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Renaissance de la Fondation Khadija Tnana

Après une période consacrée à la réorganisation et à l’introspection, la Fondation Khadija Tnana pour la culture et les arts annonce officiellement son nouveau départ. Toujours fidèle à la vision de sa fondatrice, cette ressuscitation plaide pour la notion d’art vivant et participatif, au service du dialogue et de la croissance.

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Ce sera en début de soirée du samedi 14 juin, au siège situé à Jbel Zemzem (Marina Smir), que la Fondation donnera le coup d’envoi d’un programme varié et riche pour fêter sa résurgence. En plus d’une exposition collective, un documentaire inédit, des lectures poétiques et un concert en plein air sont au menu. La Fondation annonce également une table ronde sur l’art, le 21 juin. Soutenir les jeunes talents, encourager la création féminine, tisser des passerelles entre les disciplines et les cultures, pour faire de l’art un vecteur de transformation sociale : c’est l’ambition de la Fondation et de Khadija Tnana, dans un contexte mondial marqué par le repli identitaire et les urgences multitâches.

La Fondation rappelle que la culture n’est pas une distraction, mais une nécessité. En outre, «la culture n’est pas le monopole d’une élite, c’est un levier de développement.», indique le communiqué de la Fondation.

Un programme multidisciplinaire

L’espace de la Fondation sera l’écrin de l’exposition collective qui va rassembler les artistes visuels Mohassine El Ahrache, Mostafa El Yassfi, Dalida Bensfaj et Youssef Saadoun. Plus tard, le film documentaire «L’œuvre continue», dédié à la Fondation et réalisé par Dalida Bensfaj, sera projeté en avant-première, lors de cette soirée. Il y aura aussi de la place pour la poésie, avec Amal El Akhdar et Mokhless Essaghir, puis une soirée musicale en plein air avec le musicien Hicham Zoubairi et la chanteuse Amina El Alami. Le 21 juin, une table ronde réunira des artistes, des critiques et des passionnés pour discuter de l’état actuel des arts plastiques à Tétouan. L’ensemble de ce programme est destiné à être interactif, inclusif et fidèle à la devise de la fondation : «Maison de la créativité... et esprit de dialogue.»

Une pionnière de la culture Khadija Tnana a l’engagement dans le sang ! Cette native de 1945, dans le Tétouan dominé par l’occupation franquiste, s’est forgée dans la rudesse des luttes collectives. Trempée dans le métal des insoumis, elle a poursuivi son parcours, fidèle à ses valeurs de justice et d’égalité. Académicienne en sciences politiques, avec des études à l’Université Mohammed V puis à la Sorbonne, elle est devenue professeure, avant de pratiquer réellement la politique, sous le parti socialiste, en tant qu’adjointe du maire de Fès chargée des affaires culturelles de 1983 à 1992. Dès 1993, elle s’est éloignée de la vie politique pour se consacrer pleinement à l’art. Dans les arts visuels, Tnana s’est formée seule, développant un corpus d’œuvres engagé sur des thèmes tels que le corps, la migration, la mémoire ou la cause palestinienne. Son art audacieux et provocateur a, parfois, été polémique par son ancrage dans la sensibilité féministe. Depuis 1993, la liste de ses expositions collectives et individuelles, au Maroc ou à l’étranger, ne cesse de s’allonger. Et parce qu’elle ne peut se passer des mots pour corroborer son engagement, Tnana a signé des pièces de théâtre, telles «Tata Mbarka» et «Luiza et Najat», dans lesquels les voix des femmes deviennent un lieu de résistance.
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