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Agriculture : Comment les régions font face à la pénurie d’eau

Comme chaque année, les régions du Maroc sont présentes en force au SIAM. L’occasion pour elles de présenter leurs productions agricoles ainsi que les produits du terroir qui les caractérisent. Pour cette édition, les régions mettent également en avant leurs efforts pour gérer la pénurie d’eau afin de réduire les impacts sur la production agricole. L’exemple des régions de Casablanca-Settat et Béni Mellal-Khénifra.

Il attire de nombreux visiteurs chaque année au Salon international de l’agriculture de Meknès (SIAM). Le pôle des régions du Maroc est l’occasion de voir les richesses des 12 régions du Royaume, que ce soit au niveau de la production agricole, des produits du terroir ou de l’industrie agroalimentaire. Toutefois, ces dernières années, ces régions, chacune à un niveau différent, se trouvent confrontées au problème de pénurie des ressources hydriques et particulièrement l’eau utilisée pour l’agriculture.

Pour affronter cette situation, les régions redoublent d’efforts pour lancer des programmes de gestion de cette ressource et allouent des budgets conséquents pour s’adapter aux changements climatiques. Au SIAM, nous avons posé la question à Mohamed Boulemane, chef de Division de développement social au Conseil régional Béni Mellal-Khénifra et docteur en chimie d’environnement. Le responsable rappelle que la région, à vocation agricole, participe à plus de 25% de la production agricole nationale et dispose de 1 million d’hectares de terres cultivées dont 2.600 hectares sont irrigués. «Le plan de développement agricole de la région a consacré trois axes pour une agriculture durable. Et la gestion de la pénurie d’eau figure en tête de ces axes et constitue une priorité. Un budget de 21,5 millions de DH est consacré à ce volet», indique le responsable.



L’autre programme concerne la gouvernance territoriale en y incluant un élément important qui est celui de l’économie d’eau et de la promotion des énergies renouvelables, poursuit M. Boulemane. «La pénurie d’eau devient un handicap au niveau régional et national. L’objectif au niveau de la région est de garder sa vocation agricole malgré la pénurie d’eau. Pour cela, elle multiplie les efforts pour répondre aux défis agricoles liés aux changements climatiques», réaffirme le responsable. Et de préciser que le Maroc est situé dans une zone très vulnérable aux changements climatiques et qu’il a depuis longtemps adapté ses politiques agricoles à cette situation notamment à travers la construction de barrages dans plusieurs régions. «La région Béni Mellal-Khénifra n’échappe pas à cette réalité. Elle est même la deuxième région la plus vulnérable au changement climatique ce qui nous pousse à prendre davantage d’initiatives pour gérer les problèmes de gestion des ressources hydriques. De plus, 75% de la surface est une zone montagneuse, et on sait tous que ces zones sont vulnérables aux changements climatiques», explique le responsable. De ce fait, la gestion de ces changements climatiques devient un élément primordial à intégrer dans les politiques sectorielles et celles des collectivités territoriales.

Casablanca-Settat mise sur l’irrigation intelligente

De son côté, Mohamed Khabouch, chef de la Division de développement des filières agricoles à la Direction régionale de l’agriculture de Casablanca-Settat, a fait le point sur les efforts de la région dans un contexte de stress hydrique. «La région est caractérisée par la diversité de sa production agricole et principalement la céréaliculture, suivie des légumineuses et de l’élevage», souligne M. Khabouch. Il note par ailleurs que le plan de développement agricole de la région décline les grands fondements du plan «Génération Green» pour une agriculture durable.



«L’axe de résilience de l’agriculture face au changement climatique est une priorité pour la région qui agit sur deux facteurs essentiels : l’encouragement du semi-direct et l’irrigation intelligente», détaille le responsable. En effet, pour faire face au stress hydrique, la région recourt à des systèmes agricoles à base de semis direct et compte augmenter la surface dédiée à cette méthode à 200.000 hectares en 2030 contre 20.000 hectares actuellement.

La région s’adapte également au changement climatique via l’irrigation de complément. Quelque «80.000 hectares sont concernés par cette méthode d’irrigation sur toute la région notamment à Berrechid et Settat. Ce modèle d’irrigation pourra doubler la production céréalière», explique le responsable.

La région utilise aussi d’autres techniques pour économiser l’eau utilisée en irrigation en se basant sur la digitalisation pour optimiser davantage ces usages. «On n’a plus le droit de gaspiller l’eau d’irrigation.

Nous privilégions aussi les techniques de détection des besoins des cultures en eau. La digitalisation joue également un rôle important pour rationaliser l’usage des ressources hydriques, en plus des engrais et des fertilisants, des pesticides. L’objectif est d’avoir une production de qualité dans le respect de l’environnement», précise le chef de la division de développement des filières agricoles à la Direction régionale de l’agriculture de Casablanca-Settat.
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