés et des conseils de lecture avisés, la librairie a su se faire un nom. Cependant, fidéliser une clientèle nécessitait un peu d’animation...
La libraire se souvient, particulièrement, d’une anecdote marquante qui l’a convaincue d’inviter des auteurs internationaux. Lors d’un Salon du livre à Paris, elle croise Umberto Eco. Avec audace, elle lui a proposé de venir à Casablanca, où il disposait d’un très grand lectorat. L’écrivain italien, après l’avoir observée un instant, lui demande d’un ton curieux : «Y a-t-il la mer à Casablanca ?»
Elle parvient à obtenir l’accord de son éditrice, mais au Maroc, on lui explique qu’une personnalité d’une telle envergure devrait être accueillie officiellement, en grande pompe. L’organisation trop protocolaire s’avère laborieuse. Deux ans plus tard, Umberto Eco s’éteint. Avec tristesse et colère, Amina décide de mener ses initiatives seule, sans attendre de cadre officiel.
Peu après, elle commence à organiser des rencontres littéraires chez elle, où l’espace est plus grand. Le Salon d’Amina se fait une belle réputation et on se bouscule pour y être. Aujourd’hui, elle travaille en collaboration avec plusieurs partenaires, notamment le «BookClub» du journal «Matin», avec lequel elle a organisé de très belles rencontres, ainsi que l’Artorium et l’Institut français de Casablanca.
Malgré le succès des trois éditions, entièrement autofinancées, elles n’ont reçu aucun appui matériel, hormis quelques dons à Agadir permettant de distribuer quelque 2.000 ouvrages gratuitement aux élèves. Aujourd’hui, Amina Alami se réjouit de voir le SILEJ (Salon international du livre enfant et jeunesse) voir le jour. «On ne peut pas juger un Salon sur une ou deux éditions, mais la programmation de l’an dernier était déjà très réussie. Et puisque la même commissaire est aux commandes, je suis convaincue qu’il continuera de s’améliorer», se dit Amina.
Toujours engagée pour la littérature jeunesse, Amina inaugure un débat le lundi 16 décembre à l’Institut français de Casablanca. Cet événement réunira des experts venus de France, du Maroc, de Tunisie, du Liban et d’ailleurs, dans le cadre du programme «Livres des Deux Rives». Pour le reste de l’année, il faudra se rendre à la Librairie Porte d’Anfa pour profiter de son offre riche et de son accompagnement bienveillant.
Dans un moment empreint d’émotion, Amina Alami Mesnaoui a exprimé sa joie de voir revenir, aujourd’hui, des clients qui, enfants, venaient explorer cet espace avec curiosité, et qui, devenus adultes, retrouvent leur «librairie d’enfance» pour nourrir leur passion littéraire.
Après un discours dans lequel elle a tenu à remercier chaleureusement Wafaa Sefrioui, qui avait quitté l’aventure en 2005, ainsi que son défunt mari et son fils, les auteurs Tahar Ben Jelloun et Rachid Benzine ont pris la parole pour témoigner leur amitié à Amina et leur soutien indéfectible à la Librairie.
La naissance d’une librairie
Experte-comptable de profession, Amina Alami ne voit pas que des chiffres. Elle nourrit depuis toujours une passion profonde pour la littérature. «Avec une amie et voisine, on partageait régulièrement nos lectures, on discutait livres et littérature», se rappelle-t-elle. C’est alors qu’en 2001, une idée audacieuse s’impose à elles : ouvrir une librairie. Et c’est le parcours du combattant !«Les banques, peu convaincues du potentiel d’un tel projet, ont systématiquement refusé de nous accorder un prêt pour acquérir un local, jugeant que ce n’était pas un secteur prometteur. Mais nous étions déterminées et nous avons finalement financé l’achat avec nos propres fonds», raconte Amina.
Heureusement, M. Mesnaoui leur a apporté son soutien, et les fournisseurs, séduits par leur projet et rassurés par la réputation familiale, leur ont accordé leur confiance. «Nous avons commencé modestement, avec moins d’un tiers de ce mur, enrichissant peu à peu notre offre en fonction des goûts des lecteurs et de nos propres coups de cœur», dit-elle.
Pour devenir la libraire qu’on connaît, Amina s’est formée de manière autodidacte, en s’inspirant des émissions littéraires et en explorant minutieusement les catalogues des éditeurs. Elle participait chaque année au Salon du livre de Casablanca ainsi qu’au Salon de Paris, élargissant ainsi ses horizons et ses connaissances.
Rapidement, la librairie est devenue un lieu de passage incontournable pour les lycéens du quartier et les habitants des quartiers sud se rendant au centre-ville. Grâce à des échanges passionnés et des conseils de lecture avisés, la librairie a su se faire un nom. Cependant, fidéliser une clientèle nécessitait un peu d’animation...
Le Salon d’Amina
«C’est mon beau-frère qui nous a suggéré d’organiser des rencontres littéraires, et nous avons commencé à les tenir à la librairie. Depuis, je ne saurais compter le nombre d’auteurs marocains et étrangers que nous avons accueillis», raconte Amina, avec satisfaction.La libraire se souvient, particulièrement, d’une anecdote marquante qui l’a convaincue d’inviter des auteurs internationaux. Lors d’un Salon du livre à Paris, elle croise Umberto Eco. Avec audace, elle lui a proposé de venir à Casablanca, où il disposait d’un très grand lectorat. L’écrivain italien, après l’avoir observée un instant, lui demande d’un ton curieux : «Y a-t-il la mer à Casablanca ?»
Elle parvient à obtenir l’accord de son éditrice, mais au Maroc, on lui explique qu’une personnalité d’une telle envergure devrait être accueillie officiellement, en grande pompe. L’organisation trop protocolaire s’avère laborieuse. Deux ans plus tard, Umberto Eco s’éteint. Avec tristesse et colère, Amina décide de mener ses initiatives seule, sans attendre de cadre officiel.
Peu après, elle commence à organiser des rencontres littéraires chez elle, où l’espace est plus grand. Le Salon d’Amina se fait une belle réputation et on se bouscule pour y être. Aujourd’hui, elle travaille en collaboration avec plusieurs partenaires, notamment le «BookClub» du journal «Matin», avec lequel elle a organisé de très belles rencontres, ainsi que l’Artorium et l’Institut français de Casablanca.
Pour la jeunesse
L’étage de la librairie est entièrement dédié aux enfants et à la jeunesse. Aujourd’hui, l’espace désencombré et accueillant se prête parfaitement à diverses activités. Amina Mesnaoui prévoit d’y lancer prochainement des ateliers et des rencontres autour de la littérature jeunesse, prolongeant ainsi son engagement envers ce public. Elle a, d’ailleurs, été la première à créer un Salon Jeunesse avec des écoles privées casablancaises, avant de tenter l’expérience à Agadir, soutenue par des auteurs de renom qui ont généreusement accepté de participer.Malgré le succès des trois éditions, entièrement autofinancées, elles n’ont reçu aucun appui matériel, hormis quelques dons à Agadir permettant de distribuer quelque 2.000 ouvrages gratuitement aux élèves. Aujourd’hui, Amina Alami se réjouit de voir le SILEJ (Salon international du livre enfant et jeunesse) voir le jour. «On ne peut pas juger un Salon sur une ou deux éditions, mais la programmation de l’an dernier était déjà très réussie. Et puisque la même commissaire est aux commandes, je suis convaincue qu’il continuera de s’améliorer», se dit Amina.
Toujours engagée pour la littérature jeunesse, Amina inaugure un débat le lundi 16 décembre à l’Institut français de Casablanca. Cet événement réunira des experts venus de France, du Maroc, de Tunisie, du Liban et d’ailleurs, dans le cadre du programme «Livres des Deux Rives». Pour le reste de l’année, il faudra se rendre à la Librairie Porte d’Anfa pour profiter de son offre riche et de son accompagnement bienveillant.