Ils sont jeunes, talentueux et pleins de bonnes intentions. Ce sont les cinquante-cinq artistes émergents qui ont voulu témoigner leur solidarité aux sinistrés du séisme d’Al Haouz, dans la continuité de la vente aux enchères portée par le Collectif des artistes et professionnels de l’art au Musée Mohammed VI d’art moderne et contemporain. Grâce à l’association BASMA (Beaux-Arts Solidarité Maroc Association), ces talents émergents de la scène artistique ont pu exprimer leur solidarité par une contribution conséquente, tout en donnant à voir un aperçu large de leur création, au court de l’expo-vente Young Artists United for Morocco.
L’événement, qui se poursuit jusqu’au 25 février, a pris place dans le parking automobile du groupe Aradei Capital. «Lorsque j’ai su que cet espace magnifique, qui rappelle les friches berlinoises, allait être détruit, j’ai demandé au groupe de nous le prêter pour accueillir l’expo temporaire et des ateliers de création. À mon grand bonheur, le groupe s’est montré très sensible à la démarche et a entièrement soutenu l’initiative», raconte Ilyas Alami-Afilal, président de l’association BASMA. Plus qu’une simple exposition solidaire, l’événement permet à la plupart des jeunes talents d’entamer une vraie carrière artistique, tout en offrant aux amateurs et aux collectionneurs l’opportunité de découvrir les futurs noms des arts plastiques et visuels.
«Au-delà des ventes réalisées, je me sens très satisfait du déroulement de l’expo-vente, tant au niveau de la scénographie que de l’organisation. Mais j’ai surtout retenu l’étonnement du public quant à la richesse de l’offre visuelle et la diversité qui existe dans la toute jeune scène artistique marocaine. Les gens pensaient que les jeunes d’aujourd’hui faisaient tous la même chose, mais en découvrant cette exposition avec toute la diversité de médiums, de styles et d’expressions, ils ont réalisé qu’il avaient tort. Et rien que cela est pour moi une extraordinaire victoire», exprime Ilyas Alami-Afilal.
Dans le public présent lors du vernissage, des galeristes et des collectionneurs sont venus prendre le pouls des créateurs de demain, confortant la vision d’Ilyas Alami qui nourrit depuis des années le rêve de créer le Salon marocain des jeunes artistes. «Un peu comme dans le prestigieux salon Montrouge à Paris où, chaque année, les professionnels du milieu de l’art vont repérer les jeunes talents qu’ils vont suivre de près dans les années suivantes. J’espère que le succès de cet événement nous permettra d’avoir du soutien pour démarrer bientôt la première édition du salon», espère le président de BASMA.
Plus tard, il lui est apparu que bon nombre de ces jeunes artistes avaient des lacunes, notamment au niveau de la communication. «Ils avaient pour la plupart le savoir-faire, mais manquaient de ce que j’appelle le “savoir-être” et le “savoir-dire”. C’est-à-dire que l’artiste sait réaliser son œuvre, mais ne peut ni défendre sa posture, ni formuler sa démarche», explique-t-il. C’est là que BASMA est née, avec l’objectif d’assurer cet accompagnement sur le terrain, que les écoles d’art ne pouvaient procurer.
L’association a commencé par organiser 8 workshops à travers le Maroc, avec le soutien de l’Institut français et la Fondation TGCC. Les jeunes artistes y ont rencontré des experts, des curateurs, des artistes du Maroc et de l’étranger. «Il y a des artistes qui avaient arrêté l’art, qui ont repris grâce au workshop. Ils sont aujourd’hui présents dans l’exposition», s’enorgueillit Ilyas Alami. Dans la continuité de l’engagement de l’association BASMA, la plateforme en ligne 5/5 a été lancée en octobre dernier. Elle permet aux lauréats des beaux-arts comme aux artistes autodidactes de disposer d’une page de présentation de qualité, avec une bio et une démarche artistique, ainsi que d’une galerie propre pour montrer leurs œuvres.
D’un autre côté, le financement privé présente d’autres défis. Les organismes privés, soumis à des impératifs de rentabilité et à une logique pragmatique dans leurs investissements, ont tendance à privilégier des initiatives culturelles déjà établies et visibles. Bien qu’il trouve cette attitude totalement compréhensible d’un point de vue économique, Ilyas Alami pense qu’elle crée des obstacles pour les jeunes artistes et les initiatives novatrices qui peinent à attirer l’attention des investisseurs. Il souligne par ailleurs qu’il y a une grande différence entre une politique de participation dans la vie culturelle du pays et une politique purement mécénale, sans attente de retour.
Alors que vient de se tenir à la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM) un forum sur le mécénat culturel, il demeure laborieux de convaincre les entreprises et les fondations de l’importance de soutenir la jeunesse artistique pour leur propre bénéfice à long terme. Quoi qu’il en soit, Ilyas Alami-Afilal est, plus que jamais, convaincu qu’investir dans des initiatives telles que le Salon des artistes émergents est à même de renforcer l’image de marque des entreprises, tout en leur permettant de contribuer à la création d’un écosystème culturel dynamique, durable et rentable.
L’événement, qui se poursuit jusqu’au 25 février, a pris place dans le parking automobile du groupe Aradei Capital. «Lorsque j’ai su que cet espace magnifique, qui rappelle les friches berlinoises, allait être détruit, j’ai demandé au groupe de nous le prêter pour accueillir l’expo temporaire et des ateliers de création. À mon grand bonheur, le groupe s’est montré très sensible à la démarche et a entièrement soutenu l’initiative», raconte Ilyas Alami-Afilal, président de l’association BASMA. Plus qu’une simple exposition solidaire, l’événement permet à la plupart des jeunes talents d’entamer une vraie carrière artistique, tout en offrant aux amateurs et aux collectionneurs l’opportunité de découvrir les futurs noms des arts plastiques et visuels.
Un succès au-delà des attentes
Pour Ilyas Alami-Afilal, le succès de cette première exposition collective dépasse largement les attentes. Bien que le vernissage ait eu lieu à un jour de la prestigieuse Foire marrakchie 1-54, le public casablancais n’était pas peu nombreux et 30% des œuvres exposées ont déjà été vendues, ce qui est au-dessus de l’objectif préalablement établi. Comme la majorité des artistes invités exposent pour la toute première fois, certains ont réalisé leur première vente, durant l’événement YAUM, ce qui ne fait qu’alimenter leur désir de poursuivre leur carrière et de progresser dans l’apprentissage dispensé par l’Association.«Au-delà des ventes réalisées, je me sens très satisfait du déroulement de l’expo-vente, tant au niveau de la scénographie que de l’organisation. Mais j’ai surtout retenu l’étonnement du public quant à la richesse de l’offre visuelle et la diversité qui existe dans la toute jeune scène artistique marocaine. Les gens pensaient que les jeunes d’aujourd’hui faisaient tous la même chose, mais en découvrant cette exposition avec toute la diversité de médiums, de styles et d’expressions, ils ont réalisé qu’il avaient tort. Et rien que cela est pour moi une extraordinaire victoire», exprime Ilyas Alami-Afilal.
Dans le public présent lors du vernissage, des galeristes et des collectionneurs sont venus prendre le pouls des créateurs de demain, confortant la vision d’Ilyas Alami qui nourrit depuis des années le rêve de créer le Salon marocain des jeunes artistes. «Un peu comme dans le prestigieux salon Montrouge à Paris où, chaque année, les professionnels du milieu de l’art vont repérer les jeunes talents qu’ils vont suivre de près dans les années suivantes. J’espère que le succès de cet événement nous permettra d’avoir du soutien pour démarrer bientôt la première édition du salon», espère le président de BASMA.
Basma pour les jeunes artistes
Si l’on pouvait imaginer une pépinière pour faire pousser les artistes, ce serait bel et bien l’association BASMA, fondée initialement pour soutenir les jeunes artistes durant la crise sanitaire. «Dès le début de la pandémie de Covid, j’ai pris contact avec des amis du domaine de l’art pour les sensibiliser à la précarité des jeunes artistes. Ces derniers ne pouvaient prétendre à aucune aide de l’État, puisqu’ils n’étaient inscrits nulle part. Les programmes au profit des jeunes artistes étaient reportés et l’écosystème marchand ne pouvait redémarrer qu’avec des artistes à la cote établie. Nous avons alors monté une campagne de vente d’œuvres d’art en ligne, ce qui n’était pas trop l’habitude des gens au Maroc. Et nous avons pu distribuer plus de 130 mandats de 2.000 dirhams à travers le Maroc d’Ouarzazate à Oujda ou Tanger», raconte fièrement Ilyas Alami-Afilal.Plus tard, il lui est apparu que bon nombre de ces jeunes artistes avaient des lacunes, notamment au niveau de la communication. «Ils avaient pour la plupart le savoir-faire, mais manquaient de ce que j’appelle le “savoir-être” et le “savoir-dire”. C’est-à-dire que l’artiste sait réaliser son œuvre, mais ne peut ni défendre sa posture, ni formuler sa démarche», explique-t-il. C’est là que BASMA est née, avec l’objectif d’assurer cet accompagnement sur le terrain, que les écoles d’art ne pouvaient procurer.
L’association a commencé par organiser 8 workshops à travers le Maroc, avec le soutien de l’Institut français et la Fondation TGCC. Les jeunes artistes y ont rencontré des experts, des curateurs, des artistes du Maroc et de l’étranger. «Il y a des artistes qui avaient arrêté l’art, qui ont repris grâce au workshop. Ils sont aujourd’hui présents dans l’exposition», s’enorgueillit Ilyas Alami. Dans la continuité de l’engagement de l’association BASMA, la plateforme en ligne 5/5 a été lancée en octobre dernier. Elle permet aux lauréats des beaux-arts comme aux artistes autodidactes de disposer d’une page de présentation de qualité, avec une bio et une démarche artistique, ainsi que d’une galerie propre pour montrer leurs œuvres.
Cet essentiel mécénat culturel
Si toutes les conditions sont réunies pour mettre en place ce tant désiré Salon des jeunes artistes, le nerf de la guerre manque encore à l’équation. En effet, le soutien financier de l’État aux initiatives culturelles est souvent entravé par des contraintes bureaucratiques et des délais irréalistes. «Souvent, les fonds alloués arrivent tardivement, ne laissant que peu de marge de manœuvre aux organisateurs pour planifier et exécuter leurs événements. Nous avons nous-mêmes dû renoncer à une subvention car le délai de la réalisation était très court», témoigne Ilyas Alami-Afilal qui pointe là un fossé réel entre les besoins du secteur culturel et les politiques de soutien de l’État.D’un autre côté, le financement privé présente d’autres défis. Les organismes privés, soumis à des impératifs de rentabilité et à une logique pragmatique dans leurs investissements, ont tendance à privilégier des initiatives culturelles déjà établies et visibles. Bien qu’il trouve cette attitude totalement compréhensible d’un point de vue économique, Ilyas Alami pense qu’elle crée des obstacles pour les jeunes artistes et les initiatives novatrices qui peinent à attirer l’attention des investisseurs. Il souligne par ailleurs qu’il y a une grande différence entre une politique de participation dans la vie culturelle du pays et une politique purement mécénale, sans attente de retour.
Alors que vient de se tenir à la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM) un forum sur le mécénat culturel, il demeure laborieux de convaincre les entreprises et les fondations de l’importance de soutenir la jeunesse artistique pour leur propre bénéfice à long terme. Quoi qu’il en soit, Ilyas Alami-Afilal est, plus que jamais, convaincu qu’investir dans des initiatives telles que le Salon des artistes émergents est à même de renforcer l’image de marque des entreprises, tout en leur permettant de contribuer à la création d’un écosystème culturel dynamique, durable et rentable.