Dans un communiqué, l’
association Maroc Cultures a tenu à rétablir les faits. «Toutes les démarches nécessaires à la production de ce spectacle en hologramme ont été conduites dans un strict respect du droit», assure les organisateurs. «Les autorisations relatives à l’exploitation de l’image, de la voix et du répertoire du chanteur égyptien ont été obtenues, en amont, auprès de l’agence officiellement habilitée à gérer ces droits. Ces engagements contractuels ont été conclus bien avant toute communication publique concernant le concert.»
Le Festival, fort de plus de vingt ans d’expérience, insiste sur son engagement indéfectible envers le respect des ayants droit et l’éthique artistique. «L’innovation technologique, qu’il s’agisse de restituer sur scène une icône à travers l’holographie, ou de repousser les frontières de la scénographie, ne saurait s’affranchir de ce cadre», précise le communiqué. Pour
Mawazine, cet hommage est une manière de saluer «une page importante de l’histoire musicale arabe, avec la considération et la légalité qu’elle exige».
La famille de Abdelhalim Hafez dénonce une utilisation illégale
Du côté de la famille de
Abdelhalim Hafez, le ton est tout autre. Mohamed Shabana, neveu du chanteur, exprime sur différents médias l’indignation de ses proches. «L’hologramme, ce n’est pas simplement diffuser des chansons, c’est incarner l’image et la personnalité de Abdelhalim», martèle-t-il. «Or, les droits sur l’image, le nom et la représentation holographique appartiennent exclusivement à la famille. Nous avons conclu un contrat en ce sens avec une nouvelle société disposant des dernières technologies, après avoir mis fin à un précédent accord avec une autre entreprise dont la qualité de rendu était inacceptable.»Selon Mohamed Shabana, la société avec laquelle le Festival aurait signé son contrat ne disposerait plus des droits nécessaires. Il affirme que le contrat précédent, qui accordait l’usage du nom, de l’image et de la voix de Abdelhalim Hafez pour trois concerts sur une durée d’un an, avait expiré en 2021. La famille, insatisfaite de la qualité des reproductions holographiques antérieures et soucieuse de préserver l’intégrité de l’œuvre de l’artiste, a depuis lors confié l’exclusivité des droits à une nouvelle entreprise, reconnue pour ses technologies de pointe qui répondent pleinement à leurs exigences de fidélité et de respect de l’image de l’artiste.
Appel à l’annulation et menace d’actions en justice
Face à cette situation, la famille de Abdelhalim Hafez lance un appel pressant au Festival Mawazine et aux autorités marocaines pour faire annuler le spectacle tel qu’il est actuellement prévu. Pour elle, il est primordial que toute représentation de Abdelhalim Hafez soit fidèle et digne, et cela passe impérativement par l’utilisation des technologies les plus performantes, actuellement détenues par la nouvelle entité. Leur appel met en lumière l’importance pour les ayants droit de contrôler la manière dont le patrimoine artistique est présenté au public, en particulier lorsque des technologies comme l’holographie sont utilisées pour faire revivre des légendes. Cette controverse souligne les défis juridiques et éthiques que posent les nouvelles technologies dans la réinterprétation des œuvres d’artistes disparus, et met en exergue l’importance du dialogue entre les organisateurs d’événements et les ayants droit.