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SIEL 2025 : une première journée placée sous le signe de la diversité et du dialogue

La 30e édition du Salon international de l’édition et du livre démarre, ce vendredi 18 avril à Rabat, avec une programmation foisonnante qui célèbre la pluralité linguistique, les expressions artistiques amazighes et hassanies, ainsi que la littérature de la diaspora. Hommages, performances et dialogues intellectuels marqueront cette première journée, reflet d’un Maroc ouvert à ses mémoires, à ses territoires et à ses prolongements à l’international.

C’est ce vendredi 18 avril que s’ouvre au public la 30e édition du Salon international de l’édition et du livre (SIEL) à Rabat, placée sous le Haut Patronage de Sa Majesté le Roi Mohammed VI. Pour cette journée inaugurale, le programme donne le ton : diversité linguistique, dialogues interculturels, arts vivants et mise à l’honneur des Marocains du monde rythmeront les premières rencontres de cette édition anniversaire.

Diversité linguistique et arts vivants au cœur de l’ouverture

La première table ronde, «Pour un multilinguisme harmonieux», posera les bases d’un dialogue autour de la justice linguistique. Jalal El Hakmaoui et Kaoutar Ghilani exploreront les enjeux liés au plurilinguisme dans un Maroc traversé par plusieurs héritages linguistiques. Le même jour, une autre rencontre mettra en lumière les arts vivants hassanis, à travers une table ronde réunissant Aslima Amraz, Aida Bouy et Aliya Taouir. La discussion retracera l’histoire et les formes d’expression contemporaines du théâtre, du cinéma et du «drama» en arabe hassani.



Le dialogue se poursuivra autour de l’expression artistique amazighe dans le contexte migratoire. Mohamed Oubnadel, Fouad Azroual et Abou Al Qassim El Khatir échangeront, sous la modération de Fatima Boukhreiss, sur l’apport des artistes amazighs à la vie culturelle des communautés marocaines établies en Europe. La journée se poursuivra avec un hommage poétique. Abdellatif Laâbi présentera «Anthologie de la poésie gazaouie d’aujourd’hui», dans une rencontre animée par Yassin Adnan. Une invitation à découvrir les voix palestiniennes contemporaines et à méditer sur la puissance du verbe poétique en temps de guerre.

Les Marocains du monde à l’honneur

Cette édition accorde une place importante aux Marocaines et Marocains du monde, avec plusieurs temps forts. Le poète Mohamed Hmoudane viendra présenter, le 18 avril, son recueil «Un bateau en papier flottant dans les airs suivi de séisme», tandis que Nesrine Slaoui parlera de son ouvrage engagé «Notre dignité», autour des luttes féministes dans les sociétés maghrébines.

Un autre moment fort de la journée réunira quatre écrivaines marocaines en migration : Nesrine Slaoui, Samira El Ayachi, Fatiha Saïdi et Rim Battal. Elles partageront au cours de ce focus particulier sur les écritures féminines, leurs trajectoires littéraires, les territoires qu’elles traversent et les échos de leurs voix entre pays d’origine et d’accueil. En parallèle, une rétrospective cinématographique sera proposée à l’Institut français de Rabat, avec le réalisateur Hicham Falah et le critique Mohammed Bakrim. Deux projections sont au programme : «Rachid» de Rachida Garani et «Quand les hommes pleurent» de Yasmine Kessari. Toujours dans cette dynamique d’ouverture, le ministère de la Jeunesse, de la culture et de la communication, en partenariat avec le Conseil de la communauté marocaine à l’étranger (CCME), lancera un programme de traduction d’œuvres d’écrivains marocains de la diaspora, marquant ainsi une étape stratégique dans le rayonnement international de la littérature nationale.

Dialogue interculturel et enjeux de société

Au-delà des aspects littéraires, le SIEL propose aussi des rencontres institutionnelles, comme la session sur «La protection des données personnelles au service des citoyens» organisée par la Commission nationale compétente. Une table ronde intitulée «Interactions et dialogue Maroc culturel/Afrique culturelle» rassemblera les écrivains Hemley Boum (Cameroun) et Hassan Moustir (Maroc) pour évoquer le rôle de la littérature africaine dans la construction d’un vivre ensemble interculturel. Autre moment fort : la table ronde sur le thème «Le corps sur scène et le regard social», avec des créateurs et chercheurs dans le domaine des arts performatifs comme Asmaa Houri, Taoufiq Izeddiou et Nedjma Hadj. Ensemble, ils aborderont les tensions entre expression artistique, censure implicite et stratégies de contournement dans les arts performatifs au Maroc et ailleurs. Un hommage sera, également, rendu au poète Mohamed Aniba Al Hamri, dont l’œuvre poétique et critique a profondément marqué la scène littéraire marocaine contemporaine. Cette première journée sera aussi marquée par l'organisation d'une table ronde autour de la traduction littéraire et l’image du Maroc dans le monde. Les intervenants mettront en lumière l’absence d’une stratégie structurée dans le domaine, tout en soulignant l’importance de la traduction comme levier de diffusion culturelle.

Parcours de Omar Amarir

Omar Amarir fait partie de la première génération de chercheurs marocains à s’être consacrés à la collecte, la transcription et l’étude du patrimoine oral amazigh. Son ouvrage «La poésie amazighe marocaine» constitue l’un des textes fondateurs dans ce domaine. Il a su allier rigueur de terrain et recherches bibliographiques pour documenter la richesse de cette tradition. On lui doit, également, la sauvegarde de la mémoire des poètes itinérants qui ont marqué la scène artistique amazighe durant l’après-Indépendance. Dans le domaine de la documentation audiovisuelle, son émission «Kounouz» (Trésors) reste une source précieuse, offrant un large panorama de la création musicale et poétique amazighe.
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