L’intelligence artificielle (IA) n’est plus une simple anticipation futuriste : elle s’invite déjà dans nos vies quotidiennes, nos espaces de création et nos salles de classe. C’est dans cette perspective que s’est tenue, lundi 21 avril, une rencontre captivante au 30e Salon international de l’édition et du livre (SIEL), sur le thème «L’intelligence artificielle : quel impact sur la culture et l’éducation de demain ?», avec la participation d’experts comme Amine Mounir Alaoui et Jaâfar Khalid Naciri.
Dès l’ouverture des débats, le ton est donné : la culture, l’éducation et l’intelligence artificielle forment un triangle dont les équilibres restent à inventer. Amine Mounir Alaoui a mis en évidence l’ambivalence des usages de l’IA générative : «Vous lui demandez de vous créer une histoire, elle vous la crée. Vous lui donnez une photo et elle la transforme à la manière d’un artiste japonais. C’est incroyable, mais est-ce qu’on a le droit de le faire ?»
Cette question de droit d’auteur revient comme un leitmotiv. Peut-on, grâce à une machine, imiter le style d’un poète mort depuis trois siècles sans tomber dans une forme de plagiat ? Et surtout, à qui appartient le résultat ? À l’utilisateur, à l’algorithme ou à la mémoire collective qui l’alimente ? La problématique de la propriété intellectuelle à l’ère de l’IA reste sans réponse claire, alors que les géants technologiques privilégient trop souvent le profit. «À partir du moment où c’est l’argent qui prime, tout ce qui est éthique, responsabilité intellectuelle, disparaît», souligne Alaoui.
Sur le versant éducatif, le constat est tout aussi contrasté. «ChatGPT est devenu un réflexe pour les étudiants. Je voyais des mémoires où les fautes se succédaient, puis soudain, des paragraphes parfaits. C’est clair, ce n’est pas l’étudiant qui écrit», raconte l’un des intervenants. Face à cette réalité, les enseignants oscillent entre interdiction et adaptation. «Refuser ces outils, c’est mener une bataille d’arrière-garde. Le mouvement est lancé», affirme-t-il.
Pour lui, l’IA peut être une opportunité pour réinventer l’enseignement : «On doit sortir d’un système basé sur la mémorisation. L’IA le fait mieux. Il faut repenser nos méthodes, revenir à l’oral, pousser à l’analyse, au raisonnement, à la création».
Un autre axe de réflexion a porté sur les enjeux géopolitiques et économiques de l’intelligence artificielle. Selon les intervenants, l’Afrique semble encore en marge. «Si l’on veut exister, il faut inventer quelque chose d’unique. Les flux financiers sont tels qu’on ne pourra rivaliser sans imagination», estime Jaâfar Khalid Naciri.
Enfin, la question de l’identité culturelle dans un monde numérique globalisé a été abordée avec gravité : «Nous entrons dans un village planétaire. Les identités auront de plus en plus de mal à s’affirmer fortement. Nos cultures sont déjà bousculées. Le vrai défi, c’est d’exister dans cet univers algorithmique».
Cette rencontre a permis de mesurer à quel point l’intelligence artificielle constitue à la fois un levier de transformation et une source de tensions dans les domaines de l’éducation et de la culture. Loin d’être un simple outil, elle interroge en profondeur nos valeurs, nos droits, nos modèles de société – et appelle, plus que jamais, à un usage critique et collectif.
Dès l’ouverture des débats, le ton est donné : la culture, l’éducation et l’intelligence artificielle forment un triangle dont les équilibres restent à inventer. Amine Mounir Alaoui a mis en évidence l’ambivalence des usages de l’IA générative : «Vous lui demandez de vous créer une histoire, elle vous la crée. Vous lui donnez une photo et elle la transforme à la manière d’un artiste japonais. C’est incroyable, mais est-ce qu’on a le droit de le faire ?»
Cette question de droit d’auteur revient comme un leitmotiv. Peut-on, grâce à une machine, imiter le style d’un poète mort depuis trois siècles sans tomber dans une forme de plagiat ? Et surtout, à qui appartient le résultat ? À l’utilisateur, à l’algorithme ou à la mémoire collective qui l’alimente ? La problématique de la propriété intellectuelle à l’ère de l’IA reste sans réponse claire, alors que les géants technologiques privilégient trop souvent le profit. «À partir du moment où c’est l’argent qui prime, tout ce qui est éthique, responsabilité intellectuelle, disparaît», souligne Alaoui.
Sur le versant éducatif, le constat est tout aussi contrasté. «ChatGPT est devenu un réflexe pour les étudiants. Je voyais des mémoires où les fautes se succédaient, puis soudain, des paragraphes parfaits. C’est clair, ce n’est pas l’étudiant qui écrit», raconte l’un des intervenants. Face à cette réalité, les enseignants oscillent entre interdiction et adaptation. «Refuser ces outils, c’est mener une bataille d’arrière-garde. Le mouvement est lancé», affirme-t-il.
Pour lui, l’IA peut être une opportunité pour réinventer l’enseignement : «On doit sortir d’un système basé sur la mémorisation. L’IA le fait mieux. Il faut repenser nos méthodes, revenir à l’oral, pousser à l’analyse, au raisonnement, à la création».
Un autre axe de réflexion a porté sur les enjeux géopolitiques et économiques de l’intelligence artificielle. Selon les intervenants, l’Afrique semble encore en marge. «Si l’on veut exister, il faut inventer quelque chose d’unique. Les flux financiers sont tels qu’on ne pourra rivaliser sans imagination», estime Jaâfar Khalid Naciri.
Enfin, la question de l’identité culturelle dans un monde numérique globalisé a été abordée avec gravité : «Nous entrons dans un village planétaire. Les identités auront de plus en plus de mal à s’affirmer fortement. Nos cultures sont déjà bousculées. Le vrai défi, c’est d’exister dans cet univers algorithmique».
Cette rencontre a permis de mesurer à quel point l’intelligence artificielle constitue à la fois un levier de transformation et une source de tensions dans les domaines de l’éducation et de la culture. Loin d’être un simple outil, elle interroge en profondeur nos valeurs, nos droits, nos modèles de société – et appelle, plus que jamais, à un usage critique et collectif.