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L’exposition «Hybrid» : Mohamed Ahnach, à la vie à la mort

Dans le sillage de son triomphe à l’émission «Dream Artist II», Mohamed Ahnach a dévoilé, mardi 5 mars, son exposition «Hybrid» à L’American Arts Center de Casablanca. À travers des œuvres singulières, Ahnach nous invite à questionner les méandres de la condition humaine.

Il est lauréat de l’émission de télé-réalité «Dream Artist», diffusée sur la chaîne «2M», pour l’année 2023. L’artiste multidisciplinaire Mohamed Ahnach a eu droit à son moment de gloire promis, lors de l’exposition organisée à l’American Arts Center de Casablanca, mardi 5 mars, en présence de l’équipe de production.

Épris de nature «morte», c’est le cas de le dire, l’artiste a donné à voir des réalisations spectaculaires exprimant sa pensée et son émoi. Se situant à mi-chemin entre le land art et des rituels ancestraux, le travail d’Ahnach recourt à des ossements d’animaux pour réaliser des compositions esthétiques, à même d’interroger les notions de vie et de mort, d’existence et de finitude.

Le temps... sa fin

À travers des compositions d’une rare justesse, Ahnach dévoile la beauté paradoxale des ossements d’animaux, matériaux évoquant à la fois la vie passée et la mort inéluctable. Dans ce monde hybride, où vie et mort se jouxtent naturellement, la finitude devient un fil conducteur, tissant des liens entre l’artiste, son public et l’univers qui les entoure. Dans son travail, il arrive que des matériaux drapent les os pour faire peau neuve. Des Photos de crâne se trouvent embellies par des couronnes de fleurs vivaces. D’autres mettent en scène un humain drapé d’un linceul, embrassant la mort à bras le corps.

«Dans l’exploration artistique contemporaine, rares sont les démarches qui parviennent à interroger avec autant de profondeur et de subtilité la fragilité et la pérennité de l’existence», exprime Amine Boushaba, commissaire de l’exposition et mentor de l’émission «Dream Artist», qui a vu émerger le talent du jeune Mohamed Ahnach. En effet, l’exposition «Hybrid» s’inscrit dans une démarche méditative sur le cycle de la vie, le passage du temps et la transformation, mettant en lumière la fragilité intrinsèque de notre condition humaine.

Un artiste philosophe

Né en 2001 à Khénifra, Mohamed Ahnach a rapidement pris conscience de la dualité entre la vie et la mort. Bercé par la nature imprenable aux pieds de l’Atlas, il fait la rencontre de ce qui vit, comme de ce qui a vécu. «C’est l’ennui qui m’accompagnait pendant que je gardais le bétail qui m’a fait remarquer les matériaux morts : ossements, bouts de bois cassés, pierres...», exprime le jeune artiste. Sa curiosité, doublée d’une angoisse existentielle grandissante, se mue en créativité substantielle. «J’ai peur de la mort, comme tout un chacun et peut-être à plus forte raison parce que je viens d’une région où l’herbe se fait rare, où les vestiges de vie jonchent le sol en permanence», explique-t-il, mettant en lumière à la fois l’effroi fondamental qui nous accompagne toute la vie et l’anxiété de l’artiste.

«Quand j’ai eu mon premier téléphone, en 2019, je me suis mis à tout photographier, puis à faire des compositions à même de personnifier, voire humaniser mes créations. C’était peut-être là une tentative de ressuscitation», confie l’artiste qui se joue du paradoxe inhérent à la condition du vivant. La mort, bien que communément perçue comme une fin, est également une source de renaissance et de renouvellement. C’est à travers cette confrontation avec sa propre mortalité que le sculpteur trouve la motivation pour créer, pour évoluer et pour donner un sens à la vie. Quoi qu’il en soit, il se peut bien que l’œuvre de Mohamed Ahnach fasse de vieux os.
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