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Mounia Ghazal raconte son parcours et ses aspirations de réalisatrice

Passionnée de cinéma depuis son enfance, la réalisatrice marocaine Mounia Ghazal forge son parcours dans l’industrie cinématographique, en passant d’assistante-réalisatrice à la création de ses propres films. Du Maroc à l’Arabie saoudite, elle repousse sans cesse les frontières de ses ambitions. Entretien.

Le Matin : Pouvez-vous nous parler de votre parcours et de ce qui vous a amenée à la réalisation ?

Mounia Ghazal :
Je ne suis pas arrivée dans ce domaine par hasard, car dès mon enfance, je savais très bien ce que je voulais être, et la seule chose que j’ai toujours aimée, c’est le cinéma. Mon début a été avec le grand Aziz Dadas, qui m’a beaucoup aidée à convaincre ma famille de me lancer dans ce domaine. Mes premiers projets en tant qu’assistante-réalisatrice et script, je les ai réalisés avec lui, et je le remercie infiniment pour son soutien. J’ai commencé au cinéma en 2017 en tant que script dans un long métrage de Aziz Dadas. Puis je me suis lancée dans le monde des séries, avec la série «Wlad El Aam» de Spectop, en tant qu’assistante-réalisatrice, avec le réalisateur Brahim Chkiri. Après, j’ai travaillé sur d’autres séries marocaines jusqu’en 2022, lorsque j’ai entamé un projet saoudien, «Al Hoboub». Ensuite, je me suis installée en Arabie saoudite avec mon mari. J’ai commencé à travailler avec la boîte de production Media Code, aux côtés du réalisateur et producteur Thamer Elsini, en tant qu’assistante-réalisatrice et productrice artistique dans l’émission «Oloum Alawalin» (saisons 4 et 5), et nous préparons actuellement la saison 6 pour le mois du Ramadan.

Quant à mon premier court métrage, «L’écho des souvenirs», il a été réalisé avec la boîte de production Devinci Prod de Abdellah Aïssaoui, qui est également le directeur de l’École professionnelle d’audiovisuel et de graphisme (EPAG), où j’ai obtenu mon diplôme en audiovisuel. Il a cru en moi dès mes premiers jours d’études à l’EPAG et m’a soutenue jusqu’au bout. Aujourd’hui, nous préparons ensemble notre premier long métrage.

Quelles sont vos influences ou inspirations dans le monde du cinéma ?

Tous les films de Christopher Nolan m’inspirent. Durant mon adolescence, le réalisateur James Wan a également marqué ma vision artistique par ses films et ses écritures d’horreur et de mystère, comme «Saw», «The Conjuring», etc.

Y a-t-il des défis particuliers que vous avez rencontrés en tant que femme dans l’industrie cinématographique ?Il y a effectivement des défis, sinon on ne ressentirait pas pleinement le plaisir de la réussite lorsque l’on réalise un de ses rêves. Par exemple, l’un des défis pour les femmes dans notre domaine, ce sont les horaires. Nous savons tous que les tournages n’ont pas d’horaires fixes et que la plupart du temps, nous terminons notre journée après minuit. Les heures de travail peuvent être très longues, parfois plus de 18 heures par jour. Cela peut être particulièrement difficile pour une femme.

Comment votre culture ou vos expériences personnelles influencent-elles votre travail ?

Chacun de nous a des origines différentes, même si nous sommes tous Marocains. Cela affecte notre vision et notre manière de nous exprimer.

Pouvez-vous nous parler de votre premier court métrage ?

«L’écho des souvenirs» est mon premier court métrage, mon «premier bébé». Au début, je cherchais un producteur, mais je n’avais pas pensé à Monsieur Aïssaoui. Un jour, je suis passée à l’EPAG juste pour le voir et il m’a demandé quels étaient mes nouveaux projets. Je lui ai parlé de «L’écho des souvenirs» et il m’a proposé de le produire avec sa boîte de production, Devinci Prod. Il a cru en moi, et nous avons entamé la préparation du projet. Nous, les jeunes, rencontrons souvent des difficultés à trouver quelqu’un qui croit en notre talent, c’est pourquoi je remercie Abdellah Aïssaoui pour cette opportunité et pour sa confiance en moi.

Quelles ont été les principales inspirations derrière ce projet ?

J’ai été inspirée par les problèmes familiaux que l’on rencontre chaque jour dans notre société. Par exemple, les familles se battent toujours pour offrir une vie décente à leurs enfants, mais rares sont celles qui traitent les problèmes psychiques de ces derniers. Parfois, elles oublient l’aspect le plus important : la sécurité. C’est ce message qui est au cœur du film.

Comment avez-vous choisi votre équipe et vos acteurs ?

L’équipe est composée d’amis de longue date avec lesquels je travaille toujours. Ce sont des techniciens très professionnels. Zineb Lâalami est une grande actrice, avant tout, et c’est pour elle que j’ai écrit le personnage. Je ne pouvais imaginer une autre actrice dans ce rôle, d’autant plus qu’elle est aussi ma meilleure amie. Badr Ellamty est un acteur talentueux et un très bon comédien. C’est avec lui que je discute de tous mes projets. Nous analysons ensemble chaque détail. Nous avons travaillé ensemble sur ce court métrage dès le premier jour. Majida Benkirane, que j’admire depuis mon enfance, est une actrice que j’adore. Pour ce film, dès le début, j’ai pensé à elle, car le personnage de la mère est difficile à incarner. Si ce rôle n’est pas bien joué, tout le film perd de sa signification.

Quels messages ou émotions espérez-vous transmettre à travers ce film ?

Un message simple : prenez soin de vos enfants et ne faites pas confiance à n’importe qui, même à vos proches. Lorsque vos enfants se plaignent de quelque chose, il est essentiel d’enquêter d’abord pour prendre la bonne décision.Avez-vous d’autres projets en cours ou des idées que vous aimeriez développer ?

Pour l’instant, je suis en train d’écrire le scénario de mon long métrage, qui sera produit par la même boîte de production, Devinci Prod, que je considère comme ma deuxième maison. Abdellah Aïssaoui croit profondément en ma vision et me donne la liberté de m’exprimer. J’aime nos discussions avant chaque travail, car c’est ce qui nous permet de créer un bon projet.

Quelles histoires ou sujets aimeriez-vous explorer dans vos futurs films ?

J’aime beaucoup traiter de sujets sociaux proches de notre culture, mais d’une manière différente, accessible à toutes les catégories de notre société. J’aimerais aussi réaliser des films d’horreur, comme James Wan.

Synopsis du premier court métrage

Née à Rabat en avril 1997, Mounia Ghazal a obtenu son baccalauréat en 2015. Elle a poursuivi ses études à l’Institut national de la formation professionnelle, spécialité Graphisme et elle a exercé dans le même domaine, mais son amour pour le cinéma n’a cessé de grandir, ce qui l’a poussée à entamer son parcours professionnel dans ce domaine en tant qu’assistante-réalisatrice. Après cela, elle a décidé de reprendre ses études à l’École professionnelle d’audiovisuel et de graphisme (EPAG) de Rabat. Après avoir décroché son diplôme, elle a participé à de nombreuses œuvres marocaines et étrangères en tant qu’assistante-réalisatrice et productrice artistique. Mounia Ghazal a aussi travaillé dans le domaine publicitaire en tant qu’assistante-réalisatrice pour différentes campagnes publicitaires.

Biographie

«L’Écho des souvenirs», premier court métrage de Mounia Ghazal, est une intrigue dramatique impliquant une artiste nommée Nour, âgée de 22 ans et qui souffre de l’injustice et de l’oppression de son passé douloureux au sein de son environnement familial.

Il réunit la brillante actrice Zineb Lâalami et l’artiste aux multiples talents Badr Ellamty, avec la participation de la grande actrice Majida Benkirane, ainsi que plusieurs techniciens diplômés de l’EPAG.
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