Offrir un livre, c’est bien plus qu’un simple geste : c’est partager une réflexion, transmettre un message ou ouvrir une fenêtre sur un autre univers. Au Maroc, cette habitude reste inégalement répartie selon les différentes couches sociales et varie selon les périodes. Si la fin d’année est un moment privilégié pour certains pour offrir des livres, cette pratique demeure encore conditionnée par la situation financière de chacun. «Les Marocains offrent des livres en cadeau, et pas uniquement en période de fin d’année. Toutefois, cette pratique est principalement l’apanage de ceux qui disposent des moyens nécessaires pour se permettre l’achat de livres», explique Mariam Benabdellah, responsable de la librairie Carrefour des Livres. Selon cette spécialiste, le pouvoir d’achat reste le principal frein à l’acquisition des livres au Maroc. «Nous recevons en librairie des personnes qui lisent gratuitement et qui n’ont pas forcément le moyen d’acheter les ouvrages qu’elles souhaitent».
Outre ces contraintes, offrir un livre reste un geste porteur de sens et d’émotions, à condition de bien le choisir. Selon Mariam Benabdellah, plusieurs titres se démarquent cette année, notamment ceux distingués à l’international. Parmi eux, «Houris» de Kamel Daoud, lauréat du Prix Goncourt 2024, ainsi qu’«Amour» de Jamal Ouazzani. Pour ceux qui voudraient offrir un ouvrage sans connaître le goût du destinataire, M. Benabdellah recommande de beaux livres. Ces ouvrages, souvent richement illustrés, offrent une valeur sûre, notamment ceux consacrés au Maroc, à son histoire, à son architecture ou encore à son art décoratif. Par ailleurs, si on veut choisir un livre à signification personnelle, Mariam Benabdellah invite à écouter ses émotions et à s’interroger sur ses besoins du moment : «Un livre qui résonne profondément en nous dépend souvent de notre état d’esprit actuel. Il faut se laisser guider par les thèmes personnels qui nous touchent le plus, qu’il s’agisse de la famille, de l’amour, de la quête de soi ou de la perte.» Elle souligne également que le style de l’auteur joue un rôle clé dans ce choix, certains lecteurs étant attirés par des écritures classiques ou des styles narratifs particuliers.
Pour les enfants, la responsable du Carrefour des Livres recommande des ouvrages de la maison d’édition Langages du Sud, en particulier la collection «Aïcha découvre» qui met en lumière les grandes villes marocaines et leurs particularités à travers des récits adaptés aux jeunes lecteurs, ainsi que des titres sur l’artisanat et les métiers traditionnels. «J’adore cette collection et je la conseille tout le temps», confie-t-elle. Pour les adolescents, elle suggère des œuvres d’histoire ou de mythologie.
Si offrir un livre demeure un geste privilégié pour certains, il est indéniable que ce cadeau a le pouvoir d’éveiller l’imagination, de cultiver la connaissance et de renforcer les liens humains.
Comment les parents peuvent-ils encourager leurs enfants à aimer la lecture ?
Chaque enfant a des besoins spécifiques. Il y en a qui aiment les bandes dessinées, ce qui est technique... Malheureusement, j’ai remarqué au Salon international du livre Enfant et Jeunesse (SILEJ) que les parents imposent à leurs petits certains choix ou les dissuadent de prendre les livres qui les intéressent. C’est la meilleure façon pour qu’un enfant ne lise pas.
Il faut prendre en considération les besoins de chaque enfant. Pour encourager les petits et jeunes à lire, on peut faire des tours en librairie sans contrainte d’achat. On visite, on touche les livres et on s’y habitue. Il y a toute une éducation à faire. L’école aussi a un rôle à jouer. Je veux raconter une anecdote à ce propos. Au SILEJ, des écoliers arrivent sur mon stand en brandissant un marque-page. Il leur a été sûrement offert par un des exposants. L’un d’eux me demande : Qu’est-ce que je peux acheter avec ça ? Je jette un œil interrogateur à l’enseignante et vu qu’elle-même attendait une réponse. Une sortie au Salon du livre doit se préparer. Je voudrais aussi souligner que le projet des coins de lecture créé par le ministère de l’Éducation nationale permettra de gagner plusieurs lecteurs.
Quelle est l’importance des illustrations dans un livre pour enfants ?
L’image est aussi une lecture. Il faut que les enfants lisent très tôt. Tous les enfants naissent lecteurs, si on leur lit une histoire, ils vont demander davantage. Le moment de la lecture doit être un moment de partage et d’amour.
Comment choisir un livre qui contribue au développement émotionnel et social d’un enfant ?
Il n’y a pas de mode de choix, il faut savoir le penchant de l’enfant. L’idéal est d’accompagner l’enfant pour qu’il choisisse le livre qu’il aime.
Outre ces contraintes, offrir un livre reste un geste porteur de sens et d’émotions, à condition de bien le choisir. Selon Mariam Benabdellah, plusieurs titres se démarquent cette année, notamment ceux distingués à l’international. Parmi eux, «Houris» de Kamel Daoud, lauréat du Prix Goncourt 2024, ainsi qu’«Amour» de Jamal Ouazzani. Pour ceux qui voudraient offrir un ouvrage sans connaître le goût du destinataire, M. Benabdellah recommande de beaux livres. Ces ouvrages, souvent richement illustrés, offrent une valeur sûre, notamment ceux consacrés au Maroc, à son histoire, à son architecture ou encore à son art décoratif. Par ailleurs, si on veut choisir un livre à signification personnelle, Mariam Benabdellah invite à écouter ses émotions et à s’interroger sur ses besoins du moment : «Un livre qui résonne profondément en nous dépend souvent de notre état d’esprit actuel. Il faut se laisser guider par les thèmes personnels qui nous touchent le plus, qu’il s’agisse de la famille, de l’amour, de la quête de soi ou de la perte.» Elle souligne également que le style de l’auteur joue un rôle clé dans ce choix, certains lecteurs étant attirés par des écritures classiques ou des styles narratifs particuliers.
Pour les enfants, la responsable du Carrefour des Livres recommande des ouvrages de la maison d’édition Langages du Sud, en particulier la collection «Aïcha découvre» qui met en lumière les grandes villes marocaines et leurs particularités à travers des récits adaptés aux jeunes lecteurs, ainsi que des titres sur l’artisanat et les métiers traditionnels. «J’adore cette collection et je la conseille tout le temps», confie-t-elle. Pour les adolescents, elle suggère des œuvres d’histoire ou de mythologie.
Si offrir un livre demeure un geste privilégié pour certains, il est indéniable que ce cadeau a le pouvoir d’éveiller l’imagination, de cultiver la connaissance et de renforcer les liens humains.
Questions à Nadia Essalmi, pionnière de l’édition jeunesse au Maroc
Le Matin : Quelles thématiques plaisent le plus aux enfants marocains aujourd’hui ?
Nadia Essalmi :
Comment les parents peuvent-ils encourager leurs enfants à aimer la lecture ?
Chaque enfant a des besoins spécifiques. Il y en a qui aiment les bandes dessinées, ce qui est technique... Malheureusement, j’ai remarqué au Salon international du livre Enfant et Jeunesse (SILEJ) que les parents imposent à leurs petits certains choix ou les dissuadent de prendre les livres qui les intéressent. C’est la meilleure façon pour qu’un enfant ne lise pas.
Il faut prendre en considération les besoins de chaque enfant. Pour encourager les petits et jeunes à lire, on peut faire des tours en librairie sans contrainte d’achat. On visite, on touche les livres et on s’y habitue. Il y a toute une éducation à faire. L’école aussi a un rôle à jouer. Je veux raconter une anecdote à ce propos. Au SILEJ, des écoliers arrivent sur mon stand en brandissant un marque-page. Il leur a été sûrement offert par un des exposants. L’un d’eux me demande : Qu’est-ce que je peux acheter avec ça ? Je jette un œil interrogateur à l’enseignante et vu qu’elle-même attendait une réponse. Une sortie au Salon du livre doit se préparer. Je voudrais aussi souligner que le projet des coins de lecture créé par le ministère de l’Éducation nationale permettra de gagner plusieurs lecteurs.
Quelle est l’importance des illustrations dans un livre pour enfants ?
L’image est aussi une lecture. Il faut que les enfants lisent très tôt. Tous les enfants naissent lecteurs, si on leur lit une histoire, ils vont demander davantage. Le moment de la lecture doit être un moment de partage et d’amour.
Comment choisir un livre qui contribue au développement émotionnel et social d’un enfant ?
Il n’y a pas de mode de choix, il faut savoir le penchant de l’enfant. L’idéal est d’accompagner l’enfant pour qu’il choisisse le livre qu’il aime.
Coups de cœur de Mariam Benabdellah
J’ai deux coups de cœur. Le premier est le dernier livre de Alaa El Aswany «Au soir d’Alexandrie» qui est absolument magnifique. Il vient de sortir en grand format chez Actes Sud. Il raconte l’Égypte des années 1960 à travers plusieurs personnages atypiques et très bien décrits. On est vraiment dans la psychologie de tous les personnages. Mon deuxième coup de cœur est le livre «Makila» de Elvis Ntambua Mampuelle. Il raconte la vie de guerre à travers les yeux d’un enfant soldat. C’est un excellent livre.
«L’art d’avoir toujours raison», un livre insolite sollicité au Maroc
Parmi les livres insolites, il y a surtout ceux de la philosophie et les titres qui ressemblent plus aux destinataires. Le livre qui a beaucoup marché est «L’art d’avoir toujours raison» d’Arthur Schopenhauer. Les gens l’offrent aux personnes de leur entourage qui adorent avoir raison.